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BOYER Eric.

Publié le 1er janvier 2014


Eric Boyer, Roxane Bénard et Auguste Legros

Enseignant à la retraite, né 22 juin 1939 à Sainte-Rose (la Réunion). Aîné d’une famille de 13 enfants et issu d’un milieu modeste, il avoue être « un marmaille puis un bougre simple », « un enfant de la terre ». Marié à Céline née Boyer. 3 100 enfants (Jean-Claude, Françoise, Thierry). Baccalauréat. Maîtrise de lettres modernes. Normalien se destinant à l’Education nationale Instituteur (1961-1966) et conseiller pédagogique à Saint-Denis, à l’époque « le plus jeune de France » (1966-1981). Professeur certifié de lettres à l’Ecole normale, en disponibilité pour gérer ses mandats électifs Très jeune il s’est intéressé à la politique. Pour beaucoup d’observateurs, il a même incarné la nouvelle génération politique des années 80. Il a 32 ans quand le maire de Saint-Denis Auguste Legros l’appelle à ses côtés pour faire partie de ses colistiers. Candidat à la 11e place sur la Liste d’Action Municipale aux élections municipales du chef-lieu de mars 1971, il est élu conseiller municipal. En mars 1977, sa réélection ne pose pas de problèmes, pas plus que de se faire élire adjoint au maire de Saint-Denis Auguste Legros et chargé de la commission des affaires culturelles et scolaires. En mars 1983, c’est toujours avec Auguste Legros et son équipe de fidèles composée de Marc Gérard, Camille Bourhis, Maurice Chane-Kune, Jean-Marie Dupuis, René-Paul Victoria, Ibrahim Dindar, Louis Virapoullé, qu’il poursuit son ascension à la mairie de Saint-Denis. Ses succès vont s’enchaîner, cette fois vers le Conseil général : il est élu conseiller général en mars 1982 dans le 2e canton de Saint-Denis et 4e vice-président du Conseil général. Il est réélu dans le 4e canton de Saint- Denis en septembre 1988, une élection qui va le conduire à la présidence de l’assemblée départementale, le 7 octobre 1988, aux termes d’un « accord de programme pour la gestion du Conseil Général » avec les socialistes et avec le soutien du Parti Communiste Réunionnais. Quelques mois plus tard, les démons de la politique vont l’accompagner aux élections municipales de 1989, toujours à Saint-Denis. Sous le slogan “Ensemble, donnons un nouveau souffle à notre ville”, avec le soutien de Jacqueline Farreyrol, Tony Manglou et Paul Mazaka, il provoque la chute de son “parrain”, Auguste Legros, en se présentant contre lui après 17 années « de vie politique commune ». Au second tour, il tente d’effacer son incartade en fusionnant les deux listes de droite, mais la greffe ne prend pas et les socialistes menés par Gilbert Annette accèdent à la mairie de Saint-Denis. Deux ans plus tard, en avril 1991, Auguste Legros oubliera la “forfaiture” de son dauphin en acceptant, aux côtés d’Eric, la présidence d’honneur de la section Union Pour la Réunion (UPR) de Saint-Denis, autour de René-Paul Victoria, Paul Payet, Marc Gérard, Ibrahim Dindar, Georges Richer.


1992 est une bonne année pour celui qui prend de plus en plus goût à la politique et arrive au sommet de sa carrière. En mars, il est 45e sur la liste Union Pour la Réunion aux élections régionales conduites par Pierre Lagourgue. Quelques mois plus tard, le 27 septembre 1992, il est élu sénateur apparenté RPR avec les voix des socialistes. Mais quatre ans plus tard, « l’homme politique incontournable » qu’il a su forger se lézarde et les illusions s’envolent. Le 18 janvier 1996 il est déchu de son mandat de parlementaire par le Conseil constitutionnel, après 43 jours de “cavale” pour se soustraire à la justice, suite à un procès et une condamnation dans le cadre de l’affaire de marchés frauduleux dite de la billetterie du Conseil général ♥ Il a dirigé de nombreuses colonies de vacances (1961-1971) et il a mené une action éducative dans les foyers de jeunesse et les maisons des jeunes et de la culture, de (1972-1983). À son actif, la création en 1974 de l’Office municipal de la jeunesse (OMJ) de Saint-Denis, avant d’en devenir président (jusqu’en 1983). Président de l’Office Municipal du Temps Libre (OMTL) de Saint-Denis (1981-1985) Ardent défenseur de la conception de « l’Homme réunionnais » Membre suppléant au conseil d’administration du CRAC, Centre Réunionnais d’Action Culturelle (1983). Secrétaire du Groupe d’Animation du Théâtre de l’Opprimé (GATO) créé le 5 mai 1983 par Auguste Boal, présidé par Jean-Marie Catherine et destiné « à transformer le spectateur en sujet ». Président du Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement (CAUE).


Eric Boyer, André Thien Ah Koon, Jean-Paul Virapoullé

Prises de parole : « Le créole n’est qu’un patois » (Conseil général, 3 novembre 1983). « Dire non au fatalisme, lever la tête, apprendre à se battre, se remettre en cause, n’est-ce pas aussi se mettre au marronnage ? L’héritage est là, bien présent, bien vivant, s’exprimant de mille façons chez 101 tous ceux qui constituent aujourd’hui le peuple réunionnais. Noirs, Blancs, pour un avenir commun. Un seul regard face aux fusils-mitrailleurs qui lancent des bombes lacrymogènes sur les travailleurs suffit pour nous dire qu’il est un Noir marron dans chaque conscience. Nous sommes tous des marrons ! » (Témoignages, 20 décembre 1989). « Détruire l’Homme ne mène à rien d’autre qu’à détruire l’entourage de l’Homme » (7 Magazine, mai 1995). Distinctions : Médaille d’or de la Jeunesse et des Sports. Fait “Champion 88” décerné par les lecteurs du Quotidien de la Réunion.

Décorations

Officier dans l’Ordre des Palmes académiques. Officier dans l’Ordre national du Mérite.

Source : Jérôme l’archiviste - Extrait de l’ouvrage Célébrités de la Réunion paru en 2009, basé sur plus de 50 000 documents et archives retraçant quarante années de la vie réunionnaise.

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