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Anne Tsimarivo, kinésithérapeute à Saint-Gilles Les Hauts – Spécial Retour

Publié le 15 juin 2017

Après 4 ans d’études à Tournai (Belgique) et un début professionnel à Lyon, Anne a pris la décision de rentrer vivre sur son île natale. « J’ai énormément grandi et appris de ma mobilité, mais je me suis aussi rendue compte de la chance incroyable de pouvoir vivre à la Réunion ».

Témoignages de Réunionnais qui ont choisi de partir se former pour mieux revenir travailler au pays : Article publié dans Objectif Emploi, supplément du Quotidien de la Réunion – 15 juin 2017 (cliquer pour lire)


Présentation

J’ai 32 ans et je suis originaire de Saint-Paul. J’ai eu la chance de savoir depuis le collège quel métier je souhaitais exercer. L’envie de quitter l’île, de sauter la mer et d’aller étudier en Métropole, je l’avais depuis le lycée. Je savais que je voulais partir. Cette volonté s’expliquait par la curiosité, par l’envie de découvrir, de vivre son expérience, de voir autre chose… envie de changement. Après l’obtention du baccalauréat, je me suis dirigée en PCEM1 à Saint-Denis (PACES) et au bout de cette année d’étude très dense, j’ai eu un choix à faire : rester à La Réunion et refaire cette fameuse et terrible première année de médecine, ou partir et intégrer une école de kinésithérapie… Le choix n’a pas été très difficile et c’est ainsi que l’aventure belge commença. 

Les aides

L’école de kinésithérapie n’existant pas à ce moment là à la Réunion, j’ai pu bénéficier de différents aides qui ont facilité mon installation à Tournai et qui m’ont permis de suivre mon cursus plus sereinement. LADOM a pris en charge mon billet d’avion aller et au bout de la 1ère année, j’ai pu rentrer sur mon île en vacances ; tous les mois j’avais une aide financière très appréciable. J’ai également pu obtenir l’aide à la première installation de la Région, qui lorsqu’on s’installe dans l’autre hémisphère avec un climat capricieux et qu’on arrive juste avec notre petite valise, nous permet de créer notre nouveau cocon paisiblement.

Tournai en Belgique

Les années d’études

Passer de Saint-Paul à Tournai n’a pas été chose facile. Je n’avais jamais autant vu la pluie et si peu le soleil ! Il a fallu un moment d’adaptation et toujours garder en tête son objectif. Mais l’accueil des Belges a été très chaleureux et ils ont tout fait pour que je me sente comme chez moi. J’ai pu rencontrer énormément de personnes : des Belges, des Suisses et beaucoup de Français venant des quatre coins de l’Hexagone. Ces rencontres ont confirmé mon choix de cette profession. Etre en contact et créer des échanges, c’est une partie de mon métier que j’adore ! Lors de ces quatre années d’études, une autre passion est apparue : voyager, partir à l’aventure et aller voir ce qui se passe ailleurs. Le fait d’être en Europe facilitait ces envies d’évasion.

Les débuts professionnels

Une fois le diplôme en main, je devais à nouveau faire un choix : rentrer à La Réunion ou profiter encore du continent européen. Il est impossible d’oublier son île, on y pense tous les jours. Mais je me suis dit que j’avais encore des choses à faire et à voir… J’ai décidé de m’installer sur Lyon et de commencer ma vie active là bas. Ces six années ont été géniales, j’ai pris mes marques au niveau professionnel. J’ai travaillé en libéral dans un cabinet en tant que collobaratrice, je me suis formée et spécialisée dans certaines disciplines de mon métier, et surtout… j’ai continué à explorer le monde !


Les acquis

Etre loin de chez soi m’a permis de grandir, de m’ouvrir, de m’accomplir, de m’épanouir et de me rendre véritablement compte de la chance incroyable d’être réunionnais ! C’est au bout de 10 ans loin de chez moi que j’ai pris la décision du retour aux sources. La Réunion, ses montagnes, sa mer, son climat, sa joie de vivre, sa convivialité et bien sûr la famille : passer les fêtes en famille, partager des moments de bonheur avec les siens, être entouré… à un moment ça nous manque ! 

La stratégie du retour

Une fois la décision prise, je me suis fixée une date et j’ai entamé les démarches. J’ai organisé le déménagement et je me suis mise à chercher du travail. Grâce à différents sites internet où nous pouvons échanger des offres professionnelles, j’ai pu signer un contrat de collaboration avant mon départ de La Métropole. Savoir que j’allais travailler dès mon arrivée a beaucoup facilité mon retour. Lorsque l’avion s’est mis en parallèle de la route du Littoral et a entamé sa descente, l’émotion était à son apogée… Là je me suis dit ce n’est pas les vacances, il n’y a pas de billet retour. Je me disais : « rentrer pour les vacances et y vivre, ce n’est pas la même chose ; en 10 ans, il y en a eu des changements... »

Retour gagnant

Il a fallu quelques mois pour se réadapter et retrouver un rythme de vie, mais le jeu en valait la chandelle ! Aujourd’hui ça fait trois ans et demi que je suis revenue chez moi et ça fait deux ans que j’ai ouvert mon cabinet à Saint-Gilles Les Hauts. J’apprécie beaucoup de travailler avec l’humain : j’apporte et je reçois en retour. J’apprends chaque jour. Je travaille chez moi et j’ai des échanges avec des personnes âgées qui me racontent "le temps lontan". Ils ont de la joie à partager ces moments en créole. En 10 ans la Réunion a changé mais son coeur est toujours le même. Ce qui manque vraiment pour moi, c’est le développement des transports en commun : permettre la mobilité au sein de l’île pour tout le monde, qu’on habite dans les hauts ou sur le littoral.

Bilan et conseils

Pour moi de partir n’a été que du positif, un épanouissement personnel et professionnel, une ouverture d’esprit que je n’aurais jamais pu avoir en restant à La Réunion. Des amitiés se sont créées un peu de partout sur le territoire métropolitain, et je prends beaucoup de plaisir à rendre des visites (je continue à voyager comme ça !) et également à faire découvrir notre île intense. Aujourd’hui je me rends compte et j’apprécie la chance que j’ai de vivre sur mon île. Mes projets : pérenniser et continuer à développer mon activité professionnelle et au niveau personnel, devenir propriétaire. Si j’ai un conseil à donner, c’est de partir pour mieux revenir. Qui ne tente rien n’a rien, "tien bo, larg pa", gardez votre objectif en tête !


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