LUCAS Raoul.

Universitaire, né le 5 octobre 1953 à Piton Saint-Leu (la Réunion). Fils d’Alexis Lucas et de Célimène née Grondin. En concubinage. 2 enfants. École primaire et collège d’enseignement général à Piton Saint-Leu avant d’aborder des études secondaires au lycée Roland Garros au Tampon et au lycée Leconte de Lisle à Saint-Denis après avoir été « interdit de lycée à la Réunion » en raison de ses activités politiques et notamment sa participation à plusieurs grèves lycéennes. Après son baccalauréat C, il rejoint l’Ecole normale où il se trouve à nouveau en délicatesse avec l’administration du Vice Rectorat. Sans affectation précise, il met à profit cette période pour visiter les îles de l’océan Indien avant de reprendre des études universitaires en Métropole. Après un triple parcours en histoire et sociologie à l’université de Toulouse-le Mirail et en anthropologie à l’université de la Réunion, il termine son cursus universitaire à Paris-8 avec une thèse de nouveau régime en sciences de l’éducation avec pour sujet “La mise en place de l’école dans une société esclavagiste puis coloniale : la Réunion 1815-1946”. Diplômé en histoire, en sociologie, en anthropologie et en sciences de l’éducation Normalien sans affectation particulière au départ, il entreprend des reportages dans les îles voisines, ce qui lui permet de rencontrer les leaders progressistes Paul Bérenger à l’île Maurice et Albert René aux Seychelles. Sociologue, il a conduit le dispositif des Sciences de l’Education en Formation continue à la Réunion dans le cadre d’une convention entre l’Université Paris 8e et le Rectorat de la Réunion (1985-1995). À son retour de disponibilité dans l’Education nationale, il exerce dans le secondaire puis, pour l’essentiel, dans la formation continue à l’ARCA, au Centre de Formation Continue du Rectorat, à l’université de Paris 8 puis à l’université de la Réunion. Membre du laboratoire Oracle, il conduit depuis plusieurs années des travaux sur l’histoire de l’école.

Autres

Communicateur, il a été amené à collaborer à Jeune Réunion, organe du Front de la Jeunesse Autonomiste de la Réunion (FJAR), aux Cahiers de la Réunion et océan Indien, à Combat Socialiste (1977-1978), à Fanal dirigé alors par Alain Lorraine (1982), Vents et Marées (1994) et au mensuel Eglise à la Réunion, organe de l’Evêché de La Réunion (1996-1997) Dans le cadre de ses recherches universitaires, il a participé à de nombreux colloques, séminaires et conférences (depuis 1998) Il est très tôt un militant du Front de la Jeunesse Autonomiste de la Réunion (FJAR) de Sergé Sinimalé et d’Elie Hoarau, collaborateur à Jeune Réunion, l’organe de ce mouvement. Il milite ensuite au sein du Parti Communiste Réunionnais (PCR) dont il est radié après des désaccords avec Jean-Philippe Rivière, alors membre du comité central du PCR et secrétaire général adjoint du FJAR (1976). Il dénonce alors « les pratiques staliniennes et fascisantes » de Paul Vergès. Sollicité par la fédération du Parti Socialiste, il est recruté comme permanent de la fédération locale du mouvement où il a eu 456 particulièrement en charge l’organe du parti, Combat Socialiste (1977). Suppléant d’Albert Ramassamy, candidat aux élections législatives dans la 2e circonscription face à Paul Vergès et Jean Fontaine (1978). Dans le sillage du Parti Socialiste, il a participé avec Alain Lorraine à la création de l’hebdomadaire Fanal (1981). Co-promoteur de la structure de réflexion et de formation Comité pour l’autogestion, avec son frère Raymond et Jean-Pierre Dambreville (1982). S’il quitte le PS en 1982, « pour ne plus reprendre de carte d’un parti politique », on le retrouve néanmoins membre du conseil économique, social et culturel, une structure créé par les socialistes pour élaborer le programme du Parti Socialiste à la Réunion, présidée par Axel Zettor, avec Joachim Maillot, Pierre Catteau et Patrick Visticot (avril 2006). Membre du “comité des Cent” pour soutenir la candidature de Ségolène Royal à l’élection présidentielle de 2006 aux côtés de Daniel Honoré, Axel Zettor, Abdoul Kassou, Thierry Gauliris et Abdoul Kassou ♥ Membre de l’Association Réunion-Seychelles-Terres Créoles de Mario Serviable (1983), cofondateur du CRI, Centre de Recherche Indianocéanique (1985). Délégué UNESCO à la Réunion, administrateur du réseau universitaire Prélude pour la zone océan Indien. Membre du Centre interdisciplinaire de recherche sur la construction identitaire (CIRCI). Cofondateur d’Océans Editions (1987), maison d’édition couplée avec l’imprimerie Graphica gérée par Ivrin Sinimalé et Jean-Pierre Boyer. Président de l’association “Avec 89”, destinée à célébrer le 200e anniversaire de la Révolution française (1989). Secrétaire général de l’Université des Mascareignes (1993-1997). Coordinateur scientifique du colloque international “Emancipation, Citoyenneté, Droits de l’Homme” sous le patronage de l’UNESCO à Paris (depuis 1998). Responsable scientifique du projet initié par l’université de la Réunion et le Conseil général de commémoration du 150e anniversaire de l’Abolition de l’Esclavage à la Réunion (1997-1998). Membre du conseil d’administration de l’université de la Réunion (depuis 2004). Livres : Une vingtaine de titres dont La Réunion, île vanille (1990). Bourbon à l’école (1997 et réédition 2006). Sociétés plurielles et enjeux culturels (2002). Vivre et penser l’interculturel aujourd’hui (2002). Sociétés plurielles et Enjeux interculturels (2004). L’enseignement supérieur dans les régions ultrapériphériques (2006).

Prise de parole

« Il n’y a pas de politique culturelle à La Réunion, et plus précisément en matière d’édition. Ce sont des administratifs qui se substituent à la politique. Il y a une tentative de mise en place de clientélisme. Ce qui est incompatible avec la définition de la culture. Il ne doit pas y avoir de clientélisme culturel » (Quotidien de la Réunion, 21 novembre 1988).

Source : Jérôme l’archiviste - Extrait de l’ouvrage Célébrités de la Réunion paru en 2009, basé sur plus de 50 000 documents et archives retraçant quarante années de la vie réunionnaise.

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