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Patrick Fontaine, 36 ans, surveillant pénitentiaire à Lyon

Publié le 30 septembre 2008

Originaire de l’Etang-Salé, Patrick a passé le concours de surveillant pénitentiaire après quelques années d’études à l’université de Moufia. Affecté à Lyon, où il a rencontré la femme de sa vie, Patrick a trouvé sur place de nombreux collègues réunionnais.

Patrick Fontaine
En Ardèche.

Racontez nous votre parcours.

"J’ai grandi à l’Etang-salé, issu d’une famille de quatre enfants. Après quelques belles années d’études à l’Université de la Réunion, j’ai passé des concours et me voilà qui sotte la mer pour travailler comme surveillant pénitentiaire. Comme bon nombre de Réunionnais, c’est pour le travail que j’ai quitté mon île".

Comment cela s’est-il passé ?

"Je suis arrivé en novembre 2000, en plein hiver ! Après une formation à Agen, direction le Nord à Toul pour un stage. Prés de Nancy il fait très froid en février ! J’ai été affecté à Lyon en mai 2001".

Votre arrivée est folklorique…

"Ne sachant pas où se trouve la prison, je décide de demander à un taxi lyonnais de m’y amener. Vu le regard qu’il m’a fait, il n’a pas dû comprendre que je n’allais pas à la prison pour y être incarcéré, mais pour y travailler... D’ailleurs il ne m’a pas pris !"

Parlez nous de votre travail.

"La prison de Lyon comporte deux quartiers : le quartier Saint-Paul et le quartier Saint-Joseph. Comme je dis toujours, c’est le top pour des Réunionnais de travailler à Saint-Paul ou Saint-Joseph ! Dans mon milieu professionnel, ce n’est pas ce qui manque. On est nombreux à avoir sotté la mer !"

Que vous apporte cette expérience de mobilité ?

"Une ouverture d’esprit, la découverte de nouvelles cultures, des rencontres enrichissantes et surtout… j’ai rencontré la femme de ma vie, une pure Lyonnaise".

Patrick Fontaine
Rougail saucisse en plein hiver : un régal !

Quels sont vos projets ?

"Dès que possible rentrer travailler sur mon cher caillou dans le cadre d’une mutation".

Qu’est-ce qui vous manque de la Réunion ?

"Tout. Dès qu’on en parle, je vois la verdure des montagnes, j’entends le bruit des vagues sur la plage de l’Etang-Salé, les repas de famille, les amis, les fruits, un bon rougail la morue, un boucané ti jacque, les samoussas, un pain bouchon gratiné avec siave, un sauté de mine... Enfin bref, vivre à la réunionnaise me manque !"

Quels ont été les avantages et inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre parcours ?

"J’ai toujours été bien accueilli là où je suis passé. Il existe une certaine curiosité et parfois une ignorance chez certains, qui n’arrivent pas à situer la Réunion. Pour eux, nous sommes aux Antilles. Lorsque je dis que je suis réunionnais, la première réaction est « ce n’est pas possible, tu es blanc. » (je suis un yab et fier de l’être !). Et puis quand je leur explique le mélange des origines qui existe chez nous, les gens on une autre idée de la Réunion. On a le contact facile, on est très accueillant, on porte le soleil en nous !"

Quel est votre regard sur la région où vous vivez et ses habitants ?

"Lyon est une très belle ville, on peut y rencontrer des gens venus d’ailleurs. Pour moi, c’est le centre de la France. Je suis à deux heures de Paris, à deux heures de la mer, à deux heures de la montagne et en plus il y a une ligne d’avion directe pour la Réunion !"

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Réunionnais ?

"Ne pas hésiter à faire le grand saut pour mieux revenir plus tard. Comme je le dis souvent, j’étais sur mon caillou mais avec la poche vide. Aujourd’hui la poche n’est pas pleine mais, je peux me payer le soleil le plus souvent possible !"

Que pensez-vous du site www.reunionnaisdumonde.com ?

"Très beau site qui montre que le Réunionnais est capable et qu’il ne faut pas hésiter à s’ouvrir sur le monde. Bonne continuation !"

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