MANGLOU Yves.

Auteur, né le 20 août 1943 à Bras-Panon (la Réunion). Fils de René Manglou, instituteur et de Jeannette née Germain, femme au foyer, troisième d’une fratrie de neuf enfants où émergent Tony et Joël. Il raconte : « 1943, l’année de ma naissance, c’est la Seconde Guerre mondiale et la Réunion est encore colonie française. Notre instituteur de père est nommé à Quartier-Français. C’est là, au bord de la Rivière Saint-Jean que je commence ma scolarité. Avec mon frère Alain de quinze mois mon aîné, on se retrouve en classe de sixième après avoir passé l’examen d’entrée. Nous sommes en 1953. L’école buissonnière est notre lot de tous les jours. Nous connaissons tous les bassins et cascades des environs de Saint-André. Boris Gamaleya nous fait découvrir Baudelaire et les poètes maudits… Arthur Rimbaud nous surprend au détour d’une page… Pacsé avant l’heure, défrayant la chronique en s’affichant avec Verlaine. Tout pour nous plaire à mon frère et à moi. Le temps des premières amours… platoniques. » La réaction du père instit’ ne se fait 476 pas attendre : direction Cilaos où leur tante est receveuse des Postes. Pas au séminaire non, comme beaucoup de ses compatriotes, mais au CEG sous la houlette du sieur Corré. Chaque matin l’école résonne sous les virils couplets de la Marseillaise. On hisse le drapeau français… Tante Suzette veille sur lui jusqu’à la classe de troisième. 1959 ! Il rejoint son frère Alain au lycée Leconte de Lisle à Saint-Denis où Albert Lougnon son proviseur intervient dans la classe de seconde… « Plus de sport, de musique et de filles que d’études ! Je fais partie de l’équipe des Juniors Dionysiens et sélectionné au sein de l’équipe de la Réunion. Je pratique le judo et deviens une des premières ceintures noires de l’île. On danse au son des Chaussettes Noires d’Eddie Mitchell et c’est naturellement que nous créons avec quelques copains un des premiers groupes de rock de la Réunion. Je suis un mauvais bassiste. » Après sa terminale, il embarque pour la Métropole où, avoue-t-il, il suit de vagues cours à l’Ecole supérieure de biochimie et de biologie de Paris. Pour son argent de poche, rien de plus facile que de faire le pion aux Orphelins Apprentis d’Auteuil. Les années passent, elles passent même durant vingt ans loin de son île natale. 1986 est déjà là, engrangeant des souvenirs de voyages à Londres, à Barcelone, au Maroc, puis à Amsterdam, les canaux, les peintres et les femmes. Retour à la Réunion… Un an à peine, il se retrouve directeur de centre culturel et de MJC à Saint-Benoît. Il a même enseigné six mois ! « Mais j’ai vite compris qu’il n’y avait rien à comprendre et j’ai tiré ma révérence. » Entre temps, il s’est marié et extasié à la naissance de sa première fille, Sandrine. Paris lui manque, il part à nouveau. Sarah, sa seconde fille est la marque du temps de ce temps-là ! 1977, c’est le retour au pays de sa femme… Toulouse et Castres. Il crée une agence de publicité. 1986 : Second mariage. Deux ans après la naissance d’Emilie, sa troisième fille. 1987, il est de retour dans son île natale, l’écriture s’impose à lui de toute évidence, et il rattrape le temps perdu. Vont sortir de sa plume et aux éditions du Paille-en-queue noir successivement : Grand Mère Kalle, Noir mais marron, Le mystère du Piton de la Fournaise, Zépingue le petit tangue, La naissance de Ticlou, Le Trésor du pirate La Buse… et deux ouvrages en créole réunionnais : Alala Tiklou et Kaloubadia Madam Desbassayns. Il est actuellement directeur de publication jeunesse aux éditions Orphie de Gérard Doyen. Il vit actuellement sur son voilier EOS. « Si mon zistoir lé mantër la pa moin lotër », lance-t-il aux lecteurs de sa biographie insolite et inédite ♥ Présidente de l’association Classe Lecture Ecriture (ACLE). Administrateur de l’association Maison des Civilisations et de l’Unité Réunionnaise (MCUR). Membre de l’Association des enseignants documentalistes de l’Education nationale de la Réunion (ADBEN-Réunion).

Source : Jérôme l’archiviste - Extrait de l’ouvrage Célébrités de la Réunion paru en 2009, basé sur plus de 50 000 documents et archives retraçant quarante années de la vie réunionnaise.

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