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Thierry Dérand, 29 ans, ingénieur en téléphonie mobile sur la Côte d’Azur

Publié le 29 août 2006

Après un passage professionnel aux Etats-Unis et à Paris, Thierry s’est installé il y a un an à Cagnes sur Mer, près de Nice. Il est ingénieur validation chez Icera SARL. Originaire de l’ouest de l’île, il a quitté l’île après le bac pour intégrer une école d’ingénieur en cinq ans. Thierry participera au 1er village de la diaspora réunionnaise du 14 au 16 octobre 2009 à Saint-Denis.

Thierry Dérand
"J’espère voir la Réunion continuer à se développer et être connue dans le monde. Si je peux y apporter ma contribution, je le ferai".

Dans quelles conditions avez-vous été amené à quitter la Réunion ?

"J’ai quitté l’île pour continuer mes études en Métropole et intégrer une école d’ingénieurs. Je voulais aussi prendre mon envol et quitter le cocon familial, apprendre à me débrouiller par moi-même. Bref, je voulais devenir indépendant".

Racontez-nous votre arrivée en métropole.

"J’ai fait une école sur cinq ans, en banlieue parisienne. La première année fut la plus dure, car on quitte non seulement les parents, la famille, les amis… mais on quitte aussi la chaleur et les presque deux mois de vacances en décembre. Se retrouver seul, sans ami, dans la banlieue parisienne avec un temps gris et froid n’a pas toujours été facile. Le plus dur, c’était pendant les vacances. Tous les étudiants rentrent chez eux, ça fait un grand vide. Heureusement que les amis réunionnais étaient là. Cela nous a permis de nous rapprocher. C’était devenu presque un rituel de se retrouver pendant les vacances. Ca fait de super souvenirs ! Au fur et a mesure du temps on s’habitue à sa nouvelle vie et ses nouvelles habitudes".

Et ensuite ?

"Apres quatre ans et demi de vie banlieusarde, je suis allé commencer ma carrière professionnelle aux Etats-Unis dans le New Jersey, juste à côté de New York. Là aussi ce fut un très belle expérience. Etant déjà loin de mon île, m’éloigner encore plus n’était plus un souci. Le nouveau challenge était la langue et la différence de culture, choses auxquelles je me suis très bien fait. Après deux ans aux US, retour sur Paris pour deux ans. Là ça s’est beaucoup mieux passé que précédemment. En effet, j’avais un travail et j’habitais dans Paris. Pendant ces deux années, j’ai pu m’habituer à cette ville et même commencer à l’apprécier".

Et maintenant la Côte d’Azur...

"Cela fait un an que j’ai déménagé à Cagnes sur Mer, à côté de Nice, pour des raisons professionnelles. Autant depuis que j’ai quitté la Réunion, je me suis toujours senti "de passage", autant sur la Côte d’Azur je me sens un peu plus comme chez moi. Le temps et la chaleur y sont pour beaucoup. Voir la mer tous les jours et certains paysages qui me rappellent la Réunion, comblent un peu le manque que j’ai toujours ressenti en quittant l’île. Maintenant lorsque je rentre de vacances, je suis moins dégoutté. De plus l’accès facile aux montagnes, pour les randonnées l’été et le ski l’hiver rajoute un plus à cette région".

Quels sont vos projets ?

"Les études que j’ai suivies ne me permettent pas de rentrer tout de suite à la Réunion. Je pense évoluer encore un peu là où je suis afin d’obtenir un poste qui me permettra plus tard de rentrer. Ce passage dans le sud rend le retour un peu moins urgent".

Que vous apporte cette expérience de mobilité ?

"Cette mobilité m’a permis de prendre mon envol, de devenir indépendant, d’apprendre à gérer mes affaires tout seul, de voir du pays et des cultures différentes, d’apprendre une autre langue… Je voudrais beaucoup aller en Espagne, Italie et Allemagne pendant un an afin de connaître d’autres langues et cultures. Ca ne peut qu’enrichir et ouvrir son esprit sur le monde extérieur. Néanmoins j’ai toujours gardé des contacts réunionnais, qu’ils soient en Métropole, aux US, en Australie ou à la Réunion".

Quels ont été les avantages / inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre parcours ?

"Il n’y en a pas vraiment. J’ai toujours été traité comme une autre personne. Il y a juste le fait que le contact se noue peut-être plus facilement car les gens sont curieux de connaître comment se passe la vie sur l’île".

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Réunionnais ?

"N’hésitez pas à partir. Ca forge le caractère, ouvre l’esprit, mais vous verrez que vous aimez beaucoup plus la Réunion que ce que vous le pensez. Partir ne veut pas dire qu’on n’aime plus ou qu’on renie l’île. Bien au contraire, pour moi ça m’a démontré qu’il n’y a pas beaucoup d’endroits dans le monde qui valent la Réunion".

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