Fanny Mounichy, journaliste présentatrice sur la chaîne Africa 24
L’actualité est sans cesse renouvelée dans le monde des médias, des marques et de la pub . Presse & Communication dévoile les différentes stratégies, commente les tendances, avec, tous les trimestres, un dossier, des portraits, des indiscrétions…
- Fanny Mounichy
Quel est votre parcours ?
Née il y a 27 ans, je suis diplômée de l’École Supérieure de Journalisme et d’une maîtrise en InfoCom à la Sorbonne. Après un passage chez RFO et Direct 8, je travaille depuis deux ans pour la chaîne Africa24. Je réalise des sujets qui sont diffusés lors des journaux télévisés, je présente les JT en direct et certaines émissions spéciales. Diffusée en Afrique, au Proche-Orient, en Europe et aux États-Unis, Africa24 a la particularité de donner un « angle africain » à l’information. Un concept nouveau puisque jusqu’à présent, tous les médias qui évoquaient ce continent adoptaient un point de vue essentiellement occidental.
- Fanny Mounichy
Quel regard portez-vous sur la pratique de votre profession à la Réunion ?
Les JT produits à la Réunion sont de qualité. L’insularité et la taille de notre région oblige les médias à se concentrer souvent sur des fait-divers, mais le traitement de ces informations est toujours assez poussé. Nous avons de bons journalistes qui n’ont rien à envier aux journalistes métropolitains, si ce n’est qu’ils ont moins de moyens techniques à leur disposition. Petit bémol : la connivence qui existe parfois sur l’île entre certains journalistes-présentateurs et certaines personnalités politiques, qui fausse les interviews.
Votre avis sur le paysage audiovisuel réunionnais ?
Les chaînes de télévision réunionnaises sont solides. Leurs programmes sont fédérateurs, mais les jeunes ne s’y retrouvent pas toujours. Les émissions qui se revendiquent de "l’identité créole" et de la "spécificité régionale" sont surtout destinées à un public senior. J’espère qu’arriveront bientôt sur les écrans des émissions régionales plus construites, des programmes intelligents pour les jeunes, des jeux qui permettront aux Réunionnais de s’approprier davantage le média télévisuel. Pour l’instant il faut avouer que c’est la radio qui fait participer le plus le public sur l’île...
Vos conseils aux étudiants en journalisme ?
J’entends souvent des jeunes filles dire "j’aimerais devenir présentatrice télé plus tard". Trop d’étudiants associent immédiatement journalisme et passage à l’écran. La présentation n’est qu’une partie infime du journalisme. A ceux qui souhaitent réellement en faire leur métier, je leur dis de foncer. C’est un métier prenant, fatiguant souvent, mais intense et gratifiant. Un jour vous pourrez dire "j’ai été au cœur de l’information, je l’ai relayée, j’ai commenté les événements qui ont fait l’histoire de ce pays". Quant aux conseils pratiques : multiplier les stages, passage obligé dans le journalisme, ne faut pas compter ses heures, ne pas oublier de chouchouter ses contacts (le carnet d’adresses est essentiel). Enfin et surtout : être curieux 24h/24. Si vous arrêtez de suivre l’actualité une fois chez vous, alors vous n’êtes pas fait pour être journaliste. La particularité de notre métier, c’est qu’on l’exerce sans arrêt, même en dehors des heures de travail.
Interview publiée dans le N° de décembre 2013 de Presse & Communication, le magazine des médias, de la pub, de la com et du marketing à la Réunion
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