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Bruno Testa, 49 ans, journaliste et romancier vivant à Paris

Publié le 2 février 2012

Ancien journaliste du Dauphiné Libéré et du Quotidien, connu actuellement pour ses billets dans le Journal de l’île, Bruno Testa est aussi un romancier qui s’est ouvert à la poésie en découvrant notre île, dans les années 80. A 49 ans, il publie aujourd’hui son troisième roman, L’adoption, chez Quidam Editeur.

Bruno Testa
Bruno dans les locaux du Journal de l’île de la Réunion, juste avant son retour en métropole (photo : SLY).

Racontez-nous votre parcours SVP.

"Je suis originaire de Métropole, d’un petit village de 2500 habitants de la Plaine-du-Forez, situé à 30 kilomètres de Saint-Etienne. J’ai grandi dans un milieu ouvrier, immigré italien. Après des études de philosophie à Paris-I Sorbonne, je suis entré dans le journalisme, tout d’abord au Dauphiné Libéré (1981-1985), puis au Quotidien de la Réunion (1987-1990). Je suis actuellement billettiste pour le Journal de l’Ile. Parmi les autres emplois que j’ai exercés, j’ai été rédacteur à Présence Réunionnaise, mensuel édité par le Conseil général de la Réunion mais basé à Paris, de 1994 à 1998. J’ai également été rédacteur de bande-annonces pour France 5 entre 2000 et 2002".

Dans quelles conditions êtes-vous venu à la Réunion ?

"Tout bêtement en répondant à une annonce du Quotidien en 1987 ! La Réunion a été pour moi un choc. Je prenais connaissance d’une autre France que je ne connaissais pas. Une expérience heureuse mais aussi éprouvante que j’ai racontée dans deux livres : Dépression tropicale (Editions Azalées et Quidam éditeur) et Le Cadavre du Blanc (Grand océan). Par la suite, j’ai été amené à me rendre en Colombie pour adopter un enfant. C’est l’objet d’un roman qui vient de sortir, intitulé L’Adoption (Quidam éditeur). La connaissance de La Réunion m’a permis de comprendre ce pays qui lui-aussi est une terre de métissages (Indiens, Espagnols, Africains). Plus largement, La Réunion m’a permis de découvrir des problèmes qui se posent à l’échelle de la France, de l’Europe et aussi du monde : immigration, identité et multiculturalisme, etc".

Aujourd’hui que vous vivez en métropole, avez-vous encore des contacts avec des Réunionnais ?

"J’ai eu l’occasion de fréquenter la communauté réunionnaise durant quatre ans, quand je travaillais pour le mensuel du Conseil général. Avec Alain Lorraine chargé de mission, Annick Paros secrétaire de l’Antenne de Paris, nous réalisions cette petite revue qui avait pour ambition de créer un lien entre les Réunionnais qui vivent en Métropole. Il faut savoir qu’il y a plus de 200 associations réunionnaises en Métropole. J’ai eu l’occasion de me déplacer, de rencontrer des Réunionnais de tous horizons : ouvriers, employés, créateurs. Aujourd’hui, je reste en contact avec la culture créole grâce à l’ARCC, Association de culture réunionnaise installée à Paris, et puis en lisant Clicanoo tous les jours !"

Quels sont, au regard de votre expérience, les conseils que vous donneriez aux jeunes Réunionnais ?

"Il ne faudrait pas que les gens partent sans une formation préalable et sans une information précise sur le pays d’arrivée. A cet égard, le rôle des associations réunionnaises en France peut être primordial pour l’accueil, le conseil des nouveaux arrivants. Cela devrait être l’objectif d’une réelle politique de Mobilité : relier les Réunionnais des deux côtés de la mer en s’appuyant sur le tissu associatif existant, en l’encourageant fortement. Car les avantages de la mobilité sont nombreux, au premier rang desquels la découverte d’un autre univers. « Dehors est un grand pays » a écrit le poète Alain Lorraine qui était également un grand ami. Malheureusement ceux qui ne sont pas suffisament formés ou informés sont doublement largués : problème de la langue et de la culture, et découverte d’un marché de l’emploi très difficile".

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