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SUDRE Margie née DEMAICHE Marguerite

Publié le 1er janvier 2014


Médecin anesthésiste, née le 17 octobre 1943 à Vinh (Vietnam ex-Indochine) d’une mère vietnamienne bouddhiste et d’un père d’origine champenoise, officier de la Légion étrangère. Dès 1945, après plusieurs mois d’internement, sa famille doit quitter la région pour Saïgon, Hô Chi Minh, à la tête du Viet- Minh, vient de déclarer l’indépendance de l’Indochine. Elle quitte le Vietnam en 1951 à l’âge de 8 ans. Divorcée de Camille Sudre (1987). Ti’nom : la Naomi Campbell du gouvernement, décerné par l’hebdomadaire parisien France Dimanche (juin 1995). Études primaires à l’école communale vietnamienne à Saïgon (1949-1950), puis au lycée Marie Curie (1950-1951), avant de fuir l’arrivée au pouvoir des communistes. Son père étant muté à Marseille en 1951, elle se retrouve sur les bancs de l’école privée Saint-Eugène tenue par des Religieuses (1951-1955). C’est également dans la cité phocéenne qu’elle poursuit ses études secondaires au lycée Montgrand (1955-1961), avant d’intégrer plusieurs facultés, celle des sciences en 1961, puis celle de médecine de Marseille (1961-1969), avec une spécialisation en anesthésie réanimation à l’hôpital Nord-Hôtel Dieu, maternité de la Belle de Mai (1969-1972), CES réanimation à Paris en 1976. Thèse d’anesthésie réanimation à Marseille en 1977 En 1951, elle quitte l’Indochine pour Marseille où parallèlement à ses études, elle entreprend des “petits boulots” pour aider ses cinq soeurs. « J’ai emballé des dattes dans une usine et j’ai fait des photos de mode pour un catalogue de maillots de bain », assure-t-elle au Quotidien de la Réunion (1er juillet 1993). C’est l’époque de ses vingt ans où elle devient consciente de son succès auprès des hommes en faisant partie de la bande d’Eddie Barclay à Saint-Tropez. C’est en Métropole également qu’elle rencontre en 1973 Camille Sudre lors d’un remplacement à Grenoble. Diplôme de médecin en main, elle assure ensuite divers remplacements dans le privé en tant qu’anesthésiste réanimateur à Grenoble, Fort-de-France, Avignon, Forcalquier, Manosque et Marseille (1972-1975). Elle arrive à la Réunion en 1976 en compagnie de celui qui deviendra son époux neuf ans plus tard, Camille Sudre, pour effectuer des remplacements au Port et à Saint-Benoît. Un an plus tard, elle s’installe au Port, à la clinique Jeanne d’Arc appartenant au Groupe Clinifutur de Michel Deleflie (1977-1995), travaillant plus tard à mi-temps avant de lâcher son métier pour satisfaire ses ambitions politiques (juin 1999).

Margie et Camille Sudre

Aux élections régionales de 1992, avec plus de 30% des suffrages, le mouvement Free Dom la fait élire, avec son époux, Camille, qui devient président de la Région Réunion. Mais un an plus tard, les élections sont invalidées par le Conseil d’Etat pour dépassement des comptes de campagne. Son époux ayant été déclaré inéligible, elle se fait réélire et le remplace comme président du Conseil régional. Pour gérer la Région Réunion, elle s’appuie sur le Parti Communiste Réunionnais (PCR), une partie du Parti Socialiste et l’Union pour la Démocratie Française (UDF) qui l’ont fait élire à la présidence. La cohabitation prend fin en 1997 où elle est mise en minorité après la décision de vingt-quatre élus —sur 45, dont huit dissidents de sa liste—, de refuser de voter son budget. Entre-temps, après s’être fait remarquer du gouvernement en protestant officiellement contre l’absence de participation de la Réunion à la préparation du Sommet de la Francophonie à l’île Maurice (1994), elle est nommée Secrétaire d’Etat dans le premier gouvernement d’Alain Juppé, chargée de la Francophonie le 17 mai 1995, jusqu’à la dissolution de l’Assemblée nationale le 7 novembre 1997. Elle est l’une des quatre « jupettes » confirmée à ce poste dans le second gouvernement Juppé, du 7 novembre 1995 au 2 juin 1997. Pendant ses fonctions à la Francophonie, en septembre 1996, lors d’une législative partielle dans la 2e circonscription, elle est battue (avec son suppléant François Mas) au second tour par le candidat PCR Claude Hoarau. Dès lors, elle fait une pose, se contentant de faire campagne en faveur de la candidature de ses amis politiques, notamment pour René-Paul Victoria aux élections municipales de Saint-Denis de 1997 contre Jean- Jacques Morel, candidat pourtant investi par la commission nationale RPR-UDF. Elle ressent mal ce premier échec et elle présente sa démission du gouvernement qui la lui refuse. Aux élections régionales de 1998, tandis que son ex-mari conduit une liste Free Dom, elle mène sa propre liste centriste, composée notamment de dissidents du RPR. Elle se fait réélire mais la présidence revient à Paul Vergès grâce aux voix de Camille Sudre (divorcé entre temps) qui bénéficiera de la première vice-présidence. C’est son second échec. En juin 1999, elle ne prend aucun risque en se faisant élire député européen sur la liste conduite par Nicolas Sarkozy, en assurant la présidence, en janvier 2000, de la délégation française du groupe Partis Populaires Européens et Démocrates Européens (PPE-DE) comprenant 20 parlementaires français. En juin 2004, elle est réélue au Parlement européen, tête de liste UMP dans la circonscription de l’Outre-mer français et à la présidente de la délégation française du groupe PPE-DE réunissant les 17 députés européens de l’UMP. En février 2009, assurée de ne pas être la tête de liste de l’UMP pour l’Outre-mer aux élections européennes de juin 2009, le parti majoritaire et l’Elysée lui préférant Marie-Luce Penchard, elle se retire de la compétition.

Autres

Présidente du club de réflexion et d’achanges de l’Intergroupe parlementaire Tourisme au Parlement européen (2008) Elle a voté au Parlement européen contre l’amendement n° 1 demandant le maintien du siège français et anglais au Conseil de Sécurité malgré l’attribution d’un siège de membre permanent attribué à l’Union européenne (29 janvier 2004) Avec le ministre guyanais du Tourisme Léon Bertrand et dix-huit parlementaires UMP, elle a appelé à un « Oui massif » au référendum sur le Traité ratifiant une Constitution pour l’Europe qui a réuni le 29 mai 2005 44% des suffrages à la Réunion contre 56% pour le Non Dans une correspondance au Président de la République Jacques Chirac, elle a déploré que « les députés n’aient pas supprimé l’allusion “au rôle positif de la colonisation française outre-mer” » (décembre 2005) Elle a voté contre la déclaration du Parlement européen contre l’homophobie et pour la reconnaissance des couples homosexuels (18 janvier 2006) Lors d’une session spéciale au Parlement européen, elle a plaidé la cause du peuple tibétain et dénoncé les massacres du 667 gouvernement chinois au Tibet (26 mars 2008) ♥ Avec Camille Sudre , elle a participé à la création et au suivi de Radio Free Dom (1981) et de Télé Free Dom (1986) avant de s’en éloigner Présidente du CTR, Comité du tourisme de la Réunion (1998-2001) Citée par Ghislaine Ottenheimer et Renaud Lecadre dans l’ouvrage Les Frères Invisibles, elle n’a pas apporté de démenti sur son appartenance à la franc-maçonnerie dévoilée par les auteurs (2001). Livre : Du Mékong au Quai d’Orsay (1998). Prises de parole : « Quand j’entends parler de compétence régionale, j’ai un peu le sentiment d’entendre Le Pen et de ne plus appartenir à une Réunion progressiste, ouverte et chaleureuse. Chaque fois que j’entends parler de préférence régionale, ça me révolte » (Quotidien de la Réunion, 14 décembre 1995). « Mon adversaire c’est le PCR. C’était une chose de l’avoir derrière moi à la Région où j’étais chef de l’exécutif. C’en est une autre de l’avoir devant soi » (Quotidien de la Réunion, 7 mai 1999). « Je ne suis pas tout à fait d’accord avec Sarko. A force de discrimination positive, on va arriver au système américain et l’on embauchera une femme, noire et homosexuelle » (Quotidien de la Réunion, 22 octobre 2005). Décoration : Chevalier de la Légion d’honneur, décoration remise à l’Elysée par Jacques Chirac le 22 novembre 1999.

Source : Jérôme l’archiviste - Extrait de l’ouvrage Célébrités de la Réunion paru en 2009, basé sur plus de 50 000 documents et archives retraçant quarante années de la vie réunionnaise.

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