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6 naufrages à la Réunion racontés en photos

Publié le 20 janvier 2024

Les abords de la Réunion se sont longtemps montrés redoutables pour les navigateurs. Au fil des siècles, nombreuses sont les erreurs de navigation qui ont entraîné des échouages aux conséquences plus ou moins tragiques. Parmi les 364 naufrages recensés par la Confrérie des Gens de la Mer sur les côtes réunionnaises, en voici six exemples assez récents.

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Naufrage du Warren Hastings

Sources texte : Confrérie des Gens de la Mer & www.mi-aime-a-ou.com

Le Warren-Hastings échoué en 1897 :

Le 13 janvier 1897, le paquebot anglais de 4 000 tonnes Warren Hastings (du nom du premier gouverneur général de l’Inde), parti du Cap pour Bombay via Maurice avec à son bord 1 043 passagers et 219 hommes d’équipage, passe au large de l’île de La Réunion.


A 2 heures du matin, le 14 janvier, malgré les instructions de navigation données à la passerelle, le navire touche violemment et s’échoue à la marine de Saint Philippe.


Fort heureusement, l’endroit de l’échouage permet l’évacuation des passagers. On peut donc tendre des cordages entre la rive et l’épave et seuls deux passagers trouvent la mort. Les Britanniques établissent un camp à Saint-Philippe afin de rassembler ce qui peut être sauvé du navire. Les naufragés les plus mal en point sont transportés dans des charrettes à Saint-Pierre.


La Reine Victoria remerciera les habitants de Saint-Philippe, Saint-Pierre et Saint-Joseph pour leur aide et leur hospitalité.



Le Bruxelles, échoué sur la barrière corallienne du lagon de Saint-Pierre en mai 1897 :


Construit par London and Glasgow Engeenering LTD et lancé sous le nom de Kent en 1883, le navire effectue dès son lancement des traversées vers l’Australie, l’Inde et l’Europe, navigant en Méditerranée, dans l’océan Indien et en Atlantique. En 1894, il est vendu, après de nombreuses croisières à la Société Columba Belge de Navigation d’Anvers et prend le nom de Bruxelles. Juste avant son dernier voyage, il est vendu pour 75 000 francs à son dernier propriétaire.


Le 3 mai à 22h, le navire est à l’ancre. Le vent se lève, la mer forcit et le navire dérade. Une chaîne d’ancre cède et voici la masse d’acier poussée sur le récif, au lieu dit « Trou de l’enfer ». Le Bruxelles s’échoue sur le récif de Saint Pierre avec à son bord 43 personnes et une cargaison de sucre en cours de chargement en partance pour Marseille. Lors des opérations de sauvetage qui sont engagées, 8 naufragés ne peuvent être sauvés. A la suite de ce sauvetage, un diplôme de bravoure est délivré par le roi des Belges à un pêcheur de Terre Sainte.


Le Michel Salustro échoué en 1905 :


C’est sur le rivage de Champ-Borne que s’échoue toutes voiles dehors le 19 mai 1905 le voilier italien « Michel Salustro ». il avait quitté Maurice le 18 mai à midi avec un chargement de vieux fers et devrait se rendre à Savone(Italie). La brise était fraiche et la mer grosse et le navire éprouvait de violents tangages. Au huit heures du soir, l’homme de quart sonde les fonds et découvre une large prise d’eau. L’équipage décide de rallier le port de la pointe des galets. À midi, le navire perdant son centre de gravité, le gouvernail ne répond plus. La nuit tombe et le port de la pointe des galets est encore loin. On décide alors de diriger le navire sur la cote. À six heures du soir c’est l’abordage : la mer est grosse mais des amarres permettant aux naufragés de se haler au sec. Il n’y eu aucune victime.


L’Adour échoué en 1913


Le 30 Janvier 1913 à 2 h36 du matin, le navire des Messageries Maritimes « Adour », un ancien cargo, transformé en courrier postal, s’échoue à la pointe de l’étang à Saint-André. La mer déferlait avec force et le navire fut drossé à la côte et percé à plusieurs endroits.


A 4 heures, il y avait 5 mètres d’eau dans les machines et cales arrière. A 5 heures une embarcation fut mise à la mer pour débarquer la poste et l’agent des postes, les femmes de chambres et le personnel civil. Aucune victime n’est à déplorer.


Encore quelque jours et il n’y aura plus de l’Adour qu’un morceau de coque battu par l’Océan sur les rives de Bois Rouge.


Le Ramuntcho, ville de Noirmoutier échoué en 1952

Echouage du Ramuntcho dans le port de Saint-Pierre vers 1952. Cliché André Pelte - www.facebook.com/Saint-Pierre-Patrimoine-Ile-de-la-R%C3%A9union-272412416105254

Pendant la Seconde Guerre mondiale il existait un blocus anglais autour de la Réunion, et après la guerre une menace réelle de famine sur l’île. Quelques marchands du sud de l’île de la Réunion réussirent à convaincre des fournisseurs malgaches de louer le navire Ramuntcho pour ravitailler la Réunion.

Le Ramuntcho dans le port de Saint-Pierre, années 1950, Carte postale mis en couleur Editions Ganowsky

Caboteur de 110 tonnes armé par les grands moulins de Bordeaux, le Ramuntcho effectue une douzaine de voyages entre Madagascar et Saint-Pierre de la Réunion avec des approvisionnements et des marchandises générales. En 1952 il talonne malencontreusement l’entrée de la passe et une importante voie d’eau le condamne à un long, à un très long séjour dans le port : il y finira sa vie en morceaux.

Arrivée du bateau Le Ramunctho au port de Saint-Pierre, années 1950

Le Fong Kuo, naufragé en 1973 à Saint-Philippe


Navire de pêche de 32 mètres de long, le Fong Kuo se retrouve en perdition plusieurs heures au large de Saint-Philippe, sans possibilité de manœuvrer.


Certaines sources indiquent que le navire était en pilotage automatique, sans présence humaine à la barre. La déclaration de l’équipage qui annonce qu’un filet s’était pris dans l’hélice semble la plus plausible.


Il n’y a pas de victime mais 4 blessés légers. L’épave est « pillée » avant de disparaître dans les flots.


Carte : Confrérie des Gens de la Mer

L’Étude menée par la Confrérie des gens de la mer notamment par Christian Desseigne référence en 2021 : 364 naufrages dont 254 fiches consultables sur le site de la Confrérie.


1919 : Le Madonna apporte la peste (grippe espagnole) à La Réunion...




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