Publicité

Samuel Lucas, 27 ans, gestionnaire de patrimoine immobilier à Marseille

Publié le 15 juin 2007

Après une licence d’économie à l’UR, Samuel choisit la mobilité pour se perfectionner. Il passe une maîtrise et un master professionnel en gestion immobilière à l’Institut du Management des Services Immobiliers de Paris. Après quelques années d’expérience professionnelle en France et en Angleterre, ce Possessionnais travaille aujourd’hui pour le Groupe LAMY à Marseille, au poste de gestionnaire de patrimoine immobilier (résidentiel et entreprise).

Samuel Lucas

Dans quelles conditions avez-vous été amené à quitter l’île ?

"Durant ma scolarité, j’ai eu l’occasion de prendre des cours d’anglais aux Etats-Unis et en Australie. C’est tout naturellement qu’après une licence d’AES à la faculté de droit de la Réunion, j’ai voulu changer d’air et terminer mon cursus en métropole".

Quel a été votre parcours ?

"Je suis arrivé à Toulouse en 2001 pour faire une maîtrise d’AES option gestion des entreprises. A la rentrée 2002, j’ai commencé à travailler chez AKERYS, un promoteur immobilier, comme commercial durant un an".

Puis direction l’Angleterre.

"En 2003, je suis parti travailler au Stoke Lodge avec un ami sur l’English Riviera où j’ai commencé comme General Assistant avant de passer Assistant Manager. J’y suis resté six mois. Au printemps 2004, je suis revenu en France pour m’installer à Aix en provence. J’ai travaillé comme commercial aux Pages Jaunes, puis à Telecom Italia".

C’est alors que vous reprenez une formation spécialisée en immobilier.

"En septembre 2005, je suis allé à Paris faire un master en Immobilier à L’IMSI à Paris. J’ai fais mon stage de fin d’étude à Marseille chez le groupe FONCIA. Depuis septembre 2006, je travaille pour le Groupe LAMY, comme gestionnaire de patrimoine immobilier (résidentiel et entreprise)".

Que vous apporte cette expérience de mobilité ?

"Cette expérience de mobilité m’a beaucoup appris sur moi-même. J’ai découvert mes points forts et mes points faibles face à l’adversité. J’ai aussi découvert d’autres cultures, d’autres façons de voir les choses. Cela a renforcé ma combativité".

Quels sont vos projets ?

"D’ici quelques années, je compte passer directeur de gestion ou Asset Manager. Pourquoi pas revenir à la Réunion, si l’opportunité se présente ? Il est encore trop tôt pour le dire".

Qu’est-ce qui vous manque de la Réunion ?

"La famille, les amis, sans oublier les vagues. Etant bodyboarder, les vagues de Saint-Leu et des Aigrettes me manquent beaucoup, mais on s’y fait".

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de l’île ?

"Je m’intéresse tout particulièrement au secteur de l’immobilier. En la matière, il y a eu un grand boom grâce aux dispositifs de défiscalisation. Mais cette situation ne va pas durer, le marché arrivera à terme à une situation de crack. Les tarifs au mètre carré commencent à être démesuré sur l’île.
Pour ce qui est de l’économie réunionnaise en général, elle se porte bien. Cependant les produits alimentaires restent chers. Ce qui n’est pas justifié à mon sens. Le gros problème à la Réunion, c’est la dépendance vis-à-vis de la France. Le jour où les revenus sociaux diminueront, et le supplément de 53% des salaires des fonctionnaires sera supprimé, l’économie sera sérieusement touchée".

Quels ont été les avantages / inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre parcours ?

"En réalité il, n’y a pas spécialement d’avantage ou d’inconvénient du fait de venir de la Réunion. C’est au cas par cas. Un réunionnais typé passera très souvent pour un immigré, avec les inconvénients qui vont avec. Il ne sera français que sur ses papiers d’identité et ça s’arrête là.
Trop souvent sur votre site, les Réunionnais interviewés qui vivent en France n’osent pas dire la réalité de la vie ici. Pour un Réunionnais qui compte venir ici et croire qu’il y a plus de possibilité, il faut qu’il sache que ce n’est pas forcément le cas. Si on fait ses études dans de bonnes écoles en France, on a de grandes possibilités. Mais si on ne fait que des études à la fac, c’est plus difficile".

Avez-vous des contacts avec des Réunionnais ?

"J’ai quelques contacts avec des Réunionnais ici. Ils connaissent des fortunes diverses. Certains ont bien réussi, tandis que d’autres malgré de bons diplômes occupent des postes de bas étage quand ils ne sont pas au chômage".

Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

"La Réunion est vue ici comme une belle destination touristique. Les gens connaissent bien, la majorité des « zoreils » vivant sur l’île sont originaire du sud de la France".

Vous même, quel est votre regard sur la région où vous vivez et ses habitants ?

"La région de Marseille présente un fort potentiel de développement. Les différents dispositifs mis en place pour créer des emplois, notamment l’Euromed et la zone franche urbaine dans les quartiers nord de la ville, commencent à porter leurs fruits. D’ailleurs je félicite Jean Paul Virapoullé pour avoir instauré le même dispositif dans l’est de la réunion afin de créer des emplois sur cette zone".

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Réunionnais ?

"Je leur conseille de choisir la mobilité, afin de voir ce qui se passe ailleurs, de vivre des expériences nouvelles et enrichissantes. Par contre, il vaudrait mieux aller vers des destinations comme l’Amérique du nord, l’Australie ou l’Asie Pacifique, qui offrent plus de possibilités professionnelles que la France".

Voir le profil de Samuel Lucas

Publicité