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DE PUYBAUDET Jean.

Publié le 1er janvier 2014

Né le 27 juin 1917 à Tours (Indre-et-Loire), décédé le 4 novembre 1996 dans le sud de la Réunion, des suites d’un abcès au cerveau. Scolarité à Evreux (Eure), puis au collège de Sarlat (Dordogne), « où il retrouve un de ses oncles jésuites » (Dictionnaire biographique de la Réunion). À sa démobilisation de la Seconde Guerre mondiale, il étudie la philosophie à Vals-près-le-Puy (Drôme) et la théologie à Lughin (Belgique). Ligne de vie : Il est ordonné prêtre à 48 ans. Trois ans après son ordination, il arrive à Madagascar où il participe à la dénonciation des pratiques des “grands hommes” et de l’administration française, mais également des Malgaches influents de l’époque de la colonisation française. Il est alors expulsé en 1962 par le premier gouvernement issu de l’indépendance de la Grande Ile, puis envoyé à la Réunion par son ordre ecclésiastique, la Compagnie de Jésus. Il continue le même « apostolat de la libération » en oeuvrant principalement dans le domaine social et en exerçant de très nombreuses et importantes fonctions, aussi bien dans sa communauté religieuse que dans le diocèse en général. Il a été à la fois rédacteur en chef de l’hebdomadaire Croix-Sud pendant plusieurs années et animateur de divers mouvements d’action catholique à la Maison des OEuvres, en particulier aux côtés du Père René Payet, futur directeur du groupe progressiste Témoignage Chrétien de la Réunion. Mais il a joué également un grand rôle sur le plan éducatif et social voire politique, notamment en participant avec Charles Isautier à la création de l’Association Réunionnaise d’Education Populaire (AREP) en 1962 et de l’Association pour le Déroulement Normal des Opérations Electorales (ADNOE) en 1969. On le voit également s’engager pour l’abrogation de l’Ordonnance d’octobre 1960, éloignant les fonctionnaires trop remuants de leur lieu de résidence outre-mer et rejoindre onze autres prêtres pour s’inquiéter de la militarisation de la Réunion (30 juillet 1973). La même année, en 1973, il prend la décision de vivre un engagement de “prêtre-ouvrier” en exerçant pendant 7 ans la profession de coupeur de cannes autour d’une case en bois sous tôle située à Piton des Goyaves, à Petite Ile, qui deviendra son habitation le temps de sa démarche, tout en effectuant ses missions de prêtre. Dans les dernières années de sa vie, il exerce ses fonctions de prêtre dans les paroisses de Saint-André, Saint-Benoît et Saint-Louis, tout en poursuivant après les émeutes du Chaudron son action politico-sociale à travers la création du courant d’action philosophique “Humanisme & Progrès à la Réunion” (HPR), aux côtés des chefs d’entreprises Benoît Van Gaver, Maurice Cérisola et Guy Dupont dont les travaux donneront naissance au “Manifeste pour le développement de la Réunion” en 1992 Pour Stéphane Nicaise, anthropologue et auteur de sa biographie Etre jésuite dans les décolonisations de Madagascar et de la Réunion, ce chrétien engagé et contestataire n’avait pas de sympathie particulière pour le mouvement communiste, à l’opposé du père René Payet qu’il a côtoyé et accompagné dans ses combats dans le groupe Témoignage Chrétien de la Réunion (TCR). Il n’a été qu’un « compagnon de route » du Parti Communiste Réunionnais, n’hésitant pas à rencontrer Paul Vergès, un soir à Saint-Denis, alors que le leader du PCR était en cavale et dans la clandestinité depuis deux ans, après s’être soustrait à la justice (1964-1966).

A lire

“Etre jésuite dans les décolonisations de Madagascar et de la 186 Réunion”, de Stéphane Nicaise sur Jean de Puybaudet.

Prise de parole

« Si les Réunionnais prenaient une plus claire conscience de la responsabilité qu’ils détiennent dans le devenir de leur pays, s’ils avaient le désir et la possibilité d’être des acteurs et non des figurants dans le jeu de la vie économique, social et politique de l’île, l’avenir de la Réunion apparaîtrait moins sombre. Si le souci du bien commun, l’esprit civique animaient tous les hommes et les femmes, quel que soit leur rang, leur savoir ou leur fortune, de nombreuses réalisations pourraient rapidement voir le jour, fruits du travail, de l’ingéniosité et de la persévérance » (Document du Secrétariat social du diocèse de la Réunion, 1967).

Références

Jean de Puybaudet. Etre jésuite dans les décolonisations de Madagascar et de la Réunion par Stéphane Nicaise, 2006. Le Monde 2.08.1973. Témoignages 14.10.2006. Journal de la Réunion 10.12.2006.

Source : Jérôme l’archiviste - Extrait de l’ouvrage Célébrités de la Réunion paru en 2009, basé sur plus de 50 000 documents et archives retraçant quarante années de la vie réunionnaise.

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