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Grands projets avortés : le Tram-Train de la Réunion

Publié le 12 février 2023

Il devait relier dès 2012 Gillot à Saint-Paul en 20 minutes et 10 arrêts, puis dans un deuxième temps recréer la ligne ferroviaire originelle Saint-Benoît – Saint-Joseph. Le projet de Tram-Train a été abandonné en 2010, les fonds publics destinés à sa mise en œuvre transférés vers la Nouvelle route du Littoral... Visite rétrofuturiste virtuelle du Tram-Train à partir de photos et vidéos d’archive. Un projet qui se concrétisera un jour ?

3/3/2023 :La visite « rétrofuturiste » du Tram-Train a suscité des milliers de réactions... (voir ici)


Sa mise en service prévue en 2012 devait constitué la relance d’un moyen de transport ferroviaire, disparu dans l’île depuis la fermeture du Chemin de Fer Réunionnais en 1976.


Porté par un financement public-privé (le 14 août 2009, la Région Réunion décide de confier sa réalisation au groupement Tram’Tiss, emmené par les géants mondiaux Bouygues, Bombardier et Véolia), le tram-train devait relier dans un premier tronçon de 40 kilomètres, l’aéroport de Gillot au nord et le centre-ville de Saint-Paul dans l’ouest.


Au départ de Sainte-Marie, il aurait traversé d’abord le centre-ville de Saint-Denis puis le quartier de La Montagne, la commune de La Possession avant d’effectuer une petite déviation dans le centre-ville du Port. Il aurait atteint son autre terminus en traversant Cambaie.

Le tram-train devait orner une série de timbres sur la Réunion qui n’est jamais sortie

Certains compléments au tracé étaient aussi envisagés, d’une part un shunt entre St-Paul et la Possession pour faire gagner un temps de parcours de 10 à 15 mn en évitant Le Port, et d’autre part dans St-Denis même, le long du boulevard Sud, afin de permettre des trajets express évitant la traversée du centre ville et permettant aussi le transport de fret à travers l ’agglomération.


L’extension de la ligne au-delà de Saint-Gilles aurait dû suivre rapidement. Cette opération aurait finalement été complétée par une nouvelle extension bien plus importante le long de la côte occidentale jusqu’à Saint-Pierre. L’autre bout de la ligne prolongé d’une plus petite extension jusqu’à Sainte-Suzanne dans le même temps, des études ayant par ailleurs été lancées pour l’extension sur Saint-Benoît et Saint-Joseph.


Le tram-train est un véhicule ferroviaire, mi tramway, mi train. C’est à dire qu’il est apte à circuler comme un tramway en centre ville et comme un train régional sur les infrastructures ferroviaires type SNCF avec des sections où la vitesse pourrait atteindre 100 km/h.


Le véhicule devait comporter une seule rame longue de quarante mètres, pouvant transporter jusqu’à 250 passagers à un intervalle de 10 minutes en heure de pointe, soit un nombre de voyages annuels égal à 15 millions. Le projet était également conçu pour permettre à terme le transport de fret.


Objectifs de l’aménagement

- Proposer une alternative avantageuse au « tout automobile » par une offre attractive
- Fluidifier le trafic routier
- Augmenter la part des déplacements interurbains réalisés en transport en commun
- Faire évoluer les modes de transport et par là même les modes de vie : « se déplacer mieux pour vivre mieux »
- Contribuer au développement de La Réunion à tous les niveaux : économique, touristique, culturel, patrimonial …


En deux chiffres

 * 52 000 : 52 000 voyageurs par jour étaient attendus sur le premier réseau de 26 stations reliant Sainte-Marie à Saint-Paul.

 * 2 500 : La première phase du tram-train devait générer, selon les premières estimations, jusqu’à 2 500 emplois pendant les quatre ans de construction. À cela s’ajoutaient 300 emplois induits directs ou indirects (hôtellerie, restauration, commerces, services, sécurité, gardiennage…). L’exploitation de la première phase du tram-train devait nécessiter au moins 260 emplois fixes.


L’abandon du projet

Le projet de tram-train a été abandonné à la suite du changement de majorité au conseil régional après les élections de 2010, les fonds publics destinés à sa mise en œuvre ayant été transférés, via un protocole signé à Matignon, vers la Nouvelle route du Littoral.


Renaissance du projet, sous une forme différente ?

La Réunion attend toujours la mise en place d’une voie ferrée rapide pour fluidifier la circulation. Mais cette perspective que l’on aurait cru voir se rapprocher semble encore malheureusement lointaine. 


En août 2018, la Région vote la création d’un nouveau tramway baptisé « RunRail » entre Saint-Denis et Sainte-Marie, premier tronçon du « Réseau régional de transport guidé » (RRTG).


Cette nouvelle ligne de 9,1 km de long empruntant le boulevard Jean-Jaurès et reliant deux pôles d’échange multimodaux (PEM) : l’un à Bertin (Saint-Denis), l’autre à Duparc (Sainte-Marie), desservirait 10 stations en vingt minutes tout au long du Boulevard Sud.



Sources article : Wikipedia / Photos d’illustration : SR21 - www.richezassocies.com


Lire aussi : A l’époque où la Réunion avait un train…

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