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VERGES Raymond Marie Louis Adolphe.

Publié le 1er janvier 2014

Né le 15 août 1882 dans une maison de la rue de Paris, à Saint-Denis (la Réunion), décédé le 2 juillet 1957 à Saint-André. Fils d’un pharmacien. Deux fois veuf, trois fois marié. 4 enfants (Jean, Simone, Paul, Jacques). [Filiation : Vergès serait un nom Catalan et les ancêtres de son arrière grand-père viendraient de la région de Prades, dans le Conflent, en Espagne, où il existerait un village fortifié du XIIe siècle qui s’appellerait Vergès.] Lycée Leconte de Lisle à Saint-Denis avant de se rendre en Métropole pour suivre des études de sciences à la Sorbonne à Paris, puis des études d’ingénieur en agronomie tropicale interrompues par un séjour en Chine. Licencié en physique. Ingénieur agronome. Nouvelles études de médecine en France (1912), interrompues par la guerre, puis achevées après le conflit en Chine où il exerça son métier d’ingénieur pour payer ses études. Il a soutenu sa thèse de médecine en France Dessinateur à la Société de construction et d’exploitation des chemins de fer en Chine. Enseignant à l’Institut technique franco-chinois de Shangaï pour l’hygiène, la géologie et la géométrie (1920). Nommé médecin-chef de l’hôpital de Savannakhet, Bas Laos (1922). Nommé consul de France à Oubône, au Royaume de Siam. Médecin-chef de la province de Quand-Tri dans le futur Vietnam. Retour à la Réunion via Paris (1931) après 27 ans d’absence : il devient le médecin du cirque de Salazie avant de s’établir à Saint-André. Nommé directeur du Service de la Santé en 1935, poste qui n’existait pas jusque-là dans la Colonie, il se montra un fidèle fonctionnaire avec les représentants du régime vichyste à la Réunion et assura le Gouverneur Pierre Aubert de son loyalisme. Mis à la retraite d’office à la suite de l’affaire de l’assassinat de son adversaire MRP aux élections législatives, Alexis de Villeneuve, révolvérisé place de 725 la Cathédrale à Saint-Denis (17 juin 1946). L’expertise des douilles retrouvées sur place révèlera que les balles tirées de l’arme du tireur provenaient de la même arme, dûment enregistrée auprès des autorités, qu’il l’avait reçue au titre de la fonction qu’il exerçait Principal animateur avec Léon de Lépervanche du Comité Républicain d’Action Démocratique et Social (CRADS) en 1944, préparant la création de la fédération réunionnaise du Parti Communiste Français (PCF) fondée à Saint-Denis le 30 novembre 1947. Considéré comme le père de la départementalisation et du combat pour l’égalité sociale. Maire de Salazie (1935), il a fait allégeance au maréchal Pétain (« J’ai accepté pour éviter qu’on mette un ennemi dans la place », se justifiera-t-il). Démissionnaire d’office de ses fonctions de maire de Salazie par arrêté du gouverneur Pierre Aubert (23 avril 1942). Fondateur du journal Témoignages (5 mai 1944). Elu dans trois communes sous l’étiquette du CRADS (27 mai 1945), il choisit de siéger à Saint-Denis et devient maire de la commune du chef-lieu. En 1946, il est élu député de la Réunion (jusqu’en 1956). Avec Léon de Lepervanche, il vote la loi sur la départementalisation (19 mars 1946). Maire de Saint-André en 1947, il est réélu en 1951 ♥ “Officier orateur”, Vénérable de la loge maçonnique L’Amitié affiliée au Grand Orient de France, charges qu’il a été obligé de quitter, le Parti communiste interdisant à l’époque une double appartenance au Parti et à une loge maçonnique. Président de la section réunionnaise de la Ligue des droits de l’homme et du citoyen (15 avril 1934). Livre : Sous le pseudonyme de Jean-Paul Sker, il a publié à Saïgon un court roman intitulé Boscot sous-off. et… assassin ? (1929).

Autres

Cofondateur avec Léon de Lépervenche, Jean Hinglio et les frères Lucas, de l’Union Départementale Réunionnaise des Syndicats et Fédérations (21 juillet 1938). Secrétaire général de l’Union réunionnaise des syndicats CGT. Prises de parole : « 19 mars 1946-19 mars 1947. La Réunion Département français. L’assimilation est une nécessité historique, du fait : 1) De la communauté historique avec la France ; 2) de la communauté de langage ; 3) de la communauté de vie économique ; 4) de la communauté de vie psychique ; 5) de la communauté de culture », (Témoignages, 23 mars 1947). « Mais ce que n’admettrons pas et n’admettrons jamais c’est qu’on feigne d’oublier : 1) que le geste magnifique de l’assemblée Nationale (créant les Départements d’outre-mer) n’a été que l’aboutissement des efforts déployés par le Parti Communiste Français (lui-même alerté par les élus communistes des vieilles colonies). 2) que ce geste n’aurait été qu’un geste vain, un vain changement d’étiquette, sans les efforts du Parti Communiste Français. Les Communistes se sont pas disposés à se laisser frustrer du classement de la Réunion comme Département et son assimilation complète à un département métropolitain. C’est par-dessus tout du travail communiste pour les générations futures et cela demeurera du beau travail communiste » (Témoignages, 19 décembre 1947).

A lire

“Ban-Baï” Raymond Vergès 1882-1957, par Chantal Lauvernier.

Décorations

Croix de Guerre. Croix du Combattant. Commémorative de la Grande Guerre. Médaille Interalliée. Chevalier de l’Etoile Noire du Bénin. Chevalier de la Légion d’Honneur.

Références

Archives personnelles. L’Express 5.04.2004. Dictionnaire biographique de la Réunion, tome 1, par Mario Serviable et Michel Verguin. Journal de la Réunion 10.06.2007.

Source : Jérôme l’archiviste - Extrait de l’ouvrage Célébrités de la Réunion paru en 2009, basé sur plus de 50 000 documents et archives retraçant quarante années de la vie réunionnaise.

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