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La Réunion devrait atteindre 1 million d’habitants en 2044

Publié le 24 novembre 2022

… et se stabiliser autour de 2050. Dans une population vieillissante, l’espérance de vie des Réunionnaises augmenterait à 86,2 ans (contre 83,7 ans en 2018) et celle des Réunionnais à 82,5 ans (contre 77,1 ans en 2018) selon les derniers chiffres publiés par l’Insee en novembre 2022.


En 2050, 1,022 million de personnes habiteraient à La Réunion si les tendances démographiques récentes se prolongeaient. La population de La Réunion dépasserait le million d’habitants au cours de l’année 2044. La population de La Réunion augmenterait de 166 000 personnes par rapport à 2018, soit une hausse de 0,6 % par an en moyenne. La croissance de la population réunionnaise serait ainsi bien plus élevée que celle de la France métropolitaine (+ 0,1 % en moyenne par an). Elle diminuerait au fil des années du fait d’un solde naturel de moins en moins excédentaire.

Le vieillissement de la population serait prononcé, en lien avec l’allongement de la durée de vie des Réunionnais. Un habitant sur quatre aurait 60 ans ou plus en 2050. Le nombre de personnes âgées de 75 ans ou plus serait multiplié par trois entre 2018 et 2050. Cette forte hausse du quatrième âge soulève de nombreux défis pour répondre aux besoins liés notamment à la perte d’autonomie.


Ces résultats pour La Réunion sont issus du scénario de projection démographique dit « de référence » qui repose sur les hypothèses d’une fécondité stable, d’une espérance de vie qui continue de croître et d’un solde migratoire légèrement déficitaire de 1 800 personnes par an. Ce scénario de référence est complété par deux scénarios alternatifs. Dans le scénario haut, basé sur une plus forte progression de l’espérance de vie et une arrivée plus importante de populations de la zone océan Indien que dans le scénario de référence (pouvant notamment s’expliquer par les conséquences du changement climatique), la population atteindrait 1,076 million de personnes en 2050. Dans le scénario bas, qui simule une baisse de la fécondité, une progression plus faible des espérances de vie et des départs plus importants vers l’Hexagone, la population se stabiliserait en 2047 aux alentours de 916 000 habitants.

Le seuil symbolique du million d’habitants serait alors franchi au cours de l’année 2044, soit 8 ans plus tard qu’envisagé dans la précédente projection de référence datée de 2017. En effet, l’hypothèse de hausse de l’espérance de vie serait un peu moins optimiste, ce qui ralentirait légèrement la croissance de la population. L’hypothèse de départs plus importants vers l’Hexagone que dans la précédente projection contribue également à ce ralentissement : le solde migratoire avec l’Hexagone mesuré par le recensement est passé de – 1 200 personnes entre 2010 et 2014 à – 1 800 personnes entre 2015 et 2019.

Quant au solde migratoire, il réduirait la croissance démographique de 0,2 % par an entre 2019 et 2050 du fait de sorties du territoire un peu plus nombreuses que les entrées, comme depuis le milieu des années 2000. Les entrées comme les sorties du territoire varient en fonction de nombreux facteurs sociaux et économiques et des politiques publiques mises en œuvre.


En quelques points :

- Les jeunes femmes nées au début des années 2000 (années de forte naissances) pourraient être à l’origine d’un nouveau pic de naissances dans les années 2020.

- La fécondité avant 25 ans est particulièrement élevée à La Réunion, 2,6 fois supérieure à celle des femmes de ces âges dans l’Hexagone.

- En 2050, les seniors devraient être presque aussi nombreux que les jeunes. Le nombre de Réunionnais âgés de 60 ans ou plus augmenterait de 145 000 en 2018 à 264 000 en 2050. Parallèlement, le nombre de jeunes de moins de 20 ans continuerait de croître, mais faiblement, de 264 000 à 283 000. La part de seniors dans la population passerait ainsi de 17 % en 2018 à 26 % en 2050, tandis que la part de jeunes décroîtrait légèrement (de 31 % à 28 %).

- En 2050, 124 000 personnes de 75 ans ou plus résideraient à La Réunion, contre 40 000 en 2018.

- Dans l’Hexagone, le rythme de croissance de la population s’infléchirait également et s’annulerait même à l’horizon 2050. En Martinique et en Guadeloupe, la population baisserait fortement (les seniors seraient alors trois fois plus nombreux que les jeunes en Martinique, et 2,5 fois plus nombreux en Guadeloupe), tandis qu’en Guyane et encore plus à Mayotte, la croissance resterait encore dynamique.

Pouvoir anticiper l’évolution de la population est d’une importance majeure pour les acteurs publics, afin notamment d’adapter au mieux les équipements et l’offre de services aux besoins à venir de la population. Il s’agit en particulier d’orienter les décisions majeures qu’ils auront à prendre en termes d’aménagement du territoire et d’accompagnement sanitaire et social, notamment en termes d’investissements tant matériels (logements, infrastructures, etc.) qu’immatériels (formation, santé, etc.). Cet exercice de projections a donc été réalisé par l’Insee en concertation avec des représentants de la Région, de l’Agence régionale de Santé (ARS) et de la Direction de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (Deal).

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