Publicité

Damien Céleste, 23 ans, jeune diplômé de l’Institut National Polytechnique

Publié le 24 novembre 2007
Damien Céleste
"Sur cette photo d’études prise en métropole, je suis avec le bonnet, entouré de Réunionnais qui sont aujourd’hui à des milliers de kilomètres les uns des autres. J’ai des amis qui sont partis ou ont vécu quelques temps en Corée (comme Charles dont j’ai lu l’interview sur le site et qui fut mon colocataire pendant deux ans à Grenoble), d’autres en Allemagne, à Montréal, aux Pays Bas, à Londres, partout en France !
Moi j’ai fini en août dernier mon cursus d’ingénieur matériaux et microélectronique à l’Institut National Polytechnique de Grenoble (INPG). Je suis actuellement en recherche d’emploi après un stage dans une grande entreprise, où la situation n’Ãétait pas favorable à l’embauche".

Dans quelles conditions avez-vous été amené à quitter la Réunion ?

"J’ai passé toute mon enfance jusqu’à mes 18 ans à Piton Saint Leu. Après mon bac, j’ai été admis en prépa scientifique au lycée Leconte de Lisle. A l’époque, tout le monde se demandait si c’était une prépa qui valait le coup, si ce n’était pas préférable d’aller faire les CPGE métropolitaines. C’est vrai que dans notre petite île, on a toujours ce léger complexe d’infériorité. Aujourd’hui, vu les résultats, la question ne se pose plus. Et puis quitter sa terre natale à 20 ans plutôt qu’à 18, en terme de maturité, c’est préférable. Je suis très content d’avoir préparé mes concours à la Réunion. J’ai la chance d’avoir des parents qui, sans être riches, ont été capables de supporter le coût de mes études en Métropole".

Qu’est-ce qui vous manque de la Réunion ?

"Ma famille. Voir la mer et la montagne en même temps. Les letchis et tous les autres fruits de l’île. La cuisine de mes parents et grands-parents. Un climat plus doux".

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de l’île ?

"J’ai souvent entendu dire que l’avenir économique de la Réunion dépendait beaucoup du tourisme. Il faut prendre garde que les aménagements et infrastructures ne dénaturent pas ce qui fait le charme de l’île et la rend attractive".

Quels ont été les avantages / inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre parcours professionnel ?

"Quand ils lisent sur votre CV que vous venez de la Réunion, les gens se disent peut être que vous êtes autonome et indépendant, ce qui est un bon point".

Quels sont, au regard de votre expérience, les conseils que vous donneriez aux jeunes Réunionnais ?

"Si vous avez la possibilité de partir, faîtes le ! Découvrir autre chose c’est toujours génial. Mais il faut être conscient que selon le cursus et le métier que vous choisirez, le retour à la Réunion pourra être plus ou moins difficile, surtout à court ou moyen terme. C’est sacrifier un certain nombre de choses…mais quelque part ça peut valoir le coup".

Connaissez-vous d’autres Réunionnais qui comme vous, ont un parcours “hors pays” original ?

"Je trouve assez incroyable d’avoir des nouvelles d’autre Réunionnais qui sont partis… Tenez par exemple je prends ma promo de prépa : je n’ai pas des nouvelles de tout le monde, mais je sais que la plupart sont éparpillés partout dans le monde. C’est vraiment quelque chose qui a explosé et c’est assez amusant de voir ça".

Publicité