Alexandre Maillot, directeur de l‘Alliance Française de Maintirano à Madagascar

Alexandre Maillot

"C’est un véritable défi d’aller dans un lieu aussi coupé du monde extérieur".

Qu’est-ce-qui a motivé ta décision de devenir Directeur de l’Alliance Française à Maintirano ?

"J’ai voulu voir d’autres horizons. Ma mission de responsable Médiathèque à la Délégation Générale des Alliances Françaises à Tananarive s’achevait. C’est pour moi un véritable défi à relever que d’aller dans un lieu aussi coupé du monde extérieur. A Maintirano, l’exemple de l’accès à l’information est parlant : il y a une seule radio, qui ne diffuse que les informations locales. Il n’y a ni télévision, ni journaux…aucun relais d’information sur ce qu’il se passe à Madagascar et encore moins dans le monde. Dans ce contexte d’enclavement, ma mission consiste à encadrer une Alliance qui n’a jamais eu de Directeur à sa tête et qui ne promouvait jusqu’à présent aucune activité culturelle et artistique. Ce terrain vierge montre bien l’ampleur du défi à relever ! Il y a tout à monter, tout à faire. Je compte proposer aux malgaches des manifestations culturelles, les inciter à la lecture, leur faire découvrir la culture francophone".

Cela fait maintenant un mois que tu es sur place. Comment se passent tes premiers pas là-bas ?

"Comme je m’y attendais, ce n’est pas simple… J’ai été accueilli de manière chaleureuse par le Président du Comité de l’Alliance. J’ai trouvé un logement calme, relativement éloigné de mon lieu de travail. C’est aussi toute une adaptation par rapport à la vie à Tana : à Maintirano on fait ses courses au marché. Les produits frais arrivent par bateau, donc notre approvisionnement est aléatoire. Il n’y a pas de farine, donc pas de pain…Il n’y a pas de route, uniquement des pistes sablonneuses. La seule route goudronnée diminue d’année en année à cause des pluies…"

Alexandre Maillot

photo : Annaig Idee

Comment est le contact avec les populations locales ?

"Moins de dix Vazahas, c’est-à-dire étrangers, résident à Maintirano… Nous sommes des exceptions. Pour beaucoup de locaux, nous sommes les premiers étrangers qu’ils voient. Bien sûr, très peu parlent français. Sur un autre sujet, j’ai remarqué que les Maintiranais ont le sens de la fête !"

Qu’est ce qui te semble le plus dur là-bas ?

"Je dirais que c’est le manque de compréhension entre les populations originaires de cette région et les autres, qu’il s’agisse des Malgaches Merina (originaires des Hauts Plateaux), ou des Occidentaux. Le fossé culturel est énorme et certains comportements restent obscurs pour nous…"

Quelles sont les perspectives pour le déroulement de ta mission et l’avenir de l’Alliance que tu gères ?

"Je suis en poste pour un an renouvelable. J’espère pouvoir permettre à l’Alliance d’être plus connue et reconnue en matière d’enseignement du français et de dynamisme culturel. Je voudrais favoriser la diversité et les rencontres. L’Alliance sera bientôt équipée de Canal Satellite. Cela signifie que nous pourrons diffuser la chaîne « Voyages », par exemple. C’est une véritable révolution pour l’accès à la culture et l’ouverture sur le monde".

Propos recueillis par Annaig IDEE, Coordinatrice PARSEM

Le site de l’Association Française des Volontaires du Progrès : www.afvp.org Les volontaires du progrès réunionnais Brochure1 Brochure2