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Rondes, comptines, berceuses de la Réunion : un CD de Yela

Publié le 29 novembre 2010

En reprenant les classiques de la production locale (les chansons Noël à la Réunion, Paille en queue, Marmay lontan, Dodo la minette, Mon mari pêcheur, etc.), Yela a conçu un album pour les enfants et les parents. Son objectif : leur donner l’opportunité de découvrir ou de se réapproprier des chansons léguées par les anciens, de voyager à travers l’imaginaire Créole, à travers les paysages variés, les senteurs épicées et florales, les scènes de vie de son ile... Interview et Commander le CD en ligne (paiement sécurisé).

Yela

Qu’est ce qui a motivé la réalisation de ce projet « Ile de la Réunion, Rondes, Comptines et Berceuses » consacré aux chants pour enfants de l’ile de la Réunion ?

J’aime les enfants et leur spontanéité. Travailler sur un projet permettant de partager avec eux les trésors de notre culture, les souvenirs précieux tel que les moments fabuleux où mon père nous embarquait dans des univers pleins de rêves, de fantaisies, à travers ces contes, ces chants du pays avec lesquels il savait nous captiver. Voilà les germes, le déclencheur de ce projet. Voir que de nos jours, ce type d’expression est devenu plutôt rare dans les familles. Les télés, les radios, internet se sont substitués aux contes d’antan, aux chants qui permettaient de transmettre des codes, des valeurs de notre culture CREOLE.

Nos jeunes enfants ont accès aux dessins animés, aux hits dits internationaux bien qu’ils excluent une grande partie du globe... même si je suis la première à reconnaitre qu’il est indéniable qu’une ouverture culturelle sur le reste du monde est une force, on ne peut que déplorer les situations où cette ouverture se fait bien souvent au détriment de la promotion de nos propres racines. Mon projet répond donc simplement à un besoin de rendre hommage à ce patrimoine qui nous a été transmis, de perpétuer des valeurs, des histoires, des chants qui ont accompagné des générations de Réunionnais.

D’où viennent les chansons que vous avez retenues pour ce projet ?

Transmises de génération en génération, la plupart des chansons de l’album sont celles de mon enfance. Elles viennent de nos anciens, de nos ancêtres. Je ne fais que ce qu’ils ont fait avant moi, je transmets des morceaux d’histoire de mon île à travers ces petits récits de la vie quotidienne tel que Do do siyaâ, la bourbonnaise, mon coco, valé valé. Certains titres font partie du répertoire traditionnel : Ca sent la banane, Ti fleur fanée, café grillé, noël à la Réunion… D’autres sont des titres d’auteurs contemporains tel que Jacqueline FARREYROL, Thierry GAULIRIS, MADORE dont les chansons sont devenues des classiques et sont chantés par les enfants depuis plus de 25 ans. Cet album est une invitation au voyage à travers les merveilles dont regorge mon île. Je suis chaque fois émue de constater combien les enfants, même au-delà de notre communauté CREOLE, sont
Tout à fait réceptifs à ces chansons.

Quels sont les musiciens qui ont collaboré avec vous pour cet album ?

Sur ce projet, j’ai travaillé avec les musiciens qui m’accompagnent habituellement dans mes spectacles construits autour de mes compositions, des mes interprétations d’oeuvres d’autres artistes. Il s’agit de mes complices : le bassiste camerounais BIKA BIKA, le guitariste français Olivier MAHOP, le batteur Mauricien Hubert BASSY.

Toujours dans le registre des chansons pour enfants, on vous retrouve sur des albums de chansons Africaines. Pour la réunionnaise que vous êtes comment s’est passé cette aventure ? Que vous a-t-elle apporté ?

En plus des musiques du pays, j’ai été exposée aux musiques Africaines depuis ma tendre enfance. J’ai en mémoire les disques des années 50 et 60 ou 70 que jouaient mes grands-oncles lors des réunions familiales ou chez eux. Plus tard, en arrivant à Paris pour poursuivre mes études, la réputation de cette ville en tant que carrefour des musiques du monde s’est agréablement confirmée pour moi.

J’ai pu me confronter à des musiques d’horizons divers dont une bonne partie venant du continent Africain. J’ai eu le bonheur d’interpréter des chants spirituels africains à travers la scène Gospel hexagonale ; d’interpréter des chants plus traditionnels en travaillant sur des projets divers sur scène ou en studio tel que l’album TANDALA du groupe TAMBOURS DE BRAZZA.

Partageant la même vision en termes de transmission du patrimoine avec EMILE BIAYENDA, le leader de ce groupe, j’ai collaboré avec lui sur ses albums consacrés à des chants pour enfants des régions d’Afrique centrale et de la région des grands lacs. Cela s’est avéré être une expérience enrichissante qui m’a également stimulé à étendre l’expérience au patrimoine de notre ile.

Vous intégrez volontiers des éléments de musiques Africaines dans vos albums, dans vos concerts, qu’est ce qui explique cette attirance vis-à -vis du continent Africain ?

A l’ile de la Réunion, bien que nous ayons des origines très éclatées, le socle de notre identité commune est résolument notre culture CREOLE. Avec le brassage des nationalités qui caractérise notre ile, nous avons la chance de voir coexister harmonieusement des traditions, des rituels, des religions, des musiques d’origine diverses : indiennes, chinoises, malgaches, européennes qui ont alimenté nos musiques populaires, tel que le SEGA, le MALOYA, les QUADRILLES, les ROMANCES, etc.

Pour ma part, la place des musiques Africaines dans mes créations n’est pas juste une démarche esthétique pour faire joli. Il s’agit pour moi de me réapproprier une partie des mes nombreuses racines Réunionnaises dont celle de la partie Africaine. En effet, bien que la Réunion soit proche du continent Africain, tout a été fait pendant longtemps pour qu’une méconnaissance de ce continent s’installe. Dieu merci, certains esclaves et leur descendance ont réussi à perpétuer jusqu’à nous, un héritage dont une partie est issu de ce continent, MALOYA, SEGA, ou à travers des survivances de traditions, d’expressions issues du continent Africain. Mes rencontres artistiques à Paris avec des natifs du continent, des Cubains, des Africains-américains, ont favorisé cette réappropriation.

Quels souhaits formulez vous pour ce projet ?

S’il y a un voeu que je puisse formuler, c’est qu’à travers ce type d’initiative, nous puissions permettre à nos jeunes enfants de s’approprier ces univers qui font partie de notre héritage.
A l’ère d’une mondialisation où les nouvelles technologies de l’information favorisent l’accès aux cultures d’ailleurs, nous ne pouvons nous contenter du rôle de consommateurs passifs de valeurs venues d’ailleurs. Il nous revient chacun à notre niveau d’agir pour la transmission et la vulgarisation de notre culture.

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Île de la Réunion rondes, comptines et berceuses

Rondes, comptines, berceuses de l’ile de la Réunion

- Paille en queue (G. Fourcade/J. Fossy)
- Prêta moin ton bertelle (Madoré/Madoré)
- Mon mari pêcheur (trad)
- Marmay lontan (T. Gauliris/T. Gauliris)
- Mon coco instrumental (trad)
- Ca sent la banane (J. Farreyol/J. Farreyol)
- Ty fleur fanée (G. Fourcade/J. Fossy)
- Dodo Siya (trad)
- Café grillé (trad)
- Les flamboyants instrumental (trad)
- La Bourbonnaise (trad)
- Dododilaé (trad.)
- Valé valé (trad.)
- Sonker kontan (H. Charleville/H. Charleville)
- Dodo la minette (trad)
- La rivir Tanié instrumental (trad.)
- Noël à la Réunion (J. Farreyol/J. Farreyol)

L’album Île de la Réunion rondes, comptines et berceuses, chanté en créole réunionnais, évoque une explosion de couleurs tropicales, des papillons qui batifolent et des rires insouciants !

Yela, par le choix des chansons qu’elle interprète, nous invite au voyage sur son île, là où « tout est calme, luxe et volupté » et les pitons, cirques et remparts, classés Patrimoine Mondial par l’Unesco, depuis août 2010 !

Elle nous fait découvrir les flamboyants en pleine floraison, le parfum de la vanille, (J’aime la banane, la vanille et le cumin), et ce drôle d’oiseau marin, emblème de la Réunion, le Paille en queue dont deux plumes très fines ressemblant à deux pailles blanches traînent élégamment derrière lui lorsqu’il vole.

L’album Île de la Réunion rondes, comptines et berceuses, est un sourire qui nous vient de l’océan indien pour nous ragaillardir, au cœur de l’hiver !


Yela

Yela, chanteuse établie en France depuis plus de 10 ans, se produit accompagnée de musiciens de renommée internationale comme Manu Dibango. Elle fait partie de cette génération d’artistes Réunionnais soucieux du rayonnement d’une culture créole aux valeurs universelles.

Jean Emile Biayenda, percussionniste, est le créateur du groupe « Les Tambours de Brazza » et d’ateliers de formation de jeunes aux techniques traditionnelles du tambour "Ngoma". Il intervient au Conservatoire de Bordeaux dans les ateliers de musiques improvisées.

Native de Saint-pierre, la chanteuse Yela propose une musique couleur arc-en-ciel à l’image de son pays, l’Ile de la Réunion qui est une formidable mosaïque de populations d’origines diverses : africaines, européennes, malgaches, indiennes, asiatiques… Elle mélange des éléments de sa culture créole (Séga, Maloya, Quadrille, romances) aux influences issues des quatre coins du globe qui ont contribué à forger son identité musicale : musiques Africaines,
Latines et Afro-caribéennes, Gospel, Jazz, soul, classique…

Que ce soit pour ses propres compositions ou dans le choix des ses multiples collaborations, la réunionnaise YELA a constamment à coeur le partage et la vulgarisation du patrimoine reçu des anciens. Elle est très impliquée dans des projets destinés aux enfants parmi lesquels des collaborations avec le Congolais EMILE BIAYENDA, leader du groupe les TAMBOURS DE BRAZZA, ont fait l’objet de deux albums de chansons pour enfants. Le premier intitulé « l’Afrique de la Forêt » (ARB 693642) est consacré à un répertoire de chansons d’Afrique centrale et le second, « l’Afrique des Grands Lacs » (ARB486076), met en avant des chansons de cette région.

Après ces expériences africaines, YELA a poursuivi ce travail au service de la mémoire collective mais surtout à destination des enfants en mettant l’accent sur son île natale. L’album « Ile de la Réunion, rondes, comptines et berceuses » (arb 486077), en est le fruit. Son ambition à travers ce projet est de donner aux enfants et à leurs parents, l’opportunité de découvrir ou de se réapproprier des chansons léguées par les anciens, de voyager à travers
L’imaginaire Créole, à travers les paysages variés, les senteurs épicées et florales, les scènes de vie de son ile.

Lire aussi : Le portrait de Yela

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