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Le maloya de Danyel Waro : poésie de la révolte et de l’espoir

Publié le 26 octobre 2010

Le prochain concert de Danyel Waro et Groove Lélé au Festival Africolor est l’occasion de revenir sur la vie et la musique d’un « héros » du maloya. Source : Africolor – MC93 Bobigny. Des places à gagner (bientôt) pour Africolor 2010.

Danyel Waro
Au Festival Africolor 2009.

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Le maloya, c’est le blues de la Réunion, sur lequel les travailleurs des plantations chantaient leurs joies et leurs peines. Longtemps interdit, il a été relancé dans les années 70 par les mouvements indépendantistes avant de renaître véritablement dans les années 80. Danyèl Waro, l’un des principaux acteurs de cette renaissance a su permettre au maloya de retrouver son sens originel et de transporter un message de révolte, d’espoir et de courage.

Danyèl Waro vit sur l’île de la Réunion, dans les hauts de Saint-Paul. Dans son atelier, il fabrique les instruments traditionnels du maloya, le rythme traditionnel de la Réunion. Un rythme ternaire sur lequel les travailleurs des plantations chantaient leurs joies et leurs peines : c’est le blues de la Réunion...

Danyèl Waro est resté fidèle à la tradition acoustique de ce maloya et il en est le "héros" reconnu dans toute l’île. Musicien, mais aussi poète, il sait faire chanter le créole avec une émotion sans pareil : "Pour moi le maloya, c’est d’abord le mot", précise-t-il. "Je cherche la cadence, l’image, le rythme dans le mot. Grâce au maloya, j’ai pris du recul par rapport à la philosophie cartésienne, aux jugements trop conceptuels. Le maloya m’a remis en accord avec la Réunion, avec les gens, avec notre langue".

Longtemps interdit, le Maloya a été relancé dans les années 70 par les mouvements indépendantistes avant de renaître véritablement dans les années 80. Et Danyel Waro est l’un des principaux acteurs de cette renaissance dont les engagements politiques se retrouvent avant tout dans sa musique. Il a su avec talent permettre au maloya de retrouver son sens originel et transporter un message de révolte, d’espoir et de courage en faisant prendre conscience
à de nombreux Réunionnais de l’importance de leur patrimoine culturel.

Danyel Waro cisèle ses mots avec le même soin, le même amour des choses bien faites qu’il peaufine les instruments en les fabriquant : le kayanm, un instrument plat fabriqué à partir de tiges de fleurs de canne et rempli de graines de safran sauvage, le bob fait d’une corde tendue sur un arc et d’une calebasse comme caisse de résonance, et le roulèr, gros tambour monté à partir d’une barrique de rhum sur laquelle on tend une peau de boeuf.

En langue créole et sur fond de tambours, il dénonce les nouvelles formes de dépendances qui ligotent encore les îles à la métropole. Perpétuel insoumis, Danyel Waro est un homme qui lutte contre les injustices sociales et pour la défense
de sa réunionnaisité.

Pour « Grin n Syèl », son cinquième disque enregistré au Tampon, à deux pas de Trois Mares (Trwamar) où il a passé son enfance, Danyel Waro s’est entouré d’un groupe constitué en 2004 lors d’une tournée sur l’île qui l’avait mené des coupeurs de cannes aux cueilleurs de vanille et aux fabricants d’arômes essentiels.
Un disque qui transpire l’émotion à grosses gouttes.

En savoir plus sur Aou Amwin, album paru en octobre 2010.

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Pour les prochaines dates de Danyel Waro en concert, consulter l’Agenda Maloya

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