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Déjà des nuggets de Dodo ?

Publié le 27 octobre 2021

Des scientifiques n’ont pas renoncé à réanimer le Dodo grâce à des manipulations ADN. En attendant, des « nuggets de dodo » sont déjà proposés à la carte, de façon humoristique ou par anticipation. Deux exemples en Hollande et en Belgique.


« Grâce à un spécimen de dodo conservé au musée d’histoire naturel de l’université d’Oxford, il est désormais possible de goûter ce que les premiers marins ont mangé quand ils ont posé le pied sur l’île Maurice en 1598. La bio-ingénierie et la génétique ont permis aux scientifiques alimentaires de réanimer cette espèce éteinte depuis longtemps. A servir avec une sauce au miel et à la moutarde... »… Le menu du bistrot hollandais « In vitro » n’hésite pas à franchir le pas de l’anticipation (photo ci-dessus).

 Le dodo, découvert en 1598 par des explorateurs hollandais sur l’Île Maurice, a été victime d’une chasse intensive et de l’introduction sur l’île sœur de prédateurs comme les chats et les chiens. Du fait de l’absence de prédateurs endémiques, le dodo avait perdu son aptitude au vol. De la taille d’un dindon et incroyablement maladroit dans ses mouvements, le dodo grattait le sol des forêts à la recherche de fruits, feuilles, baies et graines qui constituaient son alimentation. Il disparaît 64 ans seulement après sa découverte. Il n’en existe aucune naturalisation, seuls quelques rares ossements subsistent.

Et à la Réunion ?

Photo prise au musée M.A.S d’Anvers (Belgique) postée sur le groupe Facebook Réunionnais du monde

Le « Dodo de la Réunion » est différent de celui de Maurice et s’apparente plutôt au Solitaire. Il pesait une douzaine de kilos. Le premier renseignement sur le Solitaire ou Dodo de la Réunion est donné par le capitaine Castelon qui y aborda en 1613. Dans le récit de son voyage, il dit que l’île était couverte d’oiseaux, au milieu desquels se trouvait "un grand oiseau de la taille d’un dindon, très gras, et avec des ailes si courtes qu’il ne pouvait pas voler ; nos hommes le tuaient avec des bâtons et des pierres. Dix hommes purent en prendre assez pour nourrir quarante hommes pour un jour". La disparition du Solitaire est attribuée aux premiers colons qui le détruisirent pour s’en nourrir. Il est très probable aussi que les chiens, les chats, les cochons , qui accompagnaient les premiers habitants et qui devinrent bientôt sauvages dans l’île, durent contribuer à la perte de l’espèce en chassant cet animal incapable de fuir, en dévorant ses petits et en se nourrissant de ses oeufs. D’après des documents d’archives de la colonie, il y avait encore des Dodos dans l’île du temps de La Bourdonnais (1735 à 1746).

Ressusciter le dodo ?

Selon Wikipedia, des cellules du dodo sont disponibles. Le musée d’histoire naturelle de l’université d’Oxford possède une tête et une patte de dodo, une autre patte se trouve à Londres, et plusieurs os sont également conservés en Angleterre. Des scientifiques anglais tentent extraire de l’ADN de l’oiseau disparu afin de donner vie à un spécimen de cette espèce ou à un cousin très proche. Ils espèrent en tirer de l’ADN en assez bon état pour le comparer à celui d’autres espèces, très proches, qui existent encore en Afrique ou dans la région océan Indien. L’équipe de l’université d’Oxford travaille sur des tests d’ADN de pigeons de la région Afrique/océan Indien.


Malgré les progrès faits en génétique ces dernières années, le pari reste difficile à réaliser. Des œufs de ce « cousin » du dodo, après implantation de l’ADN de l’oiseau disparu, pourraient servir à donner le jour à un dodo vivant. L’ADN de ces pigeons pourrait aussi compléter l’ADN endommagé du dodo. Parallèlement, des travaux sont effectués pour « recréer » l’ADN du dodo, avec l’espoir de le faire « revivre ». En janvier 2016, un biologiste du nom de Beth Shapiro de l’université de Californie a annoncé à la conférence du Plant and Animal Genomes XXIV que le génome du dodo avait pu être séquencé.

A suivre...

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