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HONORE Daniel

Publié le 19 octobre 2018


Enseignant, né le 16 octobre 1939 à Saint-Benoît. Fils de Saw-Feng Zhu, « un Chinois de Chine », et de Claire née Honoré, « une descendante d’esclave ». Marié à Monique née Valentin. 1 enfant (Pascal). Études secondaires à la Réunion. Institut linguistique et d’anthropologie à Paris pour apprendre le mandarin. Certificat de langue et culture régionales. Stage linguistique en Chine. Propédeutique. Licence de langue et culture réunionnaise Professeur de lettres et d’anglais au collège Bouvet à Saint-Benoît jusqu’à sa retraite (1959-1999). Écrivain en langue créole, militant « créoliste », il choisit l’écriture en « kréol rénioné » et publie des romans, nouvelles, poèmes, contes, recueils kroyans, légendes créoles et proverbes réunionnais (depuis 1970). Livres (sélection) : Auteur de plus de trente-cinq ouvrages, romans et écrits comme Louis Rédona (1980), Marceline Doubker (1984), Cemin Bracanot (1984), traduit en français par Jean-François Samlong (1999) et mis en scène par le Théâtre Azur de la Réunion (2003), Marcéline Doub-kèr (1988), Pierre et Zizime (1996) ; de nombreux recueils de poésie, de courts récits et de proverbes : Mon île (1979), Tiflère la misère (1980), Ma Chine Nation (1994), Gramoun la di (1990), Proverbes réunionnais (1992), Légendes chinoises (1997), Légendes créoles (2003), Contes créoles, traduit en français par Jean-François Samlong (2003). Dictionnaire d’expressions créoles (2002). Autres publications : Le Comore (1982). Lo Maloyèr blan (1991). Kroyans (1995) et Mi koz kréol, en collaboration avec Daniel Vaxelaire (2004). Faisons nos… contes (2009). Chroniqueur à l’édition dominicale du Journal de la Réunion (depuis 2008). Membre du Front de la Jeunesse Autonomiste de la Réunion (FJAR) dans les années 70. Responsable de la section du Parti Communiste Réunionnais (PCR) à Saint-Benoît et candidat du parti à différentes élections dans cette commune (1960-1970). Gravement brûlé au visage, au cuir chevelu et à l’oeil, hospitalisé, lors de la campagne électorale qu’il animait comme tête de la liste de l’Union des démocrates de Saint-Benoît aux élections municipales de mars 1977. Attiré par le projet d’“autonomie démocratique et populaire” délaissé par les communistes, il quitte alors le PCR pour le Parti Socialiste (1978), avant de se lancer dans le monde culturel. Il a été membre du comité des Cent pour soutenir la candidature de Ségolène Royal à l’élection présidentielle de 2006 aux côtés d’Abdou Kassou, Axel Zettor, Raoul Lucas, Thierry Gauliris et Guy Zitte. Signataire avec Jean-Baptiste Ponama, Michel Réale, Jean-Max Nelson et Marc Soucramanien d’une « déclaration politique » affirmant que « l’homme réunionnais est nié, anéanti, réduit à la condition de support » et réclamant « la réunionnisation des cadres, la dévolution des pouvoirs aux organismes élus, la préparation des Réunionnais aux tâches les plus importantes de la vie sociale, économique, administrative » (1980) Signataire avec 115 artistes et écrivains d’une pétition du Comité de soutien au Théâtre Vollard après le procès intenté par un fonctionnaire de la DRAC contre Emmanuel Genvrin (1999) ♥ Militant culturel. Formateur d’animateurs et d’enseignants pour la pédagogue active (dans les années 60), puis formateur d’enseignants à la langue créole. Animateur de l’Université Populaire de Saint-Benoît créée par André Marimoutou, en collaboration avec le Mouvman culturel bénédictin présidé par Michel Réale, dont le but est d’apprendre aux personnes qui le souhaitent tout ce qu’elles n’ont pas 348 appris à l’école Il a été le délégué départemental des CEMEA, Centres d’Entraînement aux Méthodes d’Education Active (jusqu’en 1975) Membre du groupe Tangol qui réfléchit à une nouvelle graphie de la langue créole Membre actif de l’Union pour la Défense de l’Identité Réunionnaise (UDIR), présidée par Jean- François Sam Long, il est à l’initiative des stages « rakontèr zistoirs » portés par cette association (juilet 2005). Il anime des interventions culturelles dans les collèges ou lycées, au cours de Kabars, à Radio Réunion Enfin, il est à l’origine d’un comité de soutien pour la Maison des Civilisations et de l’Unité Réunionnaise (MCUR) baptisé “Mete Ansanm pour la maison des civilisations” comprenant une vingtaine d’artistes et de militants culturels comme Guy Siew, Idriss Issop-Banian, Ismaël Aboudou, Meddy Gerville, Firmin Viry, Nathalie Natiembe, Alain Séraphine, Jean-François Sam-Long, Dominique Dambreville, Axel Gauvin, Eugène Rousse, Ayub Ingar.

Autres

Il a été militant du Syndicat National des Instituteurs (SNI), section l’Ecole réunionnaise. Ancien dirigeant de l’Union Sportive Bénédictine (USB). Prises de parole : « Les gens pensent qu’à partir du moment où on parle créole, il n’y a plus besoin de mener un combat pour que la langue continue à s’enrichir et à se développer. Ce n’est pas vrai et c’est dangereux. Par ailleurs, les zoreils étant de plus en plus nombreux chez nous, la langue créole est en train de perdre sa spécificité par rapport au français. Les mots et les tournures sont empruntés directement dans la langue française, sans créolisation ». Le créole n’est plus pratiqué dans les familles qui préfèrent le français, considéré comme la langue de l’ouverture, de la culture, des diplômes, du travail et surtout de la télé » (Weed-End, 5 mars 2006). « Indépendantiste jamais. Autonomiste oui. J’avais une certaine idée de l’autonomie et rien ne dit que cela n’aurait pas été bon pour nous. Mais le Peuple confond. Autonomie ce n’est pas le rejet de la France » (Quotidien de la Réunion, 15 juillet 2006).

Distinction

Fait Zarboutan Nout Kiltir 2008 par la Maison des Civilisations et de l’Unité Réunionnaise (MCUR).

Source : Jérôme l’archiviste - Extrait de l’ouvrage Célébrités de la Réunion paru en 2009, basé sur plus de 50 000 documents et archives retraçant quarante années de la vie réunionnaise.

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