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Les aventures de Priscilla 9 : le rituel de la poubelle à Taïwan

Publié le 1er janvier 2011

Passionnée par l’Asie, Priscilla se lance dans le projet fou de trouver du travail à Taïwan, armée de son seul CV et d’un sac à dos. De la constitution de son projet à la découverte du pays, en passant par les difficultés administratives, les doutes et les réussites, elle fait partager son expérience aux Réunionnais du monde dans une chronique qui se poursuivra tout au long de son voyage… Episode 9 : la découverte de quelques règles d’environnement et de recyclage à Taïwan.

Priscilla Laderval

12 juin 2010

Hier, je suis passée un cran au-dessus de mon échelle de l’adaptation mais jamais je n’aurai crû que je mettrai un mois à comprendre le fameux rituel de la poubelle !

Selon moi, les premiers mois d’adaptation dans un pays passent par trois éléments : Restauration, Route et Rituels.

La gastronomie d’un pays est l’une des plus agréables découvertes que l’on puisse faire à l’étranger. Savoir se repérer sur un plan, savoir quel bus ou quel métro prendre pour arriver à destination est un peu plus difficile à intégrer mais chaque victoire nous rend extrêmement fiers de nous et chaque échec est une anecdote de plus à raconter au retour.

Et puis, il y a la participation aux rituels du pays. Non seulement les rituels nationaux, culturels ou religieux mais également les petits rituels de la vie quotidienne.

Personnellement, j’ai passé un mois à essayer de comprendre comment fonctionnait la gestion des déchets par ici, car sans concierge ni local à poubelle dans mon immeuble, la situation devenait critique.

Tous les soirs, les camions poubelles arpentent les différents quartiers de la ville, à grand renfort de musique (Lettre à Elise notamment) et moi qui pensais qu’il s’agissait du camion de glace et me précipitait avec ma monnaie, l’eau à la bouche, j’ai vite déchanté.
Tous les soirs, les habitants de chaque rue sortent leurs poubelles à une heure précise, et j’insiste sur le pluriel de poubelles et de camions, car il existe ici trois catégories de déchets, donc autant de camions :

- les recyclables (plastique, cartons, papiers etc.) qu’à défaut de donner à la municipalité je préfère confier à la petite vieille dame qui peut se faire un peu de sous en les revendant.

- La nourriture, elle-même divisée en « cuisinée » et « non cuisinée ». J’ignore la destination de la première mais la seconde est utilisée pour faire du compost.

- Et enfin le reste, et c’est là que je me suis posée des questions pendant un mois. Ma propriétaire avait insisté sur le fait que je devais acheter des sacs bleu clairs. J’ai fait trois magasins sans en trouver un seul, il y en avait des jaunes, des verts, des roses, mais de bleu clairs, nada !

Ce n’est qu’après un mois qu’une voisine m’a expliqué par langage des signes interposé que je devais demander ces fameux sacs à la caisse. Estampillés par la municipalité, ils se trouvent dans un coffre, à clé, et non à la vue de tous. Hallucinant. Ils comportent même un hologramme, comme les billets de banques. Quand on connaît leur destination finale et leur prix dérisoire, on se demande pourquoi tant de précautions. Je ne saurais encore vous répondre.

Mais voilà comment, tous les soirs, je tape la discute avec mes voisins en attendant le camion poubelle…

Nartrouv’

Prochain épisode : Fo mars’ 4 pat’ avant monte bisiklèt

Lire aussi :
Les aventures de Priscilla à Taïwan – Episode 1 : Pa capab’ lé mort sans essayer
Episode 2 : Aide toi et le ciel t’aidera
Episode 3 : Qui veut voyager loin ménage sa monture
Episode 4 : le trajet en avion vers Taïwan
Episode 5 : "couch surfing" à Taïwan
Episode 6 : trouver un logement à Taïwan
Episode 7 : De l’art de faire sa valise
Episode 8 : pourquoi Taïwan ?
la 1ère interview de Priscilla Laderval à Shanghaï (octobre 2006)

- Voir le profil de Priscilla Laderval

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