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Danyel Waro en tournée en Inde

Publié le 10 avril 2011

Devant un public jeune, pour la plupart des étudiants en français (la tournée était pilotée par les "French Alliance"), Danyel Waro a fait tomber les barrières en Inde en mars 2011. Son maloya imprégné d’Afrique, de Madagascar, de France et d’Inde, qui rythme les mélanges de la population réunionnaise, lance la danse. Une invitation acceptée partout avec curiosité d’abord, avant de faire se lever les spectateurs ravis d’entrer dans la transe. Compte-rendu de Philippe Conrath, extrait d’une interview en Inde et présentation en anglais.

Danyel Waro à l’Alliance Française de New Dehli en Inde
Danyel Waro à l’Alliance Française de New Dehli en Inde. Photo : Aujourd’hui l’Inde

En mars 2011, Danyel Waro a parcouru l’Inde de long en large en quartet, Laurent Dalleau, son plus vieux compère qui frappe les congas à ses côtés depuis près de vingt ans, ayant eu la mauvaise idée de glisser d’une échelle et de se fracturer le bras quinze jours avant le départ !

De Chandigarh où le béton de Le Corbusier rythme les avenues, à Bhopal qui tourne la page de la catastrophe de 1984 et la fuite de gaz dans une usine de pesticide de la multinationale américaine Union Carbide qui fit 2000 morts, en passant par Jaipur la rose, Ahmedabad, la capitale du Gujarat qui essaie d’oublier les émeutes communautaires des 2002, Bombay l’hallucinée et ses 22 millions de citadins pressés, Pune qui semble un havre de fraîcheur à 600 mètres d’altitude, Bangalore, ses campus à l’américaine et ses call centers où vous risquez de tomber en râlant sur une hotline, Madras (Chennai) habitée par la danse et la musique carnatique au son strident des klaxons incessants d’une circulation tellement dense qu’elle fait prendre tous les risques au piéton égaré, Hyderabad, la cinquième ville d’Inde avec ses cinq millions d’habitants ou Delhi la capitale qui résume le voyage, c’est une grande découverte pour un artiste curieux de mieux comprendre sa "part" d’Inde.

Dix villes dont pas une ne compte moins du million d’habitants ! Des mégalopoles qui poussent à toute allure se lançant les unes après les autres dans la construction de métros gigantesques et où l’hindouisme se marie à une hétérogénéité de religions, de races, de cultures pour plonger à corps perdu dans le 21ème siècle. Une tournée qui remet les idées en place et permet de comprendre à quel point la vieille Europe, si elle continue à se refermer sur elle-même, n’aura bientôt plus sa place et ne sera plus qu’une page dans les manuels d’histoire.

Devant un public jeune, pour la plupart des étudiants qui viennent apprendre la langue française (la tournée est pilotée par les "French Alliance"), Danyel Waro fait vite tomber les barrières. Son maloya imprégné d’Afrique, de Madagascar, de France et d’Inde qui rythme les mélanges de la population réunionnaise, lance la danse. Une invitation acceptée partout avec curiosité d’abord, avant de faire se lever les spectateurs ravis d’entrer dans la transe.

Philippe Conrath

Extrait interview Ajourd’hui L’Inde : « Le Réunionnais Danyèl Waro chante son maloya à New Delhi » (entretien traduit du créole)

C’est votre première fois en Inde ? Comment trouvez-vous le pays ?

Oui, c’est la première fois que nous venons en Inde. Mon arrivée ici a été assez déroutante ! Je n’étais pas habitué à voir à la fois des vaches, des chèvres, des rickshaws, des bus et des voitures entassés sur la même route... La misère est évidemment très choquante, et il est d’autant plus impressionnant de voir à quel point modernité et pauvreté vont de pair, ici. Mais je suis content d’avoir pu découvrir ce pays, d’autant que chaque Réunionnais porte un petit bout d’Inde en lui. J’ai ainsi pu retrouver un peu de ma “réyonité” (identité réunionnaise), ici !

Vous êtes l’initiateur du concept créole de "batarsité". Pouvez-vous nous l’expliquer ?

"Batarsité" signifie, littéralement, "bâtardise". On peut le prendre au sens péjoratif désignant des enfants sans père. Mais dans mon cas, je parle de "batarsité" au sujet de l’identité réunionnaise. Nous sommes un peuple profondément marqué par le métissage, ayant donné naissance à une culture particulière et unique. Chaque Réunionnais renferme en lui plusieurs origines, il ne peut donc s’associer à une catégorie particulière : on ne peut pas affirmer être Africain, Chinois, Indien ou Européen. Nous possédons tout cela à la fois ! ...

Lire la suite sur le site Aujourd’hui L’Inde

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Pour les prochaines dates de Danyel Waro en concert, consulter l’Agenda Maloya

Danyèl Waro - Blues from the Indian Ocean

Danyel Waro

Présentation Alliance Française en Inde : Sega, a traditional Indian Ocean dance rhythm, is internationally known, but few people outside the island of Reunion have heard of Maloya. Maloya is a compound rhythm on which plantation workers have long been singing their joys and woes. It’s a sort of réunionese blues.

Waro sings maloya in creole and with traditional instruments : kayanm, flat instrument made from cane flower stems and filled with saffron seeds ; bob (called birimbau in Brazil), a musical bow attached to a calabash for resonance ; rouler (literally, "rollers" big drum made from barrels with a cowskin head, in short, all the traditional maloya instruments. « For me, maloya is first of all the word ». Indeed, his songs border on poetry.

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