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DE CHATEAUVIEUX Marie-Thérèse d’Armand

Publié le 1er janvier 2014


DE CHATEAUVIEUX Marie-Thérèse

Femme politique, née le 20 avril 1915 à Saint-Denis (la Réunion). Fille de Georges de Chateauvieux et d’Amélie née Adam de Villiers. Célibataire. [Filiation : Joseph Antoine Sosthène de Chateauvieux, son aïeul, fondateur du domaine familial aux Colimaçons, à Saint-Leu, propriétaire terrien, exploitant agricole expérimenté, botaniste émérite, s’est vu confier la fonction de maire de Saint-Leu jusqu’en 1870]. Ti’nom : Mam’zelle. Orpheline de mère à l’âge de 3 ans, elle a passé une bonne partie de sa scolarité dans la maison familiale à Sainte-Clotilde avant d’entreprendre des études secondaires au collège de l’Immaculée Conception à Saint-Denis et poursuivre au lycée Leconte de Lisle, dans la même ville, jusqu’au baccalauréat mathélem. Elle passe alors avec succès un CAP de comptabilité, lors d’un séjour à Paris, après des cours par correspondance Après ses études passées à Paris, elle rejoint la propriété familiale aux 181 Colimaçons, sur les hauteurs de Saint-Leu, pour participer à la gestion d’un immense domaine de 650 hectares et d’une maison de 36 pièces et 250 employés. À la mort de son père en 1961, la gestion de la propriété devenant de plus en plus complexe, elle devient une « employée » des Sucreries de Bourbon, après accord des deux parties. Plus tard, le domaine familial des Colimaçons est parcellé, le Conseil général achetant les bâtiments, à l’exception de l’église et de la cure, les restaure pour créer sur 15 hectares le Conservatoire des Mascarins C’est l’histoire de la première femme élue maire et conseillère général de l’histoire de la Réunion. Sa première expérience politique connue est son élection comme 3e adjoint au maire de Saint-Leu, une candidature acceptée après l’insistance du maire Henri Bègue et du conseiller général, le docteur Gaston Hoarau. Dix-huit mois plus tard, le maire n’étant pas en très bonne santé, elle prend sa place. Elle sera réélue en 1971 et en 1977 mais mars 1983 sera l’année de sa défaite face au communiste Mario Hoarau, alors Président du Conseil régional. Bénéficiant de 6 sièges seulement dans le nouveau conseil municipal, elle préfère se retirer de la mairie de Saint-Leu. Elle garde néanmoins son mandat de conseillère générale de Saint-Leu avant de se retirer sur la pointe des pieds, en 1989, après 19 ans de mandature au sein de l’assemblée départementale, non sans avoir fustigé la dérive de ses dernières années au Conseil général : « Tous les deux ans d’abord, puis tous les ans, s’exprimera-t-elle dans le livre Les Dames Créole, nous participions aux frais du contribuable à de soi-disant voyages d’études dans le monde entier, jusqu’à ce que la Cour des comptes remette de l’ordre. Je ne dis pas que tous étaient dénués d’intérêt pour la Réunion, mais enfin… » La même année, elle met fin à la gestion du domaine familial des Colimaçons pour s’exiler en Métropole.

Autres

Elle a été membre du comité de soutien à la candidature de Georges Pompidou à la présidence de la République créé à la Réunion en mai 1969 sous la présidence de Pierre Lagourgue puis membre du conseil départemental de l’UDF lors de la constition du mouvement à la Réunion le 11 février 1979. Enfin, renouvelant sa fidélité au barrisme, elle participe au “Comité de soutien à l’action européenne du Président de la République et à la liste conduite par Simone Veil et soutenue par l’UDF et Raymond Barre” en mai 1979.

Prise de parole

« Les personnes qui aiment à dire que nous ne sommes pas des Réunionnais de souche peuvent avoir raison. L’aïeul, arrivé seulement dans les années 1830, avait été recruté comme directeur d’usine par Charles Desbassayns… Il venait en travailleur immigré, en somme. »

Source : Jérôme l’archiviste - Extrait de l’ouvrage Célébrités de la Réunion paru en 2009, basé sur plus de 50 000 documents et archives retraçant quarante années de la vie réunionnaise.

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