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Général Sully Barbe : retour sur une carrière d’exception

Publié le 22 avril 2021

Spécialiste national en cybersécurité, diplômé de l’EMPR et de Saint Cyr, il revient sur sa carrière dans les Armées. Aujourd’hui rentré à la Réunion, Sully Barbe joue un rôle actif dans la création de formations et l’émergence d’une filière cybersécurité sur l’île. En attendant la réouverture d’une école militaire à la Réunion ?


Pouvez-vous vous présenter ?

Sully Barbe, 60 ans. Je suis originaire de Saint Gilles les Hauts, de père fonctionnaire ; J’ai trois sœurs et trois frères. J’ai quitté la Réunion après la réussite de mon BAC C passé à l’École militaire préparatoire du Tampon en 1978 (EMPR). Après des classes préparatoires au Prytanée Militaire de la Flèche (72), j’ai intégré l’Ecole spéciale Militaire de Saint Cyr en 1981 : promotion "Grande Armée".

Quels objets de la Réunion avez-vous apporté dans vos valises ?

Je ne suis pas parti avec un objet particulier, mais avec l’envie de ne pas décevoir les attentes de ceux qui nous ont ouvert les portes, avec les valeurs d’engagement et de ne jamais renoncer transmises par mes parents, valeurs qui me suivent encore aujourd’hui.

Comment s’est déroulée votre carrière ?

Mon parcours professionnel au sein des armées pendant près de 40 ans m’a permis de beaucoup voyager pour accomplir des missions parfois dans des conditions difficiles, tenir des postes dans des unités opérationnelles, mais aussi occuper des fonctions au sein de l’administration centrale. J’ai ainsi participé activement aux décisions qui engagent l’armée de Terre, en particulier dans des domaines importants comme ceux de la transformation digitale et de la cyber. 


J’ai opéré notamment comme directeur adjoint à la DIRISI, Commandant du 40e régiment de Transmissions de Thionville, Directeur des études et de la prospective du domaine SI et télécommunications, Directeur des systèmes d’information et de la Cyber où j’ai conseillé le chef d’Etat-major en matière de systèmes d’information et de communication. Général de division (en 2eme section), je suis également Consultant OriKA et Directeur au sein de Formind Consulting, un cabinet privé de conseil en sécurité de l’information et gestion des risques.

Aujourd’hui quels sont vos projets ?

Transmettre des valeurs comme celles de l’EMPR et véhiculées par sa devise : "S’instruire, servir, se distinguer". Continuer à apprendre dans les domaines fortement évolutifs que sont le numérique raisonné pour tous et la cyber comme levier de performance. A cet effet, j’ai appuyé la création d’un parcours de BAC pro numérique "Défense" en liaison avec le conseil régional, le RSMA, et le lycée Memona Hintermann Affeeje. Par ailleurs, je participe avec l’association « Nout futur » à la réalisation d’un projet d’identité numérique qui facilitera l’accès aux services publics pour tous les Réunionnais, en particulier ceux qui cumulent les exclusions sociale et numérique. Je contribue activement à l’émergence d’une filière cybersécurité à la Réunion. Enfin, j’essaie de soutenir le président de l’association ARBA 974 qui s’occupe des blessés des armées de la Réunion…

Au lycée de Bellepierre : "Heureux d’avoir pu échanger avec ces jeunes réunionnais et susciter voire consolider des vocations dans le domaine de la cybersecurité et/ou des armées. Un domaine dans lequel le rôle de l’humain demeurera central".

Qu’est-ce qui vous a manqué de votre île au cours de votre carrière ?  

Certainement les montagnes, les couleurs, les fruits, et le sens de la famille qui semble s’étioler en Métropole. J’ai pu constater que l’image de la Réunion était toujours aussi bonne là où je suis passé : beauté de l’île, gentillesse et accueil des Réunionnais.

Quels ont été les avantages / inconvénients du fait de venir de la Réunion dans votre parcours ?

Pour les avantages, je dirais : ne pas tout prendre au sérieux, l’esprit de famille, la diversité, l’ouverture, la faculté d’adaptation. Pour les inconvénients : la compréhension des codes, la difficulté de partir et de revenir quand on accomplit une carrière...


« Je ne serais pas arrivé là si je n’avais pas eu la chance d’intégrer l’école militaire préparatoire du Tampon, et sans le soutien de mes parents et de ma famille »


Avez-vous des contacts avec des Réunionnais ?

Actuellement à la Réunion, j’ai bien sûr des contacts avec des Réunionnais qui se sont engagés dans les armées, les anciens de l’EMPR, mes amis de Saint Gilles les Hauts, mais aussi avec des chefs d’entreprise, des responsables d’associations professionnelles, de formations, des hommes politiques… Et des amitiés liées lors de la réalisation du BAC pro numérique, au Conseil Régional, à l’Académie...

Quel est votre regard sur la situation socio-économique de la Réunion ?

L’île s’est profondément transformée et son image a positivement évolué dans beaucoup de domaines. Je vois une dynamique de développement réelle, mais insuffisante pour profiter à tous les Réunionnais. Beaucoup d’initiatives dans le domaine du numérique devraient à termes, porter leurs fruits.

Visite à l’IUT de Saint-Pierre

Retour sur l’École militaire préparatoire du Tampon (1972-1992)


1 010 élèves (dont dix filles en 1991) ont fréquenté l’EMPR de 1972 à 1992. Un tiers d’entre eux ont intégré l’armée et y ont fait carrière. "Ceux qui ne s’engageaient pas étaient assurés d’une réussite sociale", selon les anciens. "Une formidable expérience et des frères d’armes !"

Photos : www.facebook.com/EMPR-1972-%C3%A0-1992-293641054424353/



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