Publicité

VERGES Françoise

Publié le 1er janvier 2014


VERGES Françoise

Historienne, née le 23 janvier 1952. Fille de Paul Vergès et de Laurence née Deroin. [Filiation : Soeur de Laurent (décédé), Claude et de Pierre Vergès. Un centre de ressources antillais de chercheurs créolophones, “Montray Kréyol” (http://www.montraykreyol.org), lui attribue des ancêtres Million des Marquets domiciliés à Saint-André en 1848]. Ti’nom : Fifille. Élève en terminale au lycée français d’Alger, (Algérie) jusqu’au baccalauréat. Langues Orientales à Paris pendant deux ans, cours de chinois et d’arabe sans obtstention de diplôme. La suite de son activité universitaire est peu précise. Selon l’universitaire Robert Chaudenson, auteur de Vergès père, frère & fils, elle 714 figure dans le site du Center for Cultural Studiesdu Goldsmith College de l’université de Londres. Elle a bénéficié d’une aide financière de 30 000 francs du Conseil régional présidé par son père et de 15 000 francs du Conseil général pour préparer une thèse de troisième cycle portant sur “Les filles de Sycorax, les îles et le sujet féminin”, un thème portant sur « le discours colonial comme roman familial » (1992). Ses études se poursuivent à l’université de Berkeley, en Californie (Etats-Unis), l’une des plus sélectives du pays où elle obtient un PhD (doctorat) en sciences politiques, mentionnée dans les archives comme exerçant la fonction de « reader » (décembre 2005). Elle a quitté la Réunion très jeune pour vivre pendant près de vingt ans aux Etats-Unis, partageant son temps entre la Grande-Bretagne et la Réunion. Docteur en sciences politiques à l’université de Berkeley (Etats-Unis), elle a été professeur à Goldsmiths College, université de Londres (Grande-Bretagne). Depuis quelques années, déçue de ne pas faire une carrière universitaire dans le système français l’empêchant d’être nommée à l’université de la Réunion, elle se présente de plus en plus comme historienne et à ce titre elle est chargée de mission avec Jean-Claude Carpanin Marimoutou, auprès du Cabinet Région Réunion pour le projet de la MCUR, Maison des Civilisations et de l’Unité Réunionnaise (depuis 2003).

Autres

Depuis plusieurs années, elle collabore à des événements culturels et d’art contemporain : Documenta 11 (2002), Latitudes (2003), Une agora réunionnaise (2003), Noirs (2006). Elle a participé également au film Frantz Fanon, Black Skin, White Mask (1996) et dirigé plusieurs équipes de recherches de plusieurs autres fondations : A Corridor of Cities (2002-2004), Cartographie d’une zone de contacts (1999-2001) Elle est membre du International Advisory Board, Prince Claus Fund et membre du mouvement “Psychanalyse et politique” créé en 2003 Désignée par le gouvernement Fillon II comme « experte transversale » dans le cadre des états généraux de l’Outre-mer, chargée de l’élaboration du rapport final (avril 2009)Tout au long des années 70, elle milite activement au sein des différents mouvements féministes en Métropole. Durant cette période intense, elle est notamment éditrice du journal Des femmes en mouvement (1979-1983), puis de la collection « Des femmes de tous les pays » (1981- 1983). C‘est d’ailleurs dans le cadre de sa lutte pour la reconnaissance des droits de la femme qu’elle finit par s’installer aux Etats-Unis pour douze ans pour faire aboutir son doctorat (1983-1995) tout en rayonnant en Amérique centrale pour défendre la cause de ses semblables. Ainsi, on la retrouve en voyage d’étude au Salvador où elle est arrêtée par la police militaire salvadorienne, le 28 juillet 1991, en compagnie de quatre membres de l’organisation WINDS, Réseau international de femmes pour le développement et la démocratie. Relâchée après une trentaine d’heures d’interrogatoire, elle est remise entre les mains de l’Ambassadeur de France au Salvador. Mais elle n’en oubliera pas moins la défense des droits de l’homme qui la conduira à effectuer de nombreuses missions en Union soviétique, au Salvador, au Panama et au Chili ♥ Vice-présidente depuis 2004, puis présidente depuis 2009 du Comité pour la mémoire de l’esclavage (rebaptisé Comité pour la mémoire et l’histoire de l’esclavage) en remplacement de Maryse Condé démissionnaire « pour raisons personnelles ». Présidente suppléante de l’association Amarres, Réseau d’échanges entre Réunionnais dans le monde (2005). Membre de la cellule régionale contre le chikungunya en 2006. Elle a signé avec l’historien Gilles Gauvin un texte dénonçant l’article 4 de la loi du 23 février 2005 qui incite les programmes scolaires à souligner le « rôle positif de la colonisation française outre-mer » (novembre 2005) et une pétition lancée par la députée communiste Huguette Bello sur le même thème (8 décembre 2005). Livres et conributions : De l’esclavage au citoyen, avec Philippe Haudrère (1998). Monsters and Revolutionaries (1999). Colonial Family Romance and Metissage (1999). Abolir l’esclavage : une utopie coloniale. Les Ambiguïtés d’une politique humanitaire (2001). Amarres. Créolisations indiaocéanes, avec Carpanin Marimoutou (2003). Les Guerres de mémoires. La France et son histoire. La République coloniale, essai sur une utopie (2003), 715 avec Nicolas Bancel et Pascal Blanchard. Traite des nègres. Trois articles du Grand Dictionnaire universel de Pierre Larousse (2007). Enjeux politiques, controverses historiques, stratégies médiatiques, sous la direction de Pascal Blanchard et Isabelle Veyrat- Masson (2008). Anthropologie de la Réunion, ouvrage collectif avec notamment Christian Ghasarian, Patrice Pongérard, Philippe Vitale et Michel Watin (2008). La République coloniale, avec Nicolas Bancet et Pascal Blanchard (2009).

Prise de parole

« La France doit réfléchir à son histoire. Elle devra accepter qu’elle a colonisé et réduit en esclavage, avant de décider de la place qu’elle compte accorder aujourd’hui aux descendants de ces colonisés et de ces esclaves dans sa démocratie. Pour assimiler cette nouvelle veine migratoire, elle devra expliquer pourquoi le pays des droits de l’homme a imposé un régime d’exception dans ses territoires coloniaux », (Le Monde, 10 décembre 2005).

Distinction

Prix Seligmann contre le Racisme pour son ouvrage La mémoire enchaînée, questions sur l’esclavage (novembre 2006).

Source : Jérôme l’archiviste - Extrait de l’ouvrage Célébrités de la Réunion paru en 2009, basé sur plus de 50 000 documents et archives retraçant quarante années de la vie réunionnaise.

Commander la version Pdf de "1000 Célébrités de la Réunion" pour 12 euros

Publicité