Publicité

Les bénéfices d’un départ en mobilité : quelques statistiques

Publié le 26 avril 2012

L’émigration des natifs, quel avantage ? Les statistiques de l’INED éclairent les faits suivant : Les natifs des DOM en métropole sont plus diplômés que ceux résidant au pays, ils accèdent plus largement à l’emploi et à des meilleurs postes.

affiche de recrutement du cnarm (2012)

Les natifs des DOM en métropole sont plus diplômés que ceux résidant au pays

En métropole, la qualification des natifs des DOM ne se distingue pas de
la moyenne nationale. Leur répartition par niveau de diplôme est comparable
à celle de la moyenne métropolitaine et donc nettement supérieure à celle de
leurs pairs résidant dans leur département.

Les plus jeunes sont encore mieux lotis et creusent l’écart avec ceux du même âge qui résident dans le département d’origine : ils sont
deux fois plus souvent diplômés du supérieur et sont deux fois moins pas ou
peu diplômés. Les plus âgés (35 ans et plus) sont plus souvent diplômés du
supérieur que ceux vivant au pays, mais moins que la moyenne nationale.

La part des titulaires d’un diplôme équivalent ou
supérieur au baccalauréat atteint 58 % chez les jeunes natifs des DOM
en métropole contre 37 % pour ceux résidant dans leur département.
Les jeunes natifs en métropole ont aujourd’hui un niveau de diplôme
comparable à celui de la moyenne métropolitaine, ce qui n’était pas le cas pour
leurs aînés. 88 % des natifs des DOM titulaires d’un
diplôme supérieur et résidant en métropole ont obtenu leur diplôme lors de
leur séjour de migration. C’est le cas de 47 % des natifs de retour.
Ces résultats soulignent l’importance pour les natifs des DOM de la migration
pour études.

Les natifs des DOM en métropole accèdent plus largement à l’emploi

Depuis le début des années 1960, l’emploi a été et demeure l’un des principaux
moteurs de l’émigration et, surtout, de l’installation durable des natifs des DOM
en métropole. Au recensement de 2007, la population en
âge de travailler (15 à 64 ans) qui y vit aujourd’hui occupe plus souvent un emploi
et est moins touchée par le chômage que celle restée ou revenue dans son département.

Avec un taux d’emploi de 70 % (74 % pour les hommes et 66 % pour les
femmes), les premiers affichent une situation supérieure à la moyenne métropolitaine
(64 % pour l’ensemble, 68 % pour les hommes et 59 % pour les femmes),
alors que parmi les seconds, on dépasse à peine 45 % d’actifs occupés (50 % pour
les hommes et 41 % pour les femmes). Les écarts sont identiques en termes de
chômage qui ne touche que 11,5 % des natifs en métropole, contre 31 % de ceux
vivant dans leur DOM, à comparer avec les 11 % de moyenne métropolitaine.

Les
natifs pas ou peu diplômés affichent, en métropole, un taux d’emploi supérieur
à la moyenne nationale. Ils se distinguent donc très nettement de ceux de niveau équivalent restés ou revenus au pays : l’écart est de près de 25 points.

L’écart moyen de taux de chômage est de 19 points
au bénéfice des natifs résidant en métropole. Pour les plus jeunes (20 à 24 ans),
il atteint 27 points. Le chômage des jeunes natifs des DOM en métropole
s’inscrit ainsi dans la moyenne nationale, très loin des taux enregistrés pour
les quatre départements, dans lesquels les difficultés sont particulièrement
importantes pour les moins diplômés de cette classe d’âges : plus de
60 % des actifs de cette catégorie étaient au chômage en 2007 !

L’ avantage de l’installation en métropole est net pour les titulaires de
diplôme intermédiaire et, plus encore, pour les plus jeunes. Entre 20 et 24 ans,
le taux d’emploi des natifs diplômés d’un CAP ou d’un BEP résidant en métropole
est supérieur de 25 points à celui des natifs de même qualification résidant dans
leur département. Il en va de même pour les bacheliers, avec des écarts moindres. Pour les natifs des DOM, le bénéfice à résider en métropole semble paradoxalement
d’autant plus grand que leur niveau de diplôme est faible.

A l’inverse, plus le diplôme est élevé, moins il y a de différence
entre les DOM et la métropole. L’ écart n’est que de 7 points pour les Guadeloupéens
et les Martiniquais les plus diplômés. Il est seulement de 3 points pour les
Réunionnais de même niveau, signe que ce département offre à ses natifs
diplômés plus d’opportunités d’emplois que les Antilles.

Les diplômés natifs des DOM en métropole accèdent à des meilleurs postes

Les plus diplômés accèdent en plus grand nombre
aux qualifications élevées en métropole que dans leur DOM ; les écarts sont
particulièrement marqués pour les plus jeunes. Parmi les natifs âgés de moins
de 35 ans, la part des diplômés du supérieur occupant des fonctions de cadre
supérieur en métropole s’élève à 34 % chez les hommes et à 22 % chez les
femmes, contre respectivement 19 % et 13 % dans les DOM.

Extraits de l’étude « Insertion professionnelle des jeunes ultramarins :
Dom ou métropole ? » - Franck Temporal, Claude-Valentin Marie,
avec la collaboration de Stéphane Bernard (2012) - site de l’INED

Lire la suite :


Une fuite des cerveaux réunionnais selon l’INED
Mobilité : de forts souhaits pour le départ... et pour le retour
Mobilité Dom et Réunion : Qui part ? Qui ne part pas ?
Mobilité Dom et Réunion : Qui reste ? Qui revient ?
Les bénéfices d’un retour après mobilité : quelques tendances

Les infos et interviews « Spécial retour à la Réunion » et les offres d’emploi à la Réunion

Publicité