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VAYABOURY Vadivel Savinien Germain.

Publié le 1er janvier 2014

Né le 6 juin 1921 à Saint-Pierre, décédé le 8 août 1998 dans la même commune (la Réunion). Fils de Kisnin Vayaboury, commerçant, et de Pandialé née Virapin Moutouvirin. Orphelin de mère en 1933, il perdit son père à 17 ans et se trouva en charge de deux mineurs de 12 et 14 ans et d’une soeur de 2 ans. Marié à Alice née Valiémen. 6 enfants (dont 2 décédés jeunes). Ecole Publique Communale de Saint-Pierre jusqu’à l’âge de 16 ans. En raison de la maladie de son père et du décès de sa mère, il doit d’abord s’occuper de la boutique familiale à Saint-Pierre avant de penser à ses études. Service militaire en 1941 Les marchandises étant rares pendant la Seconde Guerre mondiale, pour arrondir ses revenus, le jeune commerçant prit alors des terrains en « colonage » auprès des gros propriétaires saint-pierrois pour produire des cultures vivrières, ce qui lui permit de tenir jusqu’à la fin du conflit. En 1946, il fit racheter par son oncle, Moutouvirin Souprayen Poullé, à l’époque négociant à Saint-Denis, le Service des Engrais sis Ravine Blanche, à Saint-Pierre. En 1947, il construisit à cet emplacement un four à chaux, puis amena son oncle à racheter une partie des terrains de la Société Philidor Payet. En 1949, il fonda avec son oncle la Société Souprayen Poullé regroupant l’ensemble de leurs activités. Agriculteur, commerçant, visionnaire, il a été également promoteur immobilier. Dès 1955, il a lancé le premier projet privé de lotissement à la Réunion. Revers de son succès, en 1968, on lui expropria 120.000 m2 de terrains au profit de la SIDR, « dont plus de 30.000m2 sont encore à ce jour en friches », se plaint son fils John chargé en 1971 de diversifier l’activité agricole familiale. Ce dernier met alors en place un projet d’élevage de porcs et pour écouler la production de porcs donne naissance à une charcuterie industrielle, la Société Salaisons de Bourbon, (charcuterie industrielle) ouverte en mai 1973. En 1993, la nouvelle usine fût la première des DOM-TOM à recevoir l’agrément vétérinaire européen. Malheureusement la plus grosse société de distribution refusa de référencer ses produits et après quelques années difficiles l’usine fût rachetée par ladite société en mars 1998Il commença à faire de politique en 1950 sous la bannière d’Axel Hoarau et de Raphaël Babet, mais en 1966, il renonce après avoir été aux côtés du maire et conseiller général divers droite Raymond Hoarau dit “Gros Tas” (1966), du sénateur Alfred Isautier (qu’il poussa au poste de maire de Saint-Pierre) et du chirurgien Roland Hoarau dit “Bibiche”. En 1989 pourtant, après l’annulation des élections municipales à Saint-Pierre, il fait encore partie de la délégation spéciale chargée d’expédier les affaires courantes et d’organiser de nouvelles élections ♥ Syndicaliste agricole, il se fit élire à la Chambre d’Agriculture de la Réunion – il en fût le benjamin à 26 ans — et siégea jusque dans les années 60. Pendant son mandat, il proposa notamment le passage du 1/3-2/3 du colonat partiaire à 1/4-3/4 nue propriété (c’est-à-dire que le propriétaire devait payer le . du transport des cannes jusqu’à l’usine) et suggéra que les grosses propriétés consacrent 10% de leurs terres aux cultures vivrières et/ou fruitières. Membre fondateur de la Caisse Locale du Crédit Agricole de Saint-Pierre dans les années 50, il en fût l’administrateur, puis le président. Il fût en même temps administrateur de la Caisse Régionale jusqu’à ce qu’il atteigne la limite d’âge. Il fût membre fondateur de la Coopérative des Avirons et de la Sicama, entre autres. En 1974 il réunit quelques éleveurs de porcs pour créer la Coopérative de Producteurs de Porcs de la Réunion (CPPR).

Autres

Membre de la Saint-Pierroise, puis vice-président en 1958, il accompagna l’équipe de football à Tananarive (Madagascar) au Tournoi d’ Air France et qui réunissait des équipes de Kenya, Madagascar, Réunion et Maurice. En 1960, élu président il fonda alors avec le capitaine Guy Daffreville la première école de Minimes à la Réunion. En 1961, il amena l’équipe à Maurice rencontrer des équipes réunionnaises. Il demanda à Maurice Herzog, alors ministre des Sports, de passage à Saint-Pierre, de faire participer les équipes des DOM à la Coupe de France. Son rêve se réalisa en 1964 quand il accompagna son équipe à la première participation à la Coupe de 711 France. Ancré dans sa foi hindoue il participa également, dès les années 50, à la rénovation des « temples malbars » et à la construction de nouveaux édifices : Saint-Denis consacré en1956, Saint-Louis en 1959, Saint-André dans les années 65. Pour la première fois, le représentant de la République assista officiellement, en 1972, à une cérémonie hindoue : la Consécration du Temple Narassingua Peroumal à Saint-Pierre. En 1972 il fût élu président de la Fédération des Associations et Groupements Religieux Hindous et Culturels Tamouls crée en 1971. A sa tête, il mena un long combat pour arriver à ses principaux objectifs : droit d’incinération ; possibilité de donner aux nouveaux-nés des prénoms hindous ; respect des interdits alimentaires dans les établissements publics ; création d’un consulat de l’Inde pour faciliter les communications et les voyages entre l’Inde et la Réunion. Décoration : Chevalier de la Légion d’Honneur (1990), premier hindou à recevoir une telle décoration.

Références

Audition de John André Vayaboury 20.07.2009

Source : Jérôme l’archiviste - Extrait de l’ouvrage Célébrités de la Réunion paru en 2009, basé sur plus de 50 000 documents et archives retraçant quarante années de la vie réunionnaise.

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