Publicité

Premier débat pour le réseau des Talents de l’Outre-Mer

Publié le 16 mars 2013

Le tout jeune Réseau des Talents de l’Outre-mer a reçu la Déléguée interministérielle pour l’Egalité des chances des Français d’Outre-mer, Sophie Elizéon, pour un brunch débat organisé autour d’un slogan : Les ultramarins ont de l’audace !

Premier débat pour le réseau des Talents de l’Outre-Mer
Sophie Elizéon, Yola Minatchy et Laura Rinçon

Communiqué du RTOM : Initiative réussie pour Yola Minatchy, avocate au Barreau de Bruxelles et Présidente du Réseau des Talents de l’Outre-mer, qui a organisé le samedi 23 février 2013 le premier brunch débat du Réseau des Talents de l’Outre-Mer autour de Sophie Elizéon, la Déléguée interministérielle pour l’Egalité des chances des Français d’Outre-mer, invitée à évoquer ses ambitions pour la mission gouvernementale où elle a été appelée en octobre 2012.

Dans le cadre convivial du siège du Casodom à Paris, l’idée d’un brunch-débat sur la thématique de l’égalité des chances a été très appréciée, et plus d’une trentaine de participants, dont de nombreux lauréats des différentes promotions de l’opération Talents de l’Outre-mer, a répondu présent. En effet, un des objectifs du Réseau des Talents de l’Outre-Mer, réseau de solidarité et d’actions, consiste à lancer des pistes de réflexion sur l’Outre-Mer en général et des ultramarins plus particulièrement.

Accueillie par Yola Minatchy et par le Président du Casodom, Jean-Claude Saffache, Sophie Elizéon a présenté sa feuille de route dont les idées-forces sont : « Prévenir pour changer, Agir pour corriger et Diffuser une communication de sensibilisation pour un Etat exemplaire. »

Premier débat pour le réseau des Talents de l’Outre-Mer
Le président du CASODOM, Jean-Claude Saffache et Sophie Elizéon

Une dynamique qui rejoint les préoccupations soulevées, dans son adresse de bienvenue, par Yola Minatchy pour qui la question d’égalité des chances reste un vrai combat pour les ultramarins aspirant aux mêmes perspectives de réussite que leurs concitoyens hexagonaux. D’où l’urgence de promouvoir et de faire appliquer les dispositifs de protection adoptés par l’Union européenne pour endiguer les discriminations.

En effet, la Présidente du Réseau nous rappelle dans son allocution d’ouverture que " dans l’hexagone ou dans les Outre-Mer, tous les ultramarins qui sont au même niveau de capacité, au même niveau de compétence, ou en l’occurrence au même niveau de talent, doivent avoir les mêmes perspectives de succès dans notre société que tout autre français. Si ce n’est pas le cas, il pourrait y avoir discrimination, auquel cas, nous ne serions plus dans le domaine de la valeur sociale mais du droit. D’où l’importance d’avoir une protection juridique efficace".

Constat évident, les ultramarins vivant en métropole - ils sont environ un million- n’échappent pas aux discriminations, en particulier dans le domaine de l’emploi et du logement.

Un observatoire pour informer et traquer les discriminations

Après la présentation par Laurella Rinçon de la longue expérience professionnelle de Sophie Elizéon, cette dernière a présenté les grandes lignes de son programme.

La Déléguée interministérielle s’appuiera sur les travaux de l’observatoire national des originaires des outre-mer qui élaborera un outil de pilotage et d’évaluation des mesures préconisées, afin de donner une base plus concrète à son action gouvernementale. L’idée est d’aboutir à une meilleure vision des difficultés rencontrées par les ultramarins et de connaître précisément la nature des discriminations auxquelles ils sont confrontés, afin d’en mesurer le volume et l’impact. Ces populations seront également encouragées à dénoncer auprès du Défenseur des droits, les actes dont elles sont victimes.

Par ailleurs un plan d’action interministériel en faveur de l’égalité des chances des ressortissants d’outre-mer avec, notamment, une action de fond en direction des ministères et administrations pour mieux faire connaître les Outre-mer, en démontrant les atouts de ses populations devrait être présenté en fin d’année. L’objectif : éradiquer les clichés utilisés à l’encontre des ultramarins, et faire intégrer une démarche de lutte contre les discriminations dans les services de l’Etat. Par ailleurs, des mesures expérimentales seront déployées sur des régions test, avant une application à l’échelle nationale après bilan.

Un slogan : Les ultramarins ont de l’audace !

Autre engagement de la Déléguée, repérer les ultramarins de l’Hexagone aux profils exemplaires, en particulier dans des secteurs où on ne les attend pas, les mettre sur le devant de la scène, promouvoir des expertises d’ultramarins en France et en Europe, les inciter aussi à ne pas cacher leur origine quand ils occupent des postes importants ; en un mot, montrer que « Les ultramarins ont de l’audace », slogan choisi par Sophie Elizéon pour accompagner son action, rejoignant en cela la devise du Réseau des Talents de l’Outre-Mer "ensemble, osons pour l’Outre-Mer".

Aussi, a-t-elle été ravie de découvrir, à travers un échange avec les Talents présents, des parcours d’exception détectés par le Casodom et dont l’Outre-mer peut s’enorgueillir.

Par ailleurs, au cours des débats, plusieurs problématiques et alternatives pertinentes ont été soumises à la Déléguée interministérielle.

Florus Nestar, sous préfet, a proposé, entre autres, un partenariat entre le Réseau des Talents de l’Outre-Mer et la Délégation afin de fournir un tutorat aux jeunes ultramarins dans l’hexagone de l’école maternelle à l’université et de les aider dans l’acquisition des compétences savoir-faire et savoir être nécessaires ; un projet complémentaire à une des actions du Réseau "les talents de l’Outre-Mer dans leur école".

Maxime Verrière, jeune talent réunionnais, a insisté sur la méritocratie et les concours, sans recours aux discriminations positives. Il déclare qu’il ne faut trop user des voies parallèles pour les ultramarins mais développer l’accès à l’information pour ouvrir le champ des possibles.

Laurella Rinçon, conservatrice du patrimoine, a souligné que l’égalité des chances est d’abord un égal accès au savoir et à la culture, ce qui ne peut se faire que par la maîtrise d’une langue partagée en l’occurrence le français et cette maîtrise passe par le respect, la transmission et la valorisation des langues locales dans les Outre-mer, qui comptent 55 langues sur les 75 langues de France.

Yola Minatchy, avocate internationale, a fait part de ses préoccupations concernant l’accès par les ultramarins au droit communautaire voire international. L’avocate a insisté quant à l’existence d’un arsenal législatif important en droit communautaire permettant de se protéger et de pourfendre efficacement les discriminations. Après le rappel des directives clés en matière d’égalité de traitement, Yola Minatchy propose la mise en place d’une lettre d’information aux ultramarins via les médias afin de mieux informer nos compatriotes de leurs droits en tant que citoyens européens. Madame Sophie Elizéon ajoute que l’information télévisuelle reste aussi le média le plus aisé afin de toucher un large public.

A l’issue de trois heures de conférences et de débats, le public, les organisateurs, aussi bien que Madame Sophie Elizéon s’estiment ravis des échanges constructifs intervenus, fidèles aux objectifs du Réseau des Talents de l’Outre-Mer.

Le site du Réseau des Talents de l’Outre-mer


Lire aussi :
Talents de l’Outre-mer 2013 : inscription et mode d’emploi
Création du Réseau des Talents de l’Outre-Mer
Lancement des "Cahiers des Talents de l’Outre-Mer

Réseau talents outre-mer
Yohann Corvis, Bruno Sainte-Rose, Pascal Fardin, Aru Deleray, Alexandre Gelbras, Jean-Claude Saffache, Aurore Fen-Chong, Sophie Elizéon, Laurella Rinçon, Sylvia Payet, Yola Minatchy, Charlie Mamie, Maxime Verrière (de gauche à droite).
Publicité