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THIEN AH KOON André

Publié le 1er janvier 2014


Eric Boyer, André Thien Ah Koon, Jean-Paul Virapoullé

Chef d’entreprises, né le 16 mai 1940 à la Plaine des Cafres, au Tampon (la Réunion). Fils de Thien Ah Koon et d’Alice née Ah Lime. Marié à Marie née Chang Fong. 2 enfants (Patrice, Pascal). Ti’nom : TAK, Monsieur André, le Mandarin. Il a interrompu sa scolarité en quittant le cours complémentaire à l’âge de 13 ans suite au décès de son père. Beaucoup plus tard, il suivra des cours de formation par correspondance en gestion pour appréhender la nouvelle culture des affaires et se perfectionner dans les sociétés qu’il a créées. Dans ce cadre, il recevra un diplôme de perfectionnement en administration des entreprises à l’Institut d’Administration des Entreprises (IAE) d’Aix-Marseille (Bouches-du-Rhône) Difficile de croire que ce petit homme autodidacte, qui s’est sacrifié dans sa jeunesse en interrompant sa scolarité pour subvenir aux études de ses frères, soit devenu un poids lourd de la vie politique et économique réunionnaise pendant plus de vingt ans, et un militant du développement du Sud de l’île. Il a travaillé dès l’âge de 13 ans avec sa mère, veuve, dans la boutique familiale, une épicerie qui produisait et vendait du charbon de bois au 27e km de la Plaine des Cafres. Puis, au fil des années, c’est une sorte de mécano qu’il a construit avec le groupe d’entreprises qu’il a créé à la Réunion avec une extension à madagascar : directeur et gérant de Sud Automobiles (acquise depuis par le Groupe Bernard Hayot), Stamelec (acquis par la GTIE), Société d’exploitation de brevets Thien Ah Koon (1991), Hortix (1989), Inter-Coop (1987), Pépinières de Bourbon, COFRAT, SOREV, 1 Pact, Société des pneumatiques Bandag de la Réunion, Société des marchés tropicaux, CGA Réseau automobile Chardonnet et Impact gérant les enseignes des 7 magasins alimentaires. Appréhendant le développement des grandes surfaces, au côté de son frère Yvan, expert-comptable à Saint-Pierre, il crée la Coopérative d’Achat des Commerçants Détaillants (CRACD), et en devient le présidentdirecteur général. Dans la foulée, il devient le fondateur de la chaîne de magasins alimentaires Crack ayant statut de coopérative de commerçants détaillants, qui développe et gère les enseignes supermarchés Crack, Hyper Crack et Casino (en indépendant), autant de magasins qui passent sous l’enseigne U en novembre 2008. Il est également à l’origine de la création de plusieurs entreprises dans les domaines de l’horticulture, de l’industrie du caoutchouc, de rechapage de pneumatiques, de fabrication de béton, de commerce d’automobiles et de la distribution alimentaire.


André Thien Ah Koon, Jean-Paul Virapoullé, Jack Gautier

Il est l’un des artisans les plus acharnés de la bidépartementalisation avortée de l’île, dossier où il a fait cause commune avec ce qui était son adversaire, le Parti CommunisteRéunionnais. Cofondateur du mouvement des 684 jeunes gaullistes Union des Jeunes pour le Progrès (UJP), avec Jean-Paul Virapoullé, Jack Gauthier, René Micaud et Bernard Legros (1968), il s’est progressivement donné un profil de centriste, puis de barriste, en côtoyant pendant de longues années le giscardien Pierre Lagourgue, qui a mis fin à 30 années de bipolarisation de la vie politique locale en implantant la mouvance centriste dans l’île. On le retrouve ainsi membre du conseil départemental de l’UDF lors de la constitution du mouvement giscardien à la Réunion le 11 février 1979 et du “Comité de soutien à l’action européenne du Président de la République et à la liste conduite par Simone Veil et soutenue par l’UDF et Raymond Barre” en mai de la même année. Il commet toutefois deux incartades à sa famille politique centriste : en 1981, en faisant campagne pour François Mitterrand à l’élection présidentielle, puis en 1995, en étant mandataire de Jacques Chirac à la Réunion lors de l’élection présidentielle. En 2001, il est même fondateur et président de l’association Les Amis de Jacques Chirac réunissant neuf maires, Alain Bénard, Michel Dennemont, Jean-Claude Lacouture, Bachil Valy, Jean-Louis Lagourgue, Marco Boyer, Jean-Luc Poudroux, Michel Fontaine, sept conseillers généraux et quatre conseillers régionaux. Son premier mandat politique local, il l’arrache en 1976, dans le 2e canton du Tampon, sous l’étiquette UNIR de Pierre Lagourgue, contre le conseiller sortant Paul Gervais (1976-1988). Toujours au Tampon, il conquiert en 1983 la municipalité dont le maire sortant gaulliste, Paul Badré, était en place depuis trente ans. Puis les mandats se succèdent : il est élu conseiller régional (1983-1986), puis réélu en 1986 sur la liste de FRA, France-Réunion-Avenir conduite par Pierre Lagourgue, Bertho Audifax, Daniel Tholozan et Paul Bénard et regroupant la « droite sympa », telle qu’ils aimaient se définir, exprimant une volonté d’en finir avec les « diktats des états-majors parisiens » et par là même avec Michel Debré. Il devient vice-président du Conseil régional de la Réunion (1986- 1988). Il est ensuite tête de la liste Agir pour la Réunion à l’élection régionale de juin 1993 avec notamment Jean-Paul Virapoullé, Fred K’Bidy, Lilian Payet, René-Paul Victoria, Bertho Audifax, Cyrille Hamilcaro, Auguste Legros. Puis, il est élu député en 1986, premier originaire de Chine à faire son entrée au Parlement français. Inscrit au groupe des noninscrits mais faisant partie de l’amicale parlementaire des “adhérents directs” de l’UDF, il rejoint le groupe UMP lors de son dernier mandat, en 2003, et se voit confier la même année, par le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin, une mission d’analyse et de propositions des relations de la Réunion avec la Chine (2003). Il est réélu député jusqu’en juin 2006, démissionnaire de son mandat après celui de maire du Tampon (7 janvier 2006) en raison de démêlés judiciaires touchant ses affaires privées. Outre son adhésion à plusieurs amicales parlementaires en tant que député, il a été membre du Groupe d’amitié France-Afrique du Sud (1986) sous la présidence de P.W. Botha. Lors de ses mandats parlementaires, il a repris à son compte un projet du Club 89 pour la création d’une « Région de l’océan Indien », englobant la Réunion, Mayotte, les TAAF et les îles Eparses, une initiative soutenue alors par Mgr Gilbert Aubry, évêque de la Réunion (1986). Toujours à l’Assemblée nationale, il a fait adopter deux amendements de la loi Royer fixant à 25% la limite en surface de vente et chiffre d’affaires dont un distributeur alimentaire ne peut dépasser dans les DOM, une mesure prise pour contrer le Groupe Bourbon de Jacques de Chateauvieux. En 2003, il a d’ailleurs menacé son concurrent de saisir la Cour européenne de Justice s’il se mettait hors la loi avec la présente loi votée. D’autre part, avec le ministre guyanais du Tourisme Léon Bertrand, la députée européenne Margie Sudre et dix-sept parlementaires UMP, il a appelé à un « Oui massif » au référendum du 29 mai sur le Traité ratifiant la Constitution européenne » qui a réuni 44% de Oui à la Réunion contre 56% pour la Non (14 avril 2005). Il a créé et présidé l’éphémère PPR, Parti Populaire Réunionnais, avec Nassimah Dindar, présidente du Conseil général, Gino Ponin-Ballom, conseiller général, Didier Robert, maire du Tampon, les conseillers municipaux tamponnais Raymond Mondon, Marcellin Thélis et Jaquet Hoareau, le syndicaliste Jean-Bernard Hoarau, l’ancien procureur de la République Jack 685 Gauthier, l’avocat franco-comorien Saïd Larifou et le maire de l’Entre-Deux Bachil Valy (novembre 2006). Dans le même temps, il a réunit Camille Gérard, Amine Vally, Philipep Schaeffer et Henri Ribot pour former un groupe « indépendant » de réflexion. Enfin, à la veille de son retrait forcé et momentané de la vie politique pour deux ans, il a appelé à voter en faveur de la candidature de François Bayrou lors de l’élection présidentielle d’avril 2007, « pour sauver la France, sans dresser les Français les uns contre les autres ». Auparavant, il avait démissionné de son mandat de délégué UMP de la troisième circonscription.


Autres

Très proche de l’évêque de la Réunion et de la mouvance catholique, il a demandé l’interdiction du film “Je vous salue, Marie”de Jean-Luc Godard en manifestant dans les rues de Saint-Denis à la tête de 400 manifestants réunis à l’appel de l’AFC, Association Familiale Catholique (1987) Au cours de la campagne électorale des élections législatives de juin 1988, un 4x4 appartenant à Harry Mondon, son bras droit et adjoint de Trois Mares au sein de la municipalité du Tampon, passe et repasse sur le corps d’un adversaire communiste qui restera estropié à vie sans que l’on sache à qui imputer la faute, à force de subornations de témoins et de retournements spectaculaires au cours de l’enquête judiciaire Malgré la diabolisation de Jean-Marie Le Pen, il a reçu le leader du Front National à la mairie du Tampon (1994) et accordé une salle municipale au responsable lepéniste Georges Marie, dit Bernard Anthony, pour une conférence publique présidée par le député de la Réunion Jean Fontaine (1995) Maire du Tampon, il a dû surseoir au changement de nom de la Plaine des Cafres en « Plaine des Volcans » (2003) décidé par son Conseil municipal et a voulu imposer par arrêté municipal un couvre-feu sur le Tampon au moins de 13 ans pour arrêter la délinquance (2004) Autre prise de position, celle-là négative, il a refusé d’adhérer au Projet de Parc National des Hauts, « tel qu’il est proposé » (14 mai 2005) Les relations qu’il a tissées avec la Chine communiste ces dernières années ont conduit les autorités chinoises à l’inviter à Pékin à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques en août 2008 ♥ Il a été membre de la Chambre de Commerce et d’Industrie de la Réunion (1970), viceprésident (1977-1986). Président de la S/S Redstar puis président d’honneur. Membre du conseil d’administration de l’APECA, association aujourd’hui dissoute. Cofondateur et viceprésident du Théâtre de Saint-Gilles, Organisateur du 1er Festival de l’océan Indien comme vice-président (1969). Membre fondateur de l’ASCPAL, Association Soutien Probation Assistance des Libérés ayant pour objet la réinsertion sociale des prisonniers libérés (1976). Cofondateur du Rotary Club Saint-Pierre-Le Tampon (1976). Membre du Comité réunionnais de soutien aux Français de Mayotte (1976). Président d’honneur de la Fédération des associations asiatiques en France et des associations Hak Ka en France (depuis 1986). Il a été président de l’Association de gestion du Théâtre communal Luc Donat au Tampon (1983-2008), créateur de la radio municipale du Tampon Fréquence Sud (1987) et de la chaîne de télévision TV-Sud (1992). Président fondateur de l’Association de gestion du Centre municipal de l’Enfance (1989). Parrain d’Amnesty International (1998). Président du Centre hospitalier Sud Réunion à Saint-Pierre (1995-2007).

Autres

Cofondateur en 1986 du Groupement Intercommunal du Sud (GIS), devenu Communauté des Communes du Sud (1993), dont il deviendra le vice-président (1997) jusqu’à son retrait provisoire de la vie publique (2008). Président fondateur de la société d’économie mixte Sogedis, chargée de la promotion et de la construction de logements (1990). Cofondateur et vice-président du Syndicat mixte de Pierrefonds (1993). Fondateur et initiateur du Syndicat des agriculteurs de la Plaine des Cafres. Président du conseil d’administration des Hôpitaux du Sud de la Réunion (1983-2008). Fondateur du Syndicat des petites et moyennes entreprises de la Réunion (SYPMER), SYPMER-CGPME, AGEFOS, ainsi que plusieurs syndicats agricoles et d’éleveurs. Président du CDTIR, le Comité de Défense des Travailleurs Indépendants de la Réunion (1982) afin de contrer le SYPMER qui « a failli à sa mission », selon son appréciation. Ce qui ne l’empêchera pas de reprendre les rênes de ce 686 syndicat au cours d’une OPA réussie en 1985. À l’initiative de l’ouverture au Tampon de la première Maison de la Justice et du droit de la Réunion et en France métropolitaine. Prises de parole : « Nous estimons que rien ne s’oppose à ce que le département de la Réunion ne soit organisé de façon que l’on puisse avoir deux départements et une région commune comme cela a été le cas pour la Corse » (déclaration commune avec Alix Elma et Guy Hoarau au Journal de la Réunion, 24 décembre 1981). « Si les voix de Le Pen sont nécessaires pour faire gagner la majorité de droite en métropole et s’il reste minoritaire, il ne faut pas hésiter à faire appel à lui » (Quotidien de la Réunion, 24 octobre 1987). « Je compare Free Dom au phénomène Le Pen en Métropole.Nous mettons actuellement tout en oeuvre pour l’élminer de la carte politique » (Journal de la Réunion, 14 mars1992). « Le Parti communiste nourrit non pas des ambitions politiques, mais plutôt ses chefs : le PCR ressemble, de plus en plus, à une SARL. Il a une agence de voyages, deux hôtels (l’un à la Plaine des Cafres, l’autre à Saint-Pierre), des entreprises de transport, bientôt une compagnie aérienne » (Journal de la Réunion, 2 mars 1990). « Je suis fondamentalement opposé à l’enseignement des langues régionales, en particulier du créole, dans les établissements scolaires. La priorité doit être accordée à l’enseignement des langues étrangères et notamment de l’anglais dès l’école maternelle » (Quotidien de la Réunion, 28 avril 2004).


LAGOURGUE Pierre

Distinctions : Chevalier du Civisme par l’association France Plus et l’Association des Maires de France. Trophée national de la Fédération française de football. Médaille d’or de la Fédération française de football pour son dévouement à la cause du football. Médaille d’honneur des Médaillés Militaires au titre de l’Action civique. Son élection comme député a donné naissance à un Séga Tak Député. Trophée “ti moucate” décerné par le “Rassemblement pour l’égalité des droits et contre l’homophobie“ organisé par l’association Gay Union (juin 2004).

Source : Jérôme l’archiviste - Extrait de l’ouvrage Célébrités de la Réunion paru en 2009, basé sur plus de 50 000 documents et archives retraçant quarante années de la vie réunionnaise.

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