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David Hoarau, 28 ans, dessinateur industriel à Beaumont en Auvergne

Publié le 10 novembre 2006

Fils d’éleveurs des hauts de la Rivière St Louis, David a arrêté ses études en 1ère et a choisi de quitter l’île pour suivre une formation de technicien en métropole... où il s’est établi. Il pense aujourd’hui à progresser dans son entreprise et a fondé une famille en Auvergne.

David Hoarau
"Après avoir décroché mon diplôme à l’AFPA de Beaumont, une entreprise du coin m’a contacté. Ils voulaient que je travaille pour eux".

Racontez-nous votre parcours.

"J’ai arrêté mes études en 1ère S, puis j’ai aidé mon père pour les travaux à la maison (élevage bovin et caprin). J’ai également effectué une formation en élevage caprin avant de me rendre compte que ce n’était vraiment pas fait pour moi. J’ai alors décidé de quitter l’île. Grâce à l’AFPA et l’ANT, j’ai eu les aides nécessaires pour suivre une formation en métropole, où je souhaitais me rendre depuis quelques temps. La vie d’agriculteur ne me plaisait pas suffisamment, et je ne voyais pas d’autre alternative pour voler enfin de mes propres ailes".

Qu’avez-vous fait ?

"J’ai d’abord choisi parmi toutes les formations qui m’étaient proposées en métropole celle qui pouvait me plaire. Je suis tombé plus ou moins par hasard sur la formation de "Technicien d’études en système mécanique", qui était dispensée par l’AFPA de Beaumont en Auvergne. J’ai passé les tests d’admission avec succès, et quelques mois plus tard, j’embarquais pour ce qui allait être ma nouvelle vie".

Racontez-nous votre arrivée.

"Direction l’Auvergne, dont je ne connaissais absolument rien. La formation s’est dans l’ensemble bien passée, et je n’ai eu aucun mal à m’acclimater à ce qui allait devenir mon nouveau "chez moi". Au bout de 10 mois je fus le seul à obtenir mon diplôme sur 8 stagiaires. Une entreprise à proximité, la Sotres, cherchait un dessinateur. Ils m’ont appelé pour un entretien. Après une semaine d’essai, j’ai signé un CDI. Cela fait bientôt sept ans que je suis salarié de l’entreprise SOTRES".

Quels sont vos projets ?

"Aider mon entreprise à aller de l’avant, parce que je m’y sens bien. Et pourquoi pas avec le temps y prendre un peu plus de responsabilités... Jusqu’à maintenant j’estime avoir été chanceux".

David Hoarau

Qu’est-ce qui vous manque de la Réunion ?

"La nourriture. Les fruits. Mes balades en forêt. Les piques-niques dans des paysages merveilleux. Et mes parents, ma soeur et un de mes frères qui y sont toujours bien sûr".

Que vous apporte cette expérience de mobilité ?

"La satisfaction d’avoir réussi là où personne n’aurait pensé que j’aurais pu le faire. Maintenant j’ai une famille ici, et je pense que la Réunion restera désormais pour moi une destination pour mes vacances".

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de l’île ?

"La principale crainte que j’ai chaque fois que je reviens, c’est de plus reconnaître l’île, qui se cache sous de plus en plus de routes et de béton (j’exagère un peu !). La crainte aussi qu’à force de souiller tous ces superbes sites avec les détritus, on ne puisse plus faire de pique-nique, avec un bon ti carry au feu de bois par exemple... En Auvergne, je ne connais pas un seul endroit avec un barbecue aménagé, avec un kiosque".

Avez-vous des contacts avec des Réunionnais ?

"Oui, il en faut ! Ne serait-ce que pour parler créole de temps en temps, manger un bon ti repas ensemble, et écouter de la musique bien de chez nous".

Quel est votre regard sur la région où vous vivez et ses habitants ?

"L’Auvergne est vraiment une belle région, avec ses volcans et sa multitude de lacs. Je n’ai eu aucun mal à me faire des amis auvergnats, donc rien à dire sur eux !"

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