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Dominique Hoarau, 51 ans, DG au Conseil général du Puy de Dôme

Publié le 24 décembre 2005

Depuis plus de trente ans qu’il a quitté la Réunion, Dominique en a vu du pays ! Son métier d’ingénieur hydraulique lui a fait sillonner l’Afrique, le Moyen-Orient, l’Asie, le sous continent indien, l’Amérique du Sud et l’Europe pendant de longues années. Il y a cinq ans, cet originaire des Avirons, marié et père de trois enfants, a posé ses valises en Auvergne. Il occupe le poste de DG adjoint et DG de l’aménagement du territoire au Conseil général du Puy de Dôme.

Dominique Hoarau

Dans quelles conditions avez-vous quitté la Réunion ?

"Après mon bac, en 1972, j’ai quitté l’île pour faire mes études : Math Sup au lycée Janson de Sailly à Paris et école d’ingénieur en hydraulique à Grenoble. Je pensais rentrer travailler par la suite à la Réunion. En fait, mon parcours a été tout à fait différent. J’ai été embauché en 1981 par un bureau d’ingénieur conseil, spécialisé en aménagement de réseaux d’eau potable et d’assainissement. Mes premiers projets étaient localisés à la Réunion dans diverses communes de l’île. Mais très vite j’ai participé à l’élaboration de projets dans divers pays (Arabie, Zaïre, Mauritanie, Algérie)".

Votre CV est un tour du monde à lui tout seul. Quels pays avez-vous traversé ?

"En 1985, je suis envoyé à Kigali au Rwanda, pendant un an à temps plein et un an en missions de plus ou moins longue durée. Entre temps, je participe à l’élaboration de projets d’aménagement hydraulique à Bagdad (Irak), Jeddah et Riyadh (Arabie Saoudite), Nairobi, Mombassa et Nakuru (Kenya).
En 1988, après une courte période de six mois chez Dumez, je pars en expatriation pour Rabat (Maroc). J’y reste jusqu’en 1990, date à laquelle je m’installe à Nîmes. Je travaille toujours à l’export (Kenya, Guinée Conakry, Yemen, Maroc, Bolivie, PÃérou).
En 1993, c’est l’expatriation à Lahore (Pakistan) pour le compte d’une filiale du groupe Lyonnaise des Eaux. Depuis le Pakistan je suis également des projets en Inde (Delhi, Bombay). En 1994, retour en région parisienne, au siège de l’entreprise, avec des déplacements en Malaisie, au Philippine, en Argentine, au Liban, en Bulgarie, en Roumanie, en Hongrie.
En 1995, je pars pour deux ans à Hanoi (Vietnam), en qualité de Chef du bureau de représentation avec des missions à caractère commercial en Thaïlande, à Hong Kong, aux Philippines, en Malaisie, en Indonésie, au Myanmar, au Cambodge et au Laos. En 1997, c’est l’expatriation à Sofia (Bulgarie), pour six mois, avant de prendre la direction d’un bureau d’étude à Chamalières (Puy de Dôme)... et finalement mon poste actuel au Conseil Général. L’Auvergne est donc un hasard sur ma route".

Quels ont été les avantages/inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre parcours ?

"En 1972, quand j’ai quitté l’île, il m’a fallu me forger un caractère. Rien en Métropole n’était simple pour un originaire de l’outre-mer, quelle que soit sa couleur de peau ou son milieu social. J’ai dû faire face aux railleries sur mon accent (que j’ai fini par perdre) et sur un « bac au rabais pour les originaires des îles ». Il m’a fallu apprendre à m’adapter. C’est cet apprentissage qui m’a permis de vivre mes nombreuses expériences. Cette mobilité a été très enrichissante sur le plan humain, en terme de rencontres. Le fait de travailler m’a donné une autre vision des pays visités que celle du touriste".

Avez-vous des contacts avec des Réunionnais ?

"Non pas spécifiquement, exception faite d’une femme de ménage au Conseil général, avec qui je parle « du pays » et qui me donne des morceaux de boucané quand elle en reçoit de sa fille. Pour finir, je conseillerais aux jeunes de ne pas avoir de complexe insulaire et d’avoir confiance en eux. La Réunion possède une grande richesse humaine".

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