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Plan social PSA Peugeot Citroën : un Réunionnais témoigne

Publié le 5 août 2012

Ingénieur chez PSA depuis 2004, Stéphane Duverger travaille sur les véhicules électriques et hybrides du groupe, sur un site de recherche et développement de la région parisienne. Ce Dyonisien de 38 ans témoigne du choc provoqué en interne par l’annonce de 8 000 suppressions de postes.

Stéphane Duverger

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots svp ?

Originaire de Saint-Denis, j’ai un cursus scolaire à dominante électricité / électronique, clôturé par un DESS en micro-électronique. Au début de mon parcours professionnel, j’ai eu la chance d’évoluer dans des domaines très variés comme l’aéronautique, le spatial, les télécommunications, l’internet, en travaillant pour une société de conseil en ingénierie. C’est aussi par ce biais que je suis arrivé dans l’automobile et c’est à ce moment que je me suis senti le plus épanoui. En 2004 j’ai eu la chance d’intégrer PSA, où je suis actuellement ingénieur en système de distribution et gestion de l’énergie électrique. Je travaille entre autre sur les véhicules électriques et hybrides.

Le site où vous travaillez est-il menacé par les suppressions de postes ?

Mon site de rattachement est le centre technique de Vélizy, dans l’ouest de la région parisienne, où est implantée une grande partie de la R&D du groupe. Le plan qui nous a été présenté implique une restructuration profonde qui touche l’ensemble des directions. Il est donc prévu un certain nombre de suppression de poste sur ce site. Comment avons-nous accueilli la nouvelle ? Une telle annonce n’est jamais bien vécue, mais nous avons d’abord pensé à nos collègues des usines qui vont payer le plus lourd tribut de cette restructuration.

Ce nouveau plan social a-t-il été une surprise pour les salariés du groupe ?

Ce plan fait suite à un certain nombre d’actions mises en place depuis la crise de 2009 : plan de redéploiement des compétences, réduction de la sous-traitance et de l’intérim, plan de départ volontaire... La crise a fortement impacté le secteur automobile dans son ensemble. Des rumeurs circulaient depuis un certain temps sur des fermetures de site de production chez PSA, mais bien d’autres rumeurs alimentent régulièrement les discussions sans pour autant se transformer en annonces officielles...

Quelle a été la communication en interne de votre direction sur ces événements ? Y-a-t-il eu un décalage avec ce que vous lisez dans les médias ?

Le déploiement de l’information a été immédiat. Le jour de l’annonce, chaque direction a tenu plusieurs conférences pour présenter le plan annoncé et répondre aux questions des salariés. Une organisation exceptionnelle a été mise en place pour permettre cette redescente d’informations vers chaque collaborateur. Pour ma part je n’ai pas trouvé d’incohérence dans le discours des dirigeants qui nous ont exposé les causes de la situation actuelle et se sont appliqués à nous expliquer les choix faits pour sortir le groupe de cette situation. Les jours qui ont suivi ont vu une grosse couverture médiatique de l’annonce faite par PSA, avec une focalisation sur les points qui permettent facilement de faire des gros titres à sensations. Certains points du plan de restructuration, comme par exemple le fait qu’il n’y aura pas de licenciement sec, passent aujourd’hui comme des exigences imposées par l’état, alors que cela nous avez déjà été exposé le jour de l’annonce.

Que va-t-il se passer maintenant ? Etes-vous confiant pour l’avenir ?

Chacun attend des détails sur ce qui va être mis en place pour réduire l’effectif. Tout le monde se souvient ici du dernier plan de départ volontaire, il y a deux ans. A l’époque un certain nombre de métiers n’avaient pas été impactés. Aujourd’hui, tout le monde se demande si se sera toujours le cas et comment la situation évoluera si les objectifs de reprise fixés par la direction ne sont pas atteints. Dans le contexte actuel, il est encore plus délicat qu’il y a deux ans pour un salarié de quitter volontairement son travail, d’abandonner une certaine stabilité d’emploi. Mais je pense sincèrement que les mesures prises par notre direction, qui seront forcément difficiles à vivre pour l’ensemble du personnel, ont fait l’objet d’une grande réflexion et n’ont pas été prises à la légère. J’espère seulement qu’il n’y aura pas trop de pertes sur certaines compétences essentielles pour l’avenir de l’entreprise.

Est ce que vous êtes fier de travailler pour PSA ? Qu’est ce qui vous fait aimer cette entreprise, ses marques et ses véhicules ?

Les derniers modèles qui ont été mis sur le marché montrent bien la volonté du groupe de proposer des véhicules de qualité. Au niveau des équipes techniques, cela fait partie des objectifs majeurs. Cela peut passer pour du chauvinisme de ma part, mais je rencontre de plus en plus de personnes (hors travail) qui me disent être agréablement surprises par le style et l’innovation des véhicules récents du groupe PSA. Quand on sait que l’on a contribué modestement à une part de cette réussite, en effet on ressent une certaine fierté. Malgré les apparences, PSA garde de grandes valeurs humaines et morales. Le groupe montre une attention particulière au bien-être et au devenir de ses salariés. Je ne sais pas de quoi l’avenir sera fait, mais pour le moment je reste confiant, tout en gardant un œil critique sur l’évolution de la situation. Je saurai m’adapter si cette dernière l’exige.

Article paru dans Le Quotidien du 5 août 2012


Le profil de Stéphane Duverger

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