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Siva Sambassouredy, consultant financier chez Price Waterhouse à Paris

Publié le 14 mai 2006

Après un Bac S au Lycée Jean Hinglo du Port, Siva enchaîne sur une prépa HEC au Lycée de Bellepierre. A l’issue des concours il intègre Grenoble Ecole de Management, formation de trois ans complétée par un échange universitaire à l’Université de Barcelone. Il est aujourd’hui Consultant en optimisation de la fonction finance au sein de Price Waterhouse Coopers

Siva Sambassouredy
A 23 ans, Siva a intégré le plus grand cabinet d’audit et de conseil mondial dès sa sortie de l’école.

Racontez-nous votre parcours.

"Je suis originaire du Port, d’un milieu relativement modeste à l’origine ; ma famille commence aujourd’hui à "sortir la tête de l’eau". A l’obtention de mon BAC, j’ai choisi de m’orienter vers la filière HEC. A la suite de mes deux ans de prépa, j’ai passé les concours en métropole pour intégrer une école".

Comment s’est passée votre scolarité ?

"Arrivé en métropole en 2002, le début de la scolarité en école de commerce fût quelque peu laborieux... Par la suite, je me suis relativement bien intégré en faisant partie du Bureau des Elèves de mon école, ce qui m’a permis de me faire de vrais amis et de participer à la vie étudiante. J’ai également effectué un séjour inoubliable de six mois à Barcelone. Après trois ans d’école de commerce et trois stages plus ou moins longs, j’ai été embauché en CDI au sein du plus grand cabinet mondial d’audit et de conseil (ce qui pour moi représente déjà une réussite partielle)".

Quels sont vos projets ?

"A court terme, je continuerai au sein de Price Waterhouse Coopers : les missions sont très intéressantes et me permettent d’enrichir mon expérience en travaillant dans des entreprises variées. A long terme, j’aimerais soit voyager en travaillant deux à trois ans dans chaque pays, soit rentrer à la Réunion en ayant la possibilité de rester relativement mobile".

Que vous apporte cette expérience de mobilité ?

"Si je souhaite continuer à travailler hors de la Réunion alors que je rêve de rentrer un jour, vous vous imaginez bien que cette expérience me semble indispensable. D’une part, la mobilité permet de "s’ouvrir". Quel meilleur moyen de progresser que de partir dans l’inconnu, découvrir et apprendre sans cesse ? Que ce soit à l’école ou aujourd’hui en poste, je n’ai jamais cessé de m’émerveiller devant un TGV, une autoroute, ou même plus basiquement, devant les rouages des entreprises gigantesques sur lesquelles je suis amené à travailler. D’autre part, il faut être lucide. Même si la Réunion est mon île natale et que pour rien au monde je ne voudrais vieillir ailleurs, elle reste une île. Par définition, on y est limité en géographie bien sûr mais surtout en terme d’opportunités de carrière. Aujourd’hui je souhaite donc continuer l’expérience et un jour, je rentrerai et je partagerai tout ce que j’ai appris".

Siva Sambassouredy
A Monte Carlo, lors du tournoi ATP de Tennis

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de la Réunion ?

"La Réunion connaît de graves difficultés (chômage, inégalités), mais elle dispose de nombreux atouts pour pouvoir les surmonter (sa population, les secteurs porteurs comme le tourisme). Globalement, je pense que l’île ne tire pas suffisamment profit de son statut dans l’Océan Indien. Outre l’aspect touristique, la Réunion devrait devenir dans les années à venir la tête pensante de l’Océan Indien, en tant que représentant de la France et de l’Union Européenne. Non seulement elle serait le relais vers les îles du Sud (Kerguelen, etc.), mais surtout elle pourrait devenir le centre d’affaires de l’Océan Indien, en concentrant les activités qui émanent de Madagascar, l’île Maurice, les Comores, etc. En conclusion, beaucoup de problèmes structurels mais également beaucoup d’opportunités".


Quels ont été les avantages / inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre parcours ?

"Il n’y a pas vraiment d’avantage ni d’inconvénient particuliers. Il faut juste se rendre compte que la Réunion est une île véritablement mixte et que de ce fait, ses habitants bénéficient de manière naturelle d’une ouverture d’esprit remarquable. Du coup, l’intégration se fait relativement facilement lors de l’arrivée dans un autre pays".

Quelle est l’image de la Réunion là où vous vivez ?

"Jusqu’à maintenant quand je parlais de la Réunion, les gens avaient les yeux qui brillaient tellement ils rêvaient d’y aller un jour. Mais avec ce satané Chikungunya, les choses ont bien changé. Aujourd’hui, c’est "ta famille va bien ? Tu nous conseilles d’y aller quand même ?". Il va vraiment falloir travailler pour faire oublier cette tempête médiatique qui a saccagé l’image de la Réunion. Dans un premier temps, il va falloir éradiquer COMPLETEMENT le virus et ensuite, entamer une vaste campagne de promotion tout en restant sobre car si les gens voient la Réunion partout juste après, ils resteront méfiants en se disant, "ils ont encore quelque chose à cacher".

Que pensez-vous du site www.reunionnaisdumonde.com ?

"Excellente idée aussi bien pour les expatriés, pour les entreprises désirant recruter des profils spécifiques, que pour les jeunes désirant partir !"

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