Mariage princier en Angleterre : Samuel Galbois témoigne

photo : Samiha Mangrolia

Oxford Street : mariage princier le 29 avril 2011.

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Comment est vécu le mariage princier autour de vous ? Décrivez-nous « l’ambiance ».

Une ambiance très spéciale règne sur Londres depuis quelques semaines. Les Anglais, comme le monde entier (2 milliards de téléspectateurs sont attendus), se passionnent pour ce jeune couple qui va entrer dans l’histoire. J’aime particulièrement l’idée que ce week-end promet d’être une immense fête populaire : plus de 1 million de personnes sont attendus dans les multiples « street party » organisées dans tout le pays. Le jour J, chapeaux aux couleurs de l’Union Jack, pudding et autres cheese cake seront de sortie ! Les mauvaises langues disent que l’enthousiasme est sans commune mesure avec le précédent mariage de Charles et Diana et que la monarchie ne fait plus rêver. Parmi mes collègues, c’est en tout cas la perspective de partager un bon moment entre voisins et amis qui l’emporte sur toutes autres considérations idéologiques.

Est ce que les Anglais vous semblent attachés à leur famille royale et la monarchie ?

Malgré des hauts et des bas, je pense que les Anglais restent fondamentalement attachés à leur monarchie. L’histoire de Kate Middleton résonne particulièrement dans un pays encore obsédé par les classes sociales. Les racines de la future princesse sont prolétaires : son arrière-grand-père était mineur dans le nord de l’Angleterre. Ce mariage est l’achèvement d’une fulgurante ascension sociale de la famille Middleton qui en trois générations est passée des mines de charbon aux palaces de Westminster. Outre le glamour du jeune couple princier, c’est peut être ce message universel de réussite et d’ascension sociale qui fait avant tout vibrer le pays.

Globalement est-ce qu’il fait bon vivre en Angleterre en ce moment ?

L’Angleterre n’a pas été épargnée par la crise. Le gouvernement de Cameron a entrepris un plan de réduction de la dépense publique drastique. La presse britannique juge cette coupe budgétaire la plus sévère depuis un siècle. Bien évidemment, cela se ressent dans notre vie de tous les jours : hausse de la TVA, augmentation du prix des transports, des frais universitaires, etc. Dur de garder un moral au beau fixe dans ces conditions !

Les perspectives d’avenir sont-elles meilleures qu’en France ?

Il me semble que comme en France, il y a vraiment une société à deux vitesses. Les opportunités sont multiples pour les diplômés d’écoles prestigieuses. Par contre, les personnes peu qualifiées sont touchées de plein fouet à la fois par les coupes effectuées par les entreprises et la hausse générale des prix. Ce que je constate cependant c’est que la plupart des Français de ma connaissance envisagent leur expérience professionnelle en Angleterre comme une parenthèse. Le retour en France est presque toujours souhaité, à court ou moyen terme. Le modèle social français fait finalement encore rêver.

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