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ExperTIC : Gabriel Leperlier, consultant sécurité en région parisienne

Publié le 7 mai 2010

La rubrique ExperTIC réalisée en partenariat avec le magazine Réunion Multimédia donne la parole à des spécialistes réunionnais des TIC qui travaillent hors de l’île. Basés en France et à l’étranger, ils nous livrent leur regard sur le marché réunionnais des TIC et du multimédia.

Gabriel Leperlier

RM : Parlez-nous de vous.

Gabriel LEPERLIER : J’ai 35 ans. Après une année à l’Université de La Réunion, j’ai suivi le cursus de formation des sous-officiers de l’Armée de l’Air, spécialité transmissions chiffreur. Il s’en est suivi huit années dans les forces armées, années fort instructives. Puis, j’ai travaillé presque sept ans en tant que responsable des opérations cryptographiques chez CERTPLUS / KEYNECTIS. Aujourd’hui, je suis consultant sécurité sénior chez VERIZON BUSINESS depuis un an et demi.

RM : Quel est votre domaine d’expertise TIC ?

GL : Je suis spécialisé dans l’audit de conformité aux standards de sécurité des systèmes d’information. Par exemple, PCI-DSS (Payment Card Industry Data Security Standard), le standard de sécurité des cartes de paiement (Visa, MasterCard, American Express, JCB et Discovery). J’effectue également des analyses de risques afin de vérifier la fiabilité des Systèmes d’Information de nos clients.

RM : Un mot sur le marché réunionnais des TIC et du multimédia ?

GL : Ayant un frère et des amis qui travaillent à La Réunion dans ce domaine, je me tiens au courant des avancées sur l’île. Pour commencer par les faiblesses, je dirais que l’éloignement de notre île et sa dépendance au fameux câble sous-marin SAFE reliant la Malaisie à l’Europe (contrôlé par l’opérateur historique France Telecom) est le principal problème. J’ai noté depuis quelques années quelques bonnes nouvelles pour nos compatriotes, avec l’arrivée de la concurrence sur le marché de l’ADSL, dont SFR dernièrement. Cela va dans le bon sens, mais la fracture est encore importante en ce qui concerne les prix pour la télévision par satellite, l’internet et la téléphonie fixe et mobile.

RM : Et les forces ?

GL : Pour ce qui concerne les forces de notre île, je dirais pour reprendre la vieille expression consacrée : « Nous n’avons pas de pétrole mais des idées ». J’ai noté la création de nombreuses PME dans le domaine du web, ainsi que le développement du conseil et de la formation dans les métiers des nouvelles technologies. J’ai aussi lu un article sur un nouveau cursus de formation avec la création de l’ESIROI (Ecole Supérieur d’Ingénieurs Réunion Océan Indien). Cette école d’ingénieurs est une sacrée bonne idée, une avancée certaine pour les jeunes Réunionnais.

RM : Quels seraient selon vous les facteurs clés de succès pour La Réunion ?

GL : Les facteurs d’amélioration sont liés, à mon avis, au développement de la zone océan Indien. Les sociétés qui se créent à La Réunion doivent se donner pour objectif non seulement de gagner le marché local, mais aussi de rayonner dans l’océan Indien. C’est-à-dire d’aller jusqu’à certains pays d’Afrique, mais aussi jusqu’en Inde et en Chine. J’ai dans l’idée qu’il faut voir grand sous peine de vivoter. Il y a à La Réunion des gens compétents, de grands entrepreneurs capables de cela. Mais je ne suis pas chef d’entreprise, c’est peut-être une vision trop optimiste…

RM : Quels conseils donneriez-vous aux jeunes Réunionnais tentés par un parcours dans les TIC ?

GL : Le marché autour des systèmes d’information est toujours porteur pour ceux qui auront la chance de pouvoir se former sur les dernières technologies. L’idée est de toujours se remettre en question, avancer, apprendre tout au long de sa carrière. Il n’y a plus de place pour l’immobilisme de nos parents. Aussi, il ne faut jamais dire que c’est trop tard. On peut toujours prendre le train en marche même s’il faut courir vite. « Tien bo la ramp’, faibli pa ! »

RM : Les habitants de la région où vous vivez sont-ils branchés TIC ?

GL : Je vis en région parisienne... Les habitants ici ne sont pas seulement branchés TIC. Je dirais que si on les débranche, ils meurent. Ici, l’accès aux TIC est facile pour tous, pas cher. Un véritable mode de vie !

Article paru dans le N°83 du magazine Réunion Multimédia

Lire aussi : Gabriel Leperlier, responsable de la cryptographie chez Keynectics

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