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Gina Di Orio, conceptrice rédactrice indépendante à Nantes

Publié le 23 janvier 2010

Née dans le sud de l’île, Gina a poursuivi des études de communication après une prépa Hypokhâgne au lycée Leconte de Lisle. A 25 ans, après plusieurs expériences en agences publicitaires, elle a décidé de se mettre à son compte et travaille aujourd’hui à distance avec des entreprises réunionnais.

Gina Di Orio

Racontez-nous votre parcours.

Je suis née à Saint-Pierre, de mère réunionnaise et de père franco-italien. J’ai vécu à l’Etang-Salé et aux Avirons, dans un milieu plutôt modeste. Après un bac scientifique au lycée des Avirons, j’ai suivi la prépa Hypokhâgne en 2003 au lycée Leconte de Lisle.

Dans quelles conditions avez-vous été amenée à quitter l’île ?

Après mon année en Hypokhâgne, j’ai décidé de poursuivre mes études de langues en France métropolitaine, à Nantes plus exactement. J’avais déjà envisagé de quitter mon île natale... C’était un choix réfléchi et motivé par la nécessité de voyager par la suite pour parfaire mon niveau en langues étrangères.

Racontez-nous vos débuts en métropole.

Je ne connaissais pas du tout Nantes, mais pourquoi Nantes ? Je m’étais renseignée au préalable, et j’avais découvert que c’était une des villes où la vie était le plus agréable, offrant l’infrastructure d’une grande ville avec un fort dynamisme tout en restant chaleureuse et ouverte aux échanges internationaux. Pour mes études en langues étrangères, Nantes m’offrait la proximité recherchée pour faciliter mes déplacements sur Londres et Dublin. Une partie de mes études s’est déroulée au sein d’une université londonienne : Havering College, où j’ai obtenu un certificat de Cambridge.

Et ensuite ?

Après ma licence d’anglais et d’espagnol, je me suis remise en question, j’ai réfléchi sur la manière d’utiliser mes atouts en langues et en lettres sans pour autant devenir professeur… Je me suis alors dirigée vers la communication, le marketing et le milieu publicitaire en intégrant l’ISEG Nantes (Institut Supérieur Européen de Gestion). Après deux années supplémentaires d’études, Bac +5, des expériences de chef de publicité et de chef de projets en agence de communication, j’ai choisi le chemin de l’indépendance : je suis à présent conceptrice-rédactrice indépendante.

Parlez-nous de votre métier.

Mon métier se compose de plusieurs savoir-faire : de l’analyse stratégique à la rédaction de supports de communication, de scénarii, en passant par la recherche de concepts et d’idées pour des campagnes publicitaires. Je travaille avec des agences de communication, des entreprises et des associations…dans tous mes projets, je me porte garante de leur identité et je mets en avant la notion de cadrage ; car la créativité ne vaut rien si le concepteur-rédacteur n’est pas à l’écoute des moyens, des objectifs et des valeurs de chaque client. C’est pour cela que je me dis « au confluent de l’art et du marketing », car la communication reste une action pragmatique dont le but est de promouvoir. La créativité seule, n’est-elle pas de l’art ?

Quelles sont vos dernières réalisations ?

J’ai dernièrement collaboré avec des structures réunionnaises comme la CRES (Chambre Régionale de l’Economie Sociale et Solidaire) pour la conception-rédaction de leur plaquette institutionnelle. Je travaille avec des agences de publicité métropolitaines, mais aussi réunionnaises, qui me confient la rédaction de supports pour certains de leurs clients. Je suis également journaliste rédactrice pour un groupement national de pharmaciens ; j’ai en charge l’intégralité de la rédaction d’un de leur magazine santé.

Quels sont vos projets ?

Avec mon directeur artistique, je termine la conception de mon site Internet, un outil relativement important pour confirmer ma visibilité sur la toile. Je continue à développer mon activité, à travailler avec de nouvelles entreprises et agences dans différents secteurs : la finance, le design, l’hôtellerie, la musique, les institutions, etc. Mon métier me permettant d’assouvir ma curiosité naturelle et mon désir d’éclectisme, je ne souhaite pas me spécialiser dans un domaine particulier. En parallèle du monde de la publicité et de la communication, j’aiguise ma plume sur quelques « romans nouvelles » que vous pourrez peut-être un jour découvrir. Les projets ne manquent pas, le plus important est encore de les faire naître.

Que vous apporte l’expérience de la mobilité ?

La mobilité a été pour moi la clé, celle qui m’a ouverte pas mal de portes. Elle m’a aussi apporté la confiance en moi, l’indépendance et m’a permis de m’ouvrir à d’autres cultures, notamment en découvrant plusieurs pays d’Europe… et la ville de Nantes. Son dynamisme m’a tout simplement séduite. C’est un bon compromis, un petit “Paris”, le stress en moins. Il ne faut pas oublier que la devise de Nantes est que “Neptune favorise ceux qui voyagent” (Favet Neptunus Eunti).

Qu’est-ce qui vous manque de la Réunion ?

Ses paysages et ses fruits... Mais surtout ma famille.

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de l’île ?

Je pense que le statut de “département” offert à la Réunion n’a jamais été respecté et ce concernant notamment les partis pris économiques. C’est une île en tout point surtaxée, son éloignement de la France métropolitaine ne devrait pas alimenter le surcoût de la vie. Il ne faut pas “faire avec” lorsque l’on trouve cela injuste, il faut s’unir et défendre ses intérêts. Sur ce point, je suis heureuse que les Réunionnais aient enfin dit “non” à la flambée du prix du pétrole à la pompe. Nous sommes dans un Etat de droit, crier haut et fort son mécontentement et pointer du doigt ceux qui profitent de certaines situations, c’est pour moi une liberté d’expression qu’il faut utiliser. L’évolution des mentalités et la prise de conscience sont les piliers d’une situation socio-économique plus favorable.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Réunionnais ?

D’écouter leur coeur, de croire en leur projet, et de ne pas avoir peur de se détacher de leur île, peut-être pour mieux y revenir par la suite.

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