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Raïdson Gaëtan, employé dans une société agroalimentaire en Auvergne

Publié le 12 février 2006

Raïdson sur le chemin de l’essai, sous les couleurs de l’ASM Clermont Auvergne : "Je suis parti à l’âge de 17 ans pour développer mon potentiel rugbystique et jouer à haut niveau. Cela m’a permis aussi d’échapper à quelques mauvaises fréquentations..." Originaire des hauts de Trois-Bassins, fils d’exploitant agricole, Raïdson est à 25 ans titulaire d’un Brevet d’Etat Educateur Sportif Rugby. Il est employé par une grande société agroalimentaire, la Socopa, à Villefranche d’Allier (03).

Raïdson Gaëtan

Racontez-nous votre parcours.

"Je suis arrivé en 1998 à Brioude en Haute Loire, une ville de 7000 habitants ou j’ai passé mon Bac STAE. Quand on lève les yeux et que l’on regarde autour de soit c’est le néant : que des petits bourgs et des "vaches", un peu comme la Creuse et aussi dans les hauts de Trois-Bassins. En 2000 je suis allé à Clermont-Ferrand où j’ai passé mon BTS agroalimentaire et mon BEES Rugby. C’est une ville où il fait bon vivre mais parfois l’odeur des pneus brûlés rappelle les usine Michelin. C’est une ville qui sent le rugby aussi..."

Et ensuite ?

"En 2005, je suis venu renforcer l’équipe de Montluçon (03), qui vise le championnat de Fédéral 1 l’année prochaine et le rugby professionnel dans 5 ans. J’ai eu l’opportunité de rentrer à la Socopa, une des plus grandes entreprises agroalimentaires en France. Mon objectif est de bien finir ma carrière de rugby, et d’acquérir un maximum de connaissances dans l’agroalimentaire. Par la suite rentrer au pays, m’installer sur l’exploitation de mon père, travailler dans l’industrie des viandes à la Réunion et faire partager ma passion aux futurs jeunes "rugbymen"de l’île..."

Que vous apporte cette expérience de mobilité ?

"Je suis arrivé à 17 ans, donc pas majeur. Ca ma appris à être autonome et à connaître les gens avant de les juger. Mais ma famille me manque beaucoup, mon père a 64ans et ma mère 57. Le temps passe et j’aimerais les voir vieillir. J’essaye de rentrer tous les ans et à chaque fois le changement est radical".

Raïdson Gaëtan

Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

"En ce moment avec les médias qui parlent du chicungunya ou des chiens laissés aux requins, ça laisse un peu à désirer... mais dès que j’ai l’occasion, j’essaye de donner une belle image de la Réunion. J’ai toujours admiré la diversité culturelle de mon île, son harmonie et sa beauté".

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Réunionnais ?

"Il faut venir tenter sa chance ici, mais il faut s’y préparer... Il y a des moments dans la vie où il faut penser à son avenir. C’est vrai qu’il faut laisser sa famille, mais leur plus grand souhait est de voir leurs enfants réussir. Le problème, c’est qu’il y a trop de jeunes qui s’enferment dans l’alcool, le zamal, etc. Le seul moyen pour eux de s’en sortir est l’isolement pour qu’ils puissent faire un retour sur eux même. Je ne dis pas qu’il faut les enfermer mais au contraire, il faut qu’ils s’ouvrent vers d’autres horizons et voient ce qui se passe ailleurs".

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