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PONAMA Jean-Baptiste.

Publié le 1er janvier 2014

Né le 15 octobre 1923 à Saint-André (la Réunion), décédé le 2 juillet 1993 à Saint-Denis. Fils de Camille Ponama et d’Elisabeth née Virapin. Divorcé de Cécile née Catapoullé. 3 enfants. École communale à Saint-André de la Réunion. Entré à l’Ecole normale à Saint-Denis, il en ressort avec le Brevet supérieur, l’équivalent du baccalauréat de l’époque Professeur de mathématiques, il enseigne pour la première fois à Champ-Borne, à Saint-André. Mobilisé, il quitte la Réunion pour rejoindre Madagascar dans les FFL, Forces françaises libres (1943) et terminer sa carrière militaire au grade de sergent. Il retrouve son poste d’instituteur à Champ-Borne tout en s’attachant à animer le quartier en développant des activités sportives sur ses propres deniers (1946), prémices au sport scolaire. Son « comportement de nature à troubler l’ordre public » est alors signalé par l’Administration avant qu’il ne soit victime de l’Ordonnance du 15 octobre 1960 (« une ordonnance prise à la date de mon anniversaire ») l’éloignant de la Réunion (1961). Il est muté d’office au collège de Viroflay (Seine-et-Oise) et laisse femme et enfants en bas âge au pays natal, en dépit de manifestations populaires. Lors d’un congé administratif, il rentre définitivement à la Réunion et se voit accusé par l’Administration d’avoir abandonné son poste. Il est alors rayé des cadres de l’Education nationale (1962), décision annulée par « une mesure gracieuse » du Président Valéry Giscard d’Estaing (1977) lui permettant de retrouver un poste de directeur d’école aux Camélias, à Saint-Denis. Entretemps, il ouvre une librairie, “La Frégate” à Saint-Denis (5 mars 1963), avec Paul et Marc Virapin, seul établissement à vendre des ouvrages marxistes, centre intense de l’activité du Parti communiste qui était semi-clandestin à l’époque, également siège de la Fédération des OEuvres Laïques (FOL) et parfois salle de réunion pour la CGT Réunion Il entre en politique en publiant un article provocateur intitulé “L’indépendance de la Réunion, mythe ou réalité ?” (juillet 1957) dans le journal du Syndicat National des Instituteurs (SNI). Il adhère au Parti Communiste Réunionnais en 1962 et intègre la cellule Raymond Mondon, section centre ville de Saint-Denis. Candidat dans la première circonscription aux élections législatives contre Michel Debré avec pour suppléant Daniel Lallemand (1967). Élu conseiller général de La Saline, à Saint-Paul (1967). Candidat du PCR aux élections législatives dans la 1re circonscription avec pour suppléant Ary Payet (23 juin 1968). Secrétaire adjoint du PCR, porte-parole officiel à différents congrès et durant diverses négociations à l’étranger, il est alors considéré comme le numéro deux et le “ministre des Affaires étrangères” du Parti communiste de la Réunion. Candidat du PCR dans le 2e canton de Saint-Denis (7 mars 1976). Deux ans plus tard, en désaccord avec le Parti dont il dénonce les « dérives », « sa collusion ouverte avec les chefs d’entreprises qui matraquent les travailleurs » et l’absence de résonance du mot “autonomie”, il est exclu du comité central 578 du PCR, puis de la cellule Raymond Mondon (21 mars 1978). Il défie le Parti en se présentant face à Paul Vergès dans la 2e circonscription aux élections législatives, avec pour suppléant le journaliste Philippe Legros dit Phileg. Jean-Claude Vallée conçoit son journal électoral, J’accuse, avec Jean-Philippe Rivière pour directeur de la publication. L’essentiel de sa campagne électorale a été prise en charge par l’entourage de Paul Bénard et Jean Fontaine, alors principaux leaders de la droite réunionnaise (12 mars 1978). Trois ans plus tard, aux côtés de Serge Sinamalé et Tristan Souprayenmestry, il fonde le MIR, Mouvement pour l’Indépendance de la Réunion (19 septembre 1981, « le jour de la fête de La Salette, preuve qu’on peut être mécréant et avoir une reconnaissance », dit-il). Sous le sigle MIR, il se présente à plusieurs scrutins, notamment à l’élection cantonale de Saint-Benoît (mars 1982), son ultime combat étant les élections législatives dans la 1e circonscription (1993). Autre : Collaborateur à Afrik Lib, un mensuel de sensibilité tiers mondiste et antiimpérialiste crée en 1983 par Tristan Souprayenmestry dont seuls trois ou quatre numéros seront diffusés avec les signatures d’Alix Dijoux, Alain Lorraine, Idriss Issop Banian, André Oraison, Michel Réale, Philippe Legros et Daniel Honoré. Il se prononce pour le Non au Traité de Maastricht au référendum du 20 septembre 1992 ♥ Avec Vivien Sida, Raymond Mondon et Ary Payet, il crée à la Réunion la Fédération des OEuvres Laïques (FOL) dont il sera le trésorier (1949). Il a été l’un des dirigeants remuants du Syndicat National des Instituteurs (SNI), et à ce titre il n’a pas hésité à dénoncer l’intervention soviétique à Budapest (1956) et les événements de Prague (1968). Membre élu à la commission administrative paritaire départementale des enseignants. Fondateur du Syndicat des Locataires. Administrateur de la Caisse d’Allocations Familiales (1975-1980). Prises de parole : « Depuis le début des années 80, le PCR dérive et il est revenu vers l’assimilation et la départementalisation. Il y a eu transformation d’une organisation de masse en une espèce de mandarinat, ce qui a notamment abouti aux déchirures électorales de ce début d’année. Dans l’avenir, je souhaite que ses militants se ressaisissent et reconstruisent le capital détruit, accumulé depuis 1936. Sinon, il y aura beaucoup de sang » (Quotidien de la Réunion, 17 mai 1989). « Je suis plus à l’aise devant les mosquées, que je ne fréquente pas, que dans une église où il y a toujours un curé pour dire du mal. Chez les Catholiques il n’y a pas de communication entre l’officiant et les croyants. C’est un peu le maître d’école et les élèves », « Il y a une accélération de la détérioration de la classe politique à la Réunion, au point qu’au lieu de passer à la postérité nos bonshommes passeront à la trappe de l’Histoire. C’est le système français qui les gâte jusqu’à les pourrir » (Quotidien de la Réunion, 9 juin 1990).

Références

Archives personnelles. Minute 3.10.1979. Le Monde 12.05.1973, 3.11.1981. Croix Sud 16.04.1978. La Gazette 11.02.1978, 25.02.1978, 11.03.1978, 15.04.1978. J’accuse juin 1968. Témoignages 9.03.1976, 7.02.1978, 6.03.1978, 7.03.1978, 9.03.1978, 10.03.1978, 14.03.1978, 15.03.1978, 1.04.1978. Journal de la Réunion 21.01.1978, 23.02.1978 ? 3.03.1978, 17.07.1980, 17.05.1984, 30.08.1987, 30.05.1988, 11.12.1989, 3.07.1993, 24.09.2000. Quotidien de la Réunion 23.01.1978, 8.02.1978, 9.02.1978, 20.02.1978, 27.02.1978, 9.03.1978, 11.04.1978, 16.04.1981, 21.05.1981, 6.03.1982, 4.05.1988, 26.05.1988, 19.07.1988, 22.09.1989, 8.04.1990, 9.06.1990, 31.08.1991, 5.05.1992, 11.08.1992, 22.01.1993.

Source : Jérôme l’archiviste - Extrait de l’ouvrage Célébrités de la Réunion paru en 2009, basé sur plus de 50 000 documents et archives retraçant quarante années de la vie réunionnaise.

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