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DONAT Luc

Publié le 11 juin 2014


Musicien et chanteur, né le 17 mai 1925 à Saint-Denis (la Réunion), décédé le 4 avril 1989 à la Réunion. Fils de Luçay Donat et de Lucie née Eléonore. Divorcé d’Anjerienje de Noorman, originaire de Hollande. Remarié à Marguerite née Legros. 4 enfants (Inèle, Jacqueline, Maryse et Patrick dit Ti Caf, musicien). Ti’nom : Luc Donat et le Roi du Séga. Apprentissage musical à l’École de musique à Saint-Denis, à la Réunion Secrétaire du parquet au tribunal de Saint-Denis (juillet 1945), puis greffier en chef en cour d’Appel avant de démissionner en 1954 pour se consacrer à sa carrière artistique. Activités artistiques : Dès l’âge de 15 ans, il intègre l’orchestre symphonique de Saint-Denis comme violoniste. À 27 ans, il crée sa première formation musicale avec Jules Arlanda et remporte le premier prix du jury du concours orchestral organisé par la Chambre de Métiers de la Réunion (1952). Il s’exile pendant trois ans à Madagascar où il côtoie de nombreux artistes professionnels séjournant sur la Grande Ile, comme Jeannot Rabeson ou Rico Bourhis, qui l’initient notamment au jazz, à la musique traditionnelle et à la variété. Il regagne la Réunion en 1954 où il continue à se produire au sein de l’Orchestre Donat, avant de rejoindre Paris (1958). Dans la capitale française, il rencontre Stéphane Grapelli qui l’introduit chez l’éditeur de disques Vogue. Il est alors baptisé “Le Roi du Séga” par les producteurs de la célèbre marque de disques avec pour mission d’exporter sur la Métropole le séga réunionnais.


Le 1er décembre 1958, il passe en première partie des Compagnons de la Chanson, à l’Olympia à Paris, avant de se produire dans les casinos, boîtes de nuit et cabarets de la capitale. C’est l’époque où il accompagne plusieurs vedettes de la scène comme Alice Dona ou Marie Laforêt et où il se lie d’amitié avec le pianiste René Audrain qu’il retrouve plus tard à la Réunion. Entre-temps, il intègre comme contrebassiste le groupe “Los Olivados” interprétant de la musique cubaine. Lassé du milieu du show-business parisien, il part pour Deauville (Calvados) et devient le chef d’orchestre du cabaret du casino d’hiver (1960). Il en profite pour se produire sur le paquebot France ou effectuer quelques tournées en Hollande, Allemagne et Angleterre. En 1966, il est de retour à Paris pour créer sa propre maison de production de disques baptisée “Donali”. Deux ans plus tard, il ne résiste plus à la nostalgie de son île et revient à la Réunion pour s’installer, d’abord à Saint- Joseph (1968), puis à Saint-Denis et enfin à la Saline-les-Bains. Ce qui ne l’empêche pas 210 d’effectuer des tournées à l’île Maurice, à Tahiti et en Nouvelle-Calédonie. Sous son parrainage, il crée le groupe Adoc et anime avec Jacqueline Farreyrol une émission pour enfants, Les p’tits piafs des îles, diffusée sur la chaîne de télévision locale France 3 Réunion (1971-1975). En 1988, il se produit au sein d’une nouvelle formation, le PSM Anatoll, dirigée par Pierre Louvet, qui donne naissance au groupe d’instrumentalistes professionnels Zaccacias. Aux côtés de François Baptisto, il est alors nommé responsable du département de Musiques Traditionnelles au Conservatoire National de Région. Discographie (sélection) : Des chansons comme L’amour l’est doux ou P’tit Angelo sont passées à la postérité, tout comme Blanche et Noir, Saint-Joseph, Manapany, In tit bière siouplaît, P’tit train longtemps, Manapany ou Mozart Séga. Son dernier 33 tours, Isle de la Réunion, a été commercialisé en 1984. Auteur d’un Séga Giscard lors de la visite à la Réunion du président Valéry Giscard d’Estaing. À écouter : Anthologie musicale de Luc Donat réalisée en 3 CD par le Pôle régional des musiques actuelles de la Réunion dirigé par Alain Courbis.

Prise de parole

« Le maloya n’est pas une musique réunionnaise. Depuis quelques années on veut l’instituer comme telle mais ce n’est pas vrai. C’est tout simplement de la musique africaine avec des paroles en créole »… « J’ai fait plus de 2000 mariages. J’ai servi comme un curé qui bénit les couples. Moi, c’était avec un Ave Maria de Schubert » (Télé 7 jours, 24 mars 1983).

Références

“Luc Donat, le roi du Séga”, biographie de Fanie Précourt. L’Aurore 22.11.1958. Témoignage Chrétien de la Réunion 15.12.1974. Cascavelle juillet 2003, mars 2004. Télé 7 Jours 4.02.1981, 24.03.1983. Le Cri du Peuple 20.02.1975. Témoignages 6.08.1973, 5.12.1975, 19.02.1981, 23.02.1981, 11.08.2004. Quotidien de la Réunion 5.10.1976, 27.08.2006. DORMEUIL Arnaud. Né le 20 novembre 1964 à Saint-Denis (la Réunion) d’une famille de musiciens, décédé le 17 novembre 2008 à Paris. Ti’nom : Paulo. Blessé par certains accidents de la vie dès son plus jeune âge, il aborde une scolarité « en piqué », comme il aimait à le dire. Pas de maternelle ni de lycée, « tout de suite un stage de maçonnerie à la Jamaïque », en passant toutefois par un centre de loisirs du Brûlé où, en compagnie de Nicole Imiza, il joue déjà les apprentis comédiens Au domicile familial, il apprend à jouer de plusieurs instruments de musique : harmonica, flûte, piano, accordéon… avant de débuter au théâtre Vollard d’Emmanuel Genvrain et de se former ensuite aux techniques du théâtre chanté, tout en assumant un emploi à la mairie de Saint-Denis. Comédien, musicien, chanteur, il s’intègre rapidement dans la plupart des mises en scène du théâtre Vollard – une vingtaine de spectacles, de Nina Sagamour à Marie Dessembre ou Ubu Colonial et effectue de nombreuses tournées (la Réunion, France métropolitaine, île Maurice, Madagascar…), de 1981 à 2000. Pour Tropicadéro, le pendant musical de Vollard, il joue Bal d’en fer de Jean- Luc Trulès, et participe à la tournée de Séga Tremblad en Métropole, en Martinique, en Guadeloupe, au concert du 3e Festival de Langues Françaises à Douai, et à une tournée en Principauté d’Andorre et aux Festivals de Bolène, de Jazz de Nice, et de Francophonie de la Rochelle. À partir du lâchage institutionnel du théâtre Vollard, à la fin des années 90, il rejoint la Compagnie Acte 3 dans “Pomme Pomme Pomme” de Jacques Audiberti, “Les Grenouilles”, adaptation et réécriture de Lolita Monga et Pierre Gope et “Géant petit homme” où il est à la fois le sujet et l’interprète d’une pièce de Colette Froidefont et Lolita Monga. Avant de tirer sa révérence, il était dans “Le pays resté loin” de Lolita Monga, mise en scène de Colette Froidefont, dans le personnage de “Lillas Pastia” dans Carmen, opéra de Georges Bizet, mis en scène par Jean-François Vinciguerra, au Stade de l’Est dans le cadre du IIe Festival des Voix du Monde à Saint-Denis de la Réunion (juin 2007) ; et enfin à Paris en novembre 2008 pour des représentations de “Maraina”, l’opéra du théâtre Vollard. Alors que la troupe était déjà rentrée à la Réunion, il s’attardait à Paris pour trouver de nouveaux 211 contrats. quand la mort l’a surpris du haut de son 1,41 mètre. Autre : Signataire avec 115 artistes et écrivains d’une pétition du Comité de soutien au Théâtre Vollard après le procès intenté par un fonctionnaire de la DRAC contre Emmanuel Genvrin (1999).

Prise de parole

« Ah ! un madame ! J’ai toujours voulu avoir une vie de famille. Mi’aime tout’femme. C’est l’avenir, le présent. Les femmes, i représente … Y’a pas de mot pour dire. Mi aime a zot comme la vache i aime l’herbe ! Mwin lé pas séducteur, i vient tout seul »,(Quotidien de la Réunion, 30 juillet 2003). Distinctions : Un hommage après son décès a été rendu notamment par le préfet Pierre-Henry Maccioni, Paul Vergès, président de la Région Réunion, Nassimah Dindar, présidente du Conseil général, Gilbert Annette, maire de Saint-Denis, Sham’s, comédien et directeur de la culture à Saint-Denis, Alain Courbis, directeur du Pôle réunionnais des musiques actuelles…

Références

Site Internet : http://2jprod.com/ Témoignages 19.06.2008. Journal de la Réunion 9.06.2008. Quotidien de la Réunion 30.07.2003, 21 et 22.11.2008.

Source : Jérôme l’archiviste - Extrait de l’ouvrage Célébrités de la Réunion paru en 2009, basé sur plus de 50 000 documents et archives retraçant quarante années de la vie réunionnaise.

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