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Les quartiers les plus aisés et défavorisés de la Réunion

Publié le 9 décembre 2022

Radioscopie de 114 quartiers : les plus aisés, les plus défavorisés, l’évolution de leur population, la part de maisons individuelles et de logement collectif dans chacun d’entre eux… L’INSEE et Pôle Emploi viennent de rendre publiques de nombreuses données sur les quartiers de la Réunion.

Source : Insee - Décembre 2022


Les 16 quartiers les plus riches de la Réunion en 2019

La Possession : Centre, Sainte-Thérèse, Ravine à Malheur, Dos d’Âne-Pichette
Saint-Denis : Bois de Nèfles, La Bretagne, La Montagne, Bellepierre-Le Brulé
Saint-Paul : La Plaine, Bernica, St-Gilles les Bains, La Saline les Bains
Saint-Pierre : Montvert les Bas
Sainte-Marie : Rivière des Pluies, Gillot-La Mare, Ressource-Terrain Élisa

Les 19 quartiers en plus grande difficulté de la Réunion en 2019

Le Port : SATEC, SIDR, ZAC, ZUP, ZI-Rivière des Galets
Saint-André : Centre, Mille Roches-RdM les Hauts
Saint-Benoît : Bras Fusil, Centre, Beaufond
Saint-Denis : Sainte-Clotilde, Le Chaudron, Butor-Vauban-Camélias
Saint-Louis : Le Gol-Les Makes, Sud
Saint-Paul : Sans Souci
Saint-Pierre : Ravine Blanche-Pierrefonds, Basse Terre
Sainte-Suzanne : Centre

Les 38 quartiers plutôt favorisés de la Réunion en 2019

Les Avirons (commune)
Entre-Deux (commune)
L’Étang-Salé les Bains
L’Étang-Salé les Hauts
Petite-Île (commune)
La Plaine-des-Palmistes (commune)
Saint-André : Champ Borne, Rivière du Mat les Bas, Bras des Chevrettes
Saint-Benoît : Bourbier
Saint-Denis : Domenjod, Saint-Bernard, Providence-St François-Montgaillard
Saint-Leu : Centre, Le Piton
Saint-Paul : L’Étang-Cambaie, Bois de Nèfles, Bellemène, Bois Rouge, St-Gilles les Hauts, Tan Rouge
Saint-Pierre : Ligne Paradis, Ravine des Cabris, Ligne des Bambous, Grand Bois, Montvert les Hauts
Sainte-Marie : Grande Montée
Sainte-Suzanne : Deux Rives, Bagatelle, La Renaissance-Quartier français
Le Tampon : Trois Mares, 14e km, Terrain Fleuri-La Pointe, Bras de Pontho, Pont d’Yves, Bérive-Petit Tampon-Grand Tampon, Bras Creux-12e km
Les Trois-Bassins (commune)


Les quartiers qui ont évolué vers un groupe plus favorable entre 2008 et 2019

Saint-André : Bras des Chevrettes
Saint-Denis : Bellepierre-Le Brulé
Saint-Leu : Le Piton
Saint-Louis : La Rivière Sud
Saint-Paul : Bois de Nèfles, Bellemène, Bernica, Fleurimont-Plateau Caillou, Tan Rouge
Saint-Pierre : Ravine des Cabris, Terre Sainte, Grand Bois, Montvert les Bas, Montvert les Hauts
Sainte-Marie : Ressource-Terrain Élisa
Sainte-Suzanne Les Jacques-Bel Air
Le Tampon : Centre, 14e km, Bras de Pontho, Pont d’Yves, Bérive-Petit Tampon-Grand Tampon, Bras Creux-12e km
Les Trois-Bassins (commune)

Les quartiers qui ont évolué vers un groupe moins favorable entre 2008 et 2019

Bras-Panon (commune)
Le Port : ZI-Rivière des Galets
La Possession : ZAC Saint-Laurent, Rivière des Galets
Saint-André : Centre, Mille Roches-RdM les Hauts
Saint-Denis : Sainte-Clotilde, Moufia, Centre, Butor-Vauban-Camélias, Providence-St François-Montgaillard
Saint-Louis : Le Gol-Les Makes
Saint-Paul : Sans Souci
Saint-Pierre : Ravine Blanche-Pierrefonds
Sainte-Marie : Centre
Sainte-Suzanne : Centre


Voir les données détaillées sur les 114 quartiers de la Réunion


La situation s’améliore davantage dans les quartiers éloignés des centres-villes

Entre 2008 et 2019, la situation socio-économique s’améliore globalement à La Réunion, mais les 114 quartiers n’évoluent pas au même rythme. Les deux tiers des 114 quartiers ne changent pas de groupe, car la progression en matière d’emploi et de revenus est proche de la moyenne de leur groupe. En revanche, 23 quartiers rejoignent un groupe aux caractéristiques plus favorables grâce à une forte croissance de l’emploi et/ou des revenus de leurs habitants. Il s’agit principalement de quartiers qui étaient défavorisés et qui sont désormais plutôt favorisés.

Pour 16 autres quartiers, la situation s’améliore au contraire moins rapidement que la moyenne de leur groupe, voire régresse parfois, entraînant un déclassement. Une majorité de ces quartiers (9) font désormais partie des quartiers en grande difficulté, agrandissant ainsi ce groupe. De fait, en 2019, les quartiers favorisés et en grande difficulté sont plus nombreux qu’en 2008, ce qui contribue à creuser les écarts entre les quartiers situés aux deux extrémités de l’échelle des revenus.

Une amélioration globale, qui bénéficie surtout aux quartiers éloignés des centres-villes

C’est dans les quartiers dits « défavorisés » et « plutôt favorisés » que l’amélioration de la situation économique est la plus marquée. Ces quartiers sont plutôt éloignés des centres-villes, et se situent en majorité au sud et l’ouest de l’île, au Tampon, Saint-Pierre, SaintPaul et Trois-Bassins. En 2019, leurs habitants sont plus souvent en emploi qu’en 2008, notamment sur des postes de cadre ou de profession intermédiaire. De fait, dans ces quartiers, le niveau de vie des habitants augmente, et le taux de bas revenus baisse fortement. Dans les quartiers les plus aisés, l’amélioration est plus modérée, mais ces quartiers sont dans une situation nettement meilleure que les autres, tant en 2019 qu’en 2008. En revanche, la situation stagne dans les quartiers plus proches des centres urbains, où la population vit majoritairement en immeuble. Il s’agit des quartiers dits « en grande difficulté » et « vulnérables ».

Entre 2008 et 2019, la situation s’améliore davantage pour la population des quartiers dits « défavorisés », comme Vincendo ou Salazie ou pour celle des quartiers « plutôt favorisés », tels que Grand Bois à Saint-Pierre ou les Hauts de l’ÉtangSalé. Ces quartiers sont plutôt éloignés des centres-villes, dans les Hauts, les mi-pentes ou dans les zones littorales moins urbanisées. Par rapport à 2008, leurs habitantes et habitants sont plus nombreux à occuper un emploi et leurs revenus professionnels progressent donc plus rapidement qu’ailleurs.

La situation s’améliore plus modérément dans les quartiers les plus aisés tels que La Montagne à Saint-Denis et Saint-Gilles-les Bains. Avec un taux d’emploi de 59 % et un taux de pauvreté de 22 % en 2019, leur situation reste toutefois nettement meilleure que celle des autres quartiers, comme en 2008.


De fortes améliorations au sud et à l’ouest

Les quartiers où la situation socioéconomique s’améliore sont situés en majorité au Tampon, à Saint-Pierre, à Saint-Paul et à Trois-Bassins. Leur dynamique économique favorable se conjugue à la mise en service de la route des Tamarins en 2009, qui a désenclavé le sud-ouest de l’île et permis à ses habitants de rechercher un emploi plus éloigné de leur lieu de résidence. La plupart passent ainsi du groupe de quartiers « défavorisés » à celui des « plutôt favorisés ».

Les quartiers de Montvert les Hauts à Saint-Pierre et de Tan Rouge à Saint-Paul font partie des quartiers où la situation progresse le plus. La part de cadres et de professions intermédiaires augmente en effet deux fois plus rapidement dans ces quartiers de Saint-Pierre et de Saint-Paul qu’en moyenne. Une partie de leurs habitants ont pu trouver un emploi qualifié, mais ces quartiers ont pu aussi attirer des habitants plus qualifiés qu’ailleurs.

Plusieurs quartiers du nord de l’île voient également leur situation socio-économique s’améliorer très nettement : La Ressource - Terrain Élisa à Sainte-Marie avec la création ex nihilo du quartier de Beauséjour qui accueille une population davantage en emploi que la moyenne, Les Jacques - Bel Air à Sainte-Suzanne, où les déménagements sont plus nombreux qu’ailleurs, et Bellepierre - Le Brûlé à Saint-Denis. Dans l’est, la situation s’améliore aussi nettement dans le quartier du Bras des Chevrettes à Saint-André.

Dans les quartiers en grande difficulté, seulement 38 % de la population travaille, et 32 % des jeunes ne sont ni en emploi, ni en études, malgré la proximité des principaux pôles d’emploi et des établissements de formation. Les familles nombreuses et monoparentales y sont surreprésentées : 13 % des familles comprennent au moins trois enfants et 46 % sont composées de parents isolés. Les originaires de la zone océan Indien habitent de plus en plus souvent dans ces quartiers.

La situation socio-économique globale de La Réunion s’améliore

Elle s’améliore globalement au cours de la décennie qui suit la crise économique et financière de 2008. Grâce au déploiement des contrats aidés puis au retour de la croissance économique, l’accès au marché du travail progresse de nouveau à partir de 2012. La pauvreté recule nettement. L’emploi reste bien orienté entre 2020 et 2022, en dépit de la crise sanitaire. Les difficultés d’insertion des jeunes s’en trouvent notamment un peu réduites, grâce aux mesures publiques mises en œuvre pour favoriser l’apprentissage.

Des emplois de plus en plus qualifiés partout

Bien que la dynamique de l’emploi soit contrastée selon les quartiers, l’emploi se transforme partout. La population qui travaille occupe plus souvent que par le passé un emploi qualifié, de cadre ou de profession intermédiaire. En conséquence, le niveau de vie des catégories les plus riches augmente dans chacun des cinq groupes. À nouveau, la progression est plus marquée pour les habitants des quartiers plutôt éloignés des centres-villes.

Dans le même temps, dans chaque groupe, le niveau de vie des populations les plus modestes augmente plus rapidement que celui des plus riches. Ainsi, les inégalités de niveau de vie se réduisent sur la période récente dans tous les groupes de quartiers. Elles restent néanmoins importantes, notamment dans les quartiers les plus aisés : les 10 % les plus riches y disposent d’un niveau de vie au moins 4,8 fois supérieur aux 10 % les plus modestes.

Dans ce contexte, les jeunes s’insèrent un peu moins difficilement dans l’emploi que par le passé, en lien avec l’élévation globale du niveau de diplôme. La part de jeunes de 16 à 24 ans ni en emploi, ni en études diminue partout.

Une densification de l’habitat qui gagne les quartiers éloignés des centres-villes

En 11 ans, entre 2008 et 2019, la croissance du nombre de logements (+ 1,8 % en moyenne par an, + 60 000 sur la période) est trois fois plus rapide que celle de la population (+ 0,6 % par an, + 53 000 habitants sur la période). La hausse de la population se conjugue en effet à la poursuite de la baisse de la taille des ménages, en lien avec le vieillissement de la population et les modes de cohabitation qui évoluent (mises en couple plus tardives, séparations plus fréquentes, progression du célibat). En particulier, la part de familles monoparentales augmente dans tous les groupes de quartiers, passant de 28 % en 2008 à 33 % en 2019 en moyenne régionale.


Voir les données détaillées sur les 114 quartiers de la Réunion

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