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Grippe porcine : Cédric Anamoutou, en direct de Mexico City

Publié le 7 mai 2009

Chef de projet marketing web dans une agence d’évènementiel, Cédric habite Mexico City, la plus grande ville du monde. Au cœur de la capitale du Mexique, il nous raconte son expérience de ces derniers jours.

Cédric Anamoutou

Le 6 mai 2009

Dans quelles circonstances vous avez pris connaissances de cette crise sanitaire ?

J’étais tout simplement au travail lorsque j’ai appris par une collègue qu’il y avait des cas de grippe porcine dans la capitale. Et progressivement, « la terre s’est mise à trembler ». Pour ma part, je ne me suis pas inquiété plus que ça. J’ai tout simplement regardé les infos sur Internet qui décrivaient les évènements. Dès le lundi, notre agence nous a fourni en masques, nous les avons à peine utilisés !

Quelle a été l’évolution de la crise ?

Durant cette semaine, pendant que les médias en rajoutaient pour faire de cette grippe une catastrophe mondiale, les Mexicains ont pris les choses plutôt tranquillement. Un peu moins de la moitié des gens ont porté le masque de protection. A Veracruz où je suis allé, personne ne croyait à cette histoire de grippe, personne ne portait le masque et les plages étaient bondées : "Pura mentira !" disaient les gens… Pour moi, personnellement, ça na rien changé, sauf que j’ai eu un weekend prolongé. J’ai eu quand même une petite crainte dans le sens où je suis seul et à l’étranger. La famille était très inquiète et me proposait de revenir à la Réunion !

Qu’en est-il aujourd’hui ?

Aujourd’hui mercredi 6 mai, les activités reprennent. Les restaurants, bars et autres lieux publics ont ouvert leurs portes. J’ai repris le boulot, arrêté depuis jeudi dernier, et je ne porte plus de masque.

Réunionnais au Mexique
Deux Mexicains attendent le bus avec leur masque sur le visage...

Les autorités mexicaines ont-elles réagi vite et bien selon vous ?

Le gouvernement a pris très rapidement les mesures pour gérer au mieux la crise. Ils ont averti la population lors des premiers cas décelés, ils ont fermé quand il le fallait les écoles et les lieux publics. Ils ont distribué des masques dans les endroits fréquentés. Aujourd’hui ils rassurent la population et ré-ouvrent les lieux publics. On sent clairement que la tension baisse à Mexico City.

Etes-vous bien informé de la situation ?

Je pense être bien informé et en même temps je ne m’informe pas plus que ça. Des fois il vaut mieux ne rien savoir que d’écouter des actualités qui font d’un rien la fin du monde. Cela me permet de rester calme et de ne pas me laisser entraîner par l’effet boule de neige de la rumeur qui stresse tout le monde.

Plus généralement quel est votre regard de Réunionnais sur le Mexique ?

J’étais à la Réunion lors des premiers cas de chikungunya, qui a fait plus de morts, alors que le Mexique, pays soit disant sous développé, a très bien géré la crise. Ce qui nous rapproche avec les Mexicains, c’est qu’ils sont très famille, ils aiment les traditions… Ils sont fiers de leur pays, plus éveillés et serviables que les Parisiens par exemple. En même temps je ressens une différence entre la capitale Mexico City et le reste du pays. Mexico, c’est la plus grande ville du monde, mais aussi la plus polluée et l’une des plus vieilles : « la basura ». Autant dire que la Réunion, c’est un vrai paradis à côté ! Les gens sont stressés, indisciplinés ; en voiture ce sont des dingues, des assassins à quatre roues, sans parler de la délinquance, la drogue, la corruption policière, politique, etc. Mais le Mexique, c’est aussi un pays riche de culture, d’histoire, de paysages magnifiques et de gens au grand coeur. Pour résumer, la mentalité ici est très familiale et traditionnelle, un peu comme à la Réunion, sauf que nous, on est beaucoup plus riches et modernisés.

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Veracruz
Les gens se baignent à Véracruz, le week-end d’apogée de la crise de la grippe porcine.
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