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Frédéric Ethève, manager chez McKinsey & Company à Boston

Publié le 5 février 2012

Diplômé ingénieur à Polytechnique et Télécom Paris, titulaire d’un MBA d’Harvard Business School, Frédéric vit à Boston depuis plusieurs années, après un passage dans la Silicon Valley. Ce Tamponnais de 36 ans est actuellement manager chez McKinsey & Company, où il conseille des entreprises et des investisseurs high tech en termes de stratégie, marketing et fusion/acquisition.

Frédéric Ethève

Racontez-nous votre parcours.

Après avoir suivi ma scolarité au collège de Terrain Fleury puis au lycée Roland Garros au Tampon, j’ai quitté la Réunion en 1993. Je suis actuellement manager chez McKinsey & Company. Je conseille des entreprises et des investisseurs high tech en termes de stratégie, marketing et fusion/acquisition. Précédemment, j’ai passé six ans chez Orange France où j’étais en charge de services Internet mobile. Mes domaines d’expertise touchent au mobile, aux réseaux sociaux, au Cloud et Big data.

Quel est votre regard sur le secteur des TIC à la Réunion ?

J’ai entendu des choses très positives sur ce qui se passe à la Réunion en matière de TIC. De plus en plus d’entreprises ne se contentent plus de décliner localement des produits créés ailleurs. Elles
développent à la Réunion des services et produits innovants dans le but de les exporter. C’est un vrai changement d’attitude et cela fait plaisir à voir ! S’agissant des ressources humaines, il semble y avoir suffisamment d’ingénieurs sur l’île, mais il faut leur donner les moyens de s’ouvrir à l’international, pour maîtriser les langues mais aussi acquérir de l’expérience dans d’autres régions innovantes.

Selon vous, quels seraient les facteurs de succès et d’amélioration pour la Réunion ?

Sans doute une plus grande ouverture vers l’extérieur. Je lis régulièrement des articles qui prônent un partenariat avec Maurice ou l’Afrique du Sud, mais ce potentiel ne semble pas avoir été exploité.
Il faut aussi s’assurer que les start up et PME locales aient accès à un réel soutien. Je ne parle pas seulement en termes financier, mais aussi en termes de réseau, de conseil et d’accompagnement. Les meilleures firmes de capital-risque aux Etats-Unis sont reconnues pour leur capacité à soutenir les start up dans tous les secteurs : définition du business modèle, recrutement, partenariats avec des entreprises. L’état et les collectivités peuvent aider en partie les projets naissants, mais pas sur toutes ces dimensions.

Les habitants de la région où vous vivez sont-ils « branchés » TIC ?

J’ai passé les cinq dernières années aux USA, dans la Silicon Valley et dans la
région de Boston où je vis actuellement. Ces deux régions sont extrêmement
"branchées" TIC et ont vu naître la plupart des acteurs majeurs du high
tech mondial. Elles ont en commun de regrouper les infrastructures requises pour
faire éclore et grandir des start-ups, notamment des universités
prestigieuses et de nombreuses firmes de capital-risque. Elles ont surtout
un palmarès qui attire les talents et fait que les gens qui y viennent ont le sentiment qu’ils
peuvent eux aussi devenir le nouveau Steve Jobs ou Mark Zuckerberg. Cela
favorise un état d’esprit qui fait vraiment la différence au
final.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Réunionnais tentés par un
parcours proche du votre ?

Je leur conseillerais de ne pas hésiter à voyager et à se créer une
expérience en dehors de l’île et de la métropole. Même si Internet donne
l’impression d’être connecté au reste du monde, rien ne remplace une vraie
expérience sur place. Le caractère
multiculturel de la société réunionnaise nous prépare bien à ce genre
d’aventures.
Il faut aussi développer très tôt un réseau de connaissances et ne pas
hésiter à contacter des personnes de 5 à 10 ans plus âgées, qui ont suivi un
parcours intéressant, pour leur demander de partager leur expérience. C’est
un bon moyen d’enrichir ses perspectives et aussi de développer un réseau
qui sera très utile par la suite professionnellement.

Article à paraître dans le magazine Réunion Multimédia

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