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Annabelle Payet : une Réunionnaise de Londres témoigne du Brexit (4)

Publié le 26 juin 2016

Annabelle Payet : « Je travaille dans une agence de traduction, 80% de mes collègues sont européens. Le référendum nous a tous rendu très nerveux »


Racontez-nous votre parcours.

Annabelle Payet, 31 ans, je suis originaire de Sainte-Suzanne. J’ai quitté l’île après un bac L et je me suis installée à Paris. Après un DEUG en Langues Étrangères appliquées et un BTS en Commerce international, j’ai passé un Master 2 en communication. Après dix ans à Paris et un PVT en Australie, Tasmanie et Japon, j’avais envie de changer d’endroit et le plus proche pour moi sans visa, c’était Londres. Je travaille aujourd’hui comme « Business Development Manager » dans une agence de Traduction.

Pourquoi Londres ?

J’aime la ville, j’y avais des amis déjà installés et c’est facile d’accès. C’est un endroit fascinant, très riche et éclectique. La culture pop British m’a toujours attiré : j’ai grandi au son des Sex Pistols, des Beatles, en lisant Sherlock Holmes et j’étais même fan des Worlds Apart (rien que ca !). Plus sérieusement, j’ai eu plus de facilité à trouver un travail et à évoluer dans la branche qui m’intéressait après m’être installé ici il y a deux ans et demi. J’ai trouvé un travail permanent deux mois après mon arrivée et les démarches sont assez simples au niveau administratif. J’adore les grandes villes car c’est toujours très animé, on peut se déplacer facilement (je n’ai pas le permis !) et je m’y sens très a l’aise.

Ce référendum a-t-il passionné les gens que vous côtoyez ?

Etant dans une agence de traduction, 80% de mes collègues sont européens de tout horizons : Italie, Lituanie, Espagne, Portugal, Pologne... Le référendum nous a tous rendu très nerveux, on imagine le pire : être expulsé alors qu’on a justement tout quitté pour venir s’installer ici, pour y construire une vie. On peut comprendre les arguments de chaque côté mais on n’ose pas trop participer au débat, car quelque part en tant qu’ expatriés on « fait partie » du problème.

Comment avez-vous vécu les dernières heures avant le résultat ?

J’évite d’être en live sur les news car je trouve ça trop stressant mais je regardais régulièrement le site web de la BBC, on était sur le qui vive avec les amis anglais et européens. La tendance affichée par la BBC nous a tordu le ventre jusqu’à ce que le résultat soit confirmé.

Pouvez-vous nous décrire l’ambiance autour de vous, alors que le résultat du référendum vient de tomber ?

Triste. Autour de moi tout le monde est deçu et anxieux. Cela présage beaucoup de complications à tous les niveaux, que ce soit pour les Anglais ou pour les expats. Mes amis anglais expliquent le partage des votes par un écart générationnel. Les plus jeunes soutiennent l’appartenance europénne mais les grands parents sont farouchement contre. Qui a eu raison au final ? On verra bien...
 
Selon vous qu’est ce qui motive le désir « d’indépendance » des Anglais ?

En tant qu’insulaire je pense qu’on est de nature assez fière et protectionniste. Avoir le contrôle et l’indépendance économique est un reflet de l’indépendance géographique.

www.reunionnaisdumonde.com/r/18/Royaume-Uni (282 inscrits)


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