Azim Makboulhoussen, 30 ans, ingénieur informatique chez Alcatel
Armé d’un DESS Réseaux-Multimédia-Internet décroché à l’Université de la Réunion, Azim est parti à la conquête de la métropole et de l’étranger où il effectue de fréquentes missions pour son employeur, Alcatel. "Connaître de nouvelles cultures, de nouveaux pays a considérablement enrichi ma personnalité", confie-t-il, tout en avouant le projet de rentrer travailler sur son île.
- Azim Makboulhoussen
- Après deux ans chez Alcatel à Toronto (photo), Azim vient d’être muté à Toulouse.
Dans quelles conditions avez-vous quitté la Réunion ?
"Après mon volontariat à l’aide technique (service militaire) effectué à Météo France pendant 16 mois à la Réunion, je suis parti pour Paris chercher du travail. Mon objectif était d’acquérir de l’expérience pour revenir ensuite sur l’île. Je suis arrivé en plein boom de l’Internet et ma recherche n’a pas été difficile. Ma formation dans les technologies de pointe de l’informatique et mon expérience à Météo France intéressaient beaucoup d’entreprises ; j’ai eu plusieurs propositions d’embauche. J’ai finalement choisi Alcatel, car c’est un grand groupe et je voulais orienter mon expérience vers l’international".
Quel a été votre parcours ?
"Le plus dur à mon arrivé a été de m’adapter au stress parisien, au climat et à l’énorme difficulté dans la recherche de logement... J’ai mis six mois pour trouver un appartement. J’ai passé trois ans à Paris -en tant qu’ingénieur d’études- entrecoupés de plusieurs mois dans différents pays, avant d’être envoyé à Toronto. Là-bas, j’ai occupé le poste d’Ingénieur Logiciel Senior chez Alcatel Canada Inc pendant deux ans. Depuis le mois d’octobre, je suis Architecte Logiciel à Toulouse. Je n’ai cependant pas abandonné mon projet de retour à la Réunion et je continue ma prospection professionnelle sur l’île".
Que vous apporte cette expérience de mobilité ?
"Une grande ouverture d’esprit et une adaptabilité. Mon métier m’a permis de voyager et de travailler dans de nombreux pays : Thaïlande, Indonésie, Afrique du Sud, Emirats Arabes Unis, Yémen, Tahiti, Hollande et Canada. Connaître de nouvelles cultures, de nouveaux pays a enrichi considérablement ma personnalité".
Quel est votre regard sur la situation socio-économique de la Réunion ?
"D’ici j’ai le sentiment que la Réunion se bat pour améliorer sa situation. Notamment dans les NTIC, je trouve qu’il y a une véritable volonté des acteurs socio-économiques pour donner à l’île la place qu’elle mérite dans ce domaine. La Réunion dispose de beaucoup d’atouts et d’un fort potentiel qu’il faut continuer à exploiter. Peu d’endroits ont la richesse de cette île, où des personnes de couleurs et de religions différentes vivent en harmonie".
Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Réunionnais ?
"Venir de la Réunion est une richesse. Dans mon cas, c’est un moyen d’éveiller la curiosité et cela facilite le contact. Je conseillerais aux Réunionnais de ne pas hésiter s’ils ont la possibilité de voyager, de travailler et/ou de faire des stages à l’étranger. Ce n’est qu’en s’ouvrant vers le monde que la Réunion peut assurer son développement et assurer sa place dans l’Océan Indien mais aussi au sein de l’Europe".
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