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Journée de l’aumônerie réunionnaise à Paris : une première réussie

Mi diré une première journée plutôt réussie aux couleurs de nout ti péi ! L’aumônerie réunionnaise s’est retrouvée le 29 septembre 2013 pour une journée de partage, de fraternité et une messe dans la Basilique Notre Dame des Victoires à Paris. Flériam Absyte, membre de l’équipe d’aumônerie, livre son témoignage.

Flériam ABSYTE
Flériam Absyte, membre de l’Aumônerie Réunionnaise, auteure de cet article.

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Comment ai-je vécu cette première Journée de l’Amitié ? Le 29 septembre dernier, a eu lieu la première journée de l’amitié ainsi que la première messe de l’Aumônerie de l’Île de La Réunion en Ile de France, dans la Basilique Notre Dame des Victoires à Paris 2e. Cette première, nous l’avons attendue et nous l’avons vécue pour ne pas dire « reçue ». Il me semble qu’après avoir participé à la préparation de cette journée et après l’avoir vécue, beaucoup d’entre nous attendions cette journée.

Et ce fut une journée cadeau : de l’amitié, de la générosité, du partage, de la communion fraternelle et bien sûr reflet lumineux de La Réunion ! Pour ainsi dire, plusieurs réalités (fraternités, associations, groupes…) plus ou moins actifs existent pour les Réunionnais de Métropole et particulièrement dans la région parisienne, mais cela faisait un moment que j’espérais une occasion qui nous rassemble tous et qui nous mette réellement en mouvement.

Journée de l’aumônerie réunionnaise à Paris

Avec la toute petite équipe naissante de l’Aumônerie, cette journée de l’amitié étant la première, nous ne savions pas combien nous allions être, ni comment nous allions la vivre. Nous l’avions organisé du mieux que nous pouvions avec le peu de moyen humain et matériel dont nous disposions. J’aime à dire que : « Chacun est venu comme li lé ! et chacun la donne ce que li peu, avec les talents que Bon Dieu la donne a li ». L’invitation était lancée et les Réunionnais y ont répondu. Nous avions souhaité de cette journée, qu’elle soit : prière, communion fraternelle, rencontre, partage, festivité … ambiance « aux couleurs de nout p’ti péï ».

Journée de l’aumônerie réunionnaise à Paris

Nous avons démarré la journée par l’accueil des premiers compatriotes et déjà, dès le matin, les premières rencontres et parfois les retrouvailles, les premiers sourires, les premières joies partagées, les premières anecdotes racontées … : une de nos compatriotes nous disait qu’elle avait connu la toute première équipe de l’Aumônerie Réunionnaise après son arrivée en métropole il y a près de 40 ans, et, au fur et à mesure, ses différentes étapes de transformation. Puis elle a connu le grand moment d’absence d’un aumônier et maintenant, la toute nouvelle petite équipe d’aujourd’hui. Comme beaucoup d’autres ainés que j’ai côtoyés ce dimanche là, elle avait dans les yeux ce reflet bien réunionnais de ceux qui, avant nous, sont arrivés en Métropole et qui se sentent toujours aussi proches de notre île, avec la même joie de la rencontre.

Journée de l’aumônerie réunionnaise à Paris

La messe a débuté à 11 heures, avec la présence d’un diacre et des prêtres réunionnais (ça aussi, ce fut une très belle surprise !). Au cours de la messe, nous avons réentendu un peu de ce passé et de l’histoire de ceux qui se sont consacrés dans cette même Basilique Notre de Dame des Victoires avant de partir en mission à La Réunion il y a très longtemps. Mais aussi de ceux qui, en quittant La Réunion, sont devenus porteur du message évangélique de Vie ici en Métropole. En s’engageant dans divers services liturgiques, que ce soit à travers la procession des offrandes, dont le poster de Notre Dame de La Réunion, une lecture et un chant en créole, la messe avait bien une couleur locale.

Journée de l’aumônerie réunionnaise à Paris

Juste avant la messe - un Réunionnais ne venant pas les mains vide ! - nous avions aussi réceptionné des tantes (sacs, cabats…) de toutes couleurs et qualités, contenant ce que le kréol aime aussi partager : un bon carri. Croyez moi, si pendant un moment, nous ne savions pas avec quoi nous allions mangé (car il manquait fourchettes et couteaux…) nos papilles se réjouissaient de ce que nous allions partager : samoussas, pistache, graton, zachard, salade composée, macédoine … dans l’ordre ou le désordre, nous les avons vus passer, et pour certains nous en avons bien profités. Les plus malins ont même emmené les marmites de riz et de carri (ceux là au moins n’ont pas fait la queue pour réchauffer leurs plats !).

Journée de l’aumônerie réunionnaise à Paris

Après la messe, nous nous sommes retrouvés dans les salles paroissiales. Si au départ, nous ne savions pas combien nous allions être, en changeant la disposition des tables à plusieurs reprises, nous avions fini par tous nous installer pour le repas et des festivités partagés. La centaine de personnes présentes était prête à attaquer ! Alors là, selon certains endroits des salles où nous étions, il y avait un large choix : riz jaune, riz blanc, riz cantonné, rougail saucisse ou rougail la morue, volaille grillé, carri boucané…, piment rouge, rougail tomate ou pistache. Mais bien sûr, rhum arrangé, gâteau patate, gâteau maïs… n’avaient pas été oubliés.

Journée de l’aumônerie réunionnaise à Paris

L’après midi, un peu condensé, à été rythmé par des chants, des poèmes, des histoires, mais je dirais qu’avant même que les animations prévues ne commencent, en bon kréol, certains avaient déjà mis l’ambiance dans la salle principale ! Oui, la joie, ce jour là, était plus que bien partagée ! L’occasion était donnée pour certains de se rencontrer et de faire de nouvelles connaissances, et pour d’autres de se retrouver (famille, amis, voisins…).

Journée de l’aumônerie réunionnaise à Paris

Les participants représentaient tous les coins de l’île : St Pierre, St Louis, Le Tampon, St Denis, St Benoît, Trois Bassins, St Joseph…. . Et bien qu’il y ait eu que très peu d’enfants, toutes les générations ‘la mèt ensemb’. Nous nous sommes séparés après l’échange des coordonnées et des prochains rendez-vous. Si à regret, la journée était bien condensée et s’est déroulée un peu trop vite, je crois que beaucoup attendent aujourd’hui la prochaine journée de l’Amitié des Réunionnais, prévue le 1er décembre. Ici en Métropole, la température commence à se rafraichir un peu, mais mon cœur, à travers cette journée, s’est un peu plus réchauffé, car il fait bon d’être parmi des Réunionnais de racine et/ou de cœur !

Journée de l’aumônerie réunionnaise à Paris

Que représente pour moi l’Aumônerie Réunionnaise aujourd’hui ?

Aujourd’hui nous est donné l’opportunité de voir se relever l’Aumônerie et c’est avec joie et fierté que je reçois et j’accueille cette renaissance. Pour ma part, voilà déjà 16 ans que je suis en Métropole et 10 ans en Île de France, et ces moments de rencontre avec l’Aumônerie, je les ai longtemps espérés. Si parfois je me suis découragée à chercher une réalité vivante qui me correspondait et qui soit réellement active, cette fois, ma prière est de demander à Dieu qu’Il continue ce qu’Il a commencé pour nous ici. Car, pour une raison ou pour une autre, beaucoup d’entre nous sommes appelés à rester ici pour un court ou un très long moment, même si notre cœur reste attaché à La Réunion.

Journée de l’aumônerie réunionnaise à Paris

Je suis née et j’ai grandi à La Réunion. Au début de ma jeunesse, j’ai connu et fréquenté divers mouvements : associations culturelles et religieuses, dont l’Aumônerie de l’université, la pastorale des jeunes, le Renouveau, les groupes du Rosaire… Après un bon moment passé ici en Métropole, je me suis posée ces questions : comment vivre ici en ayant vécu toutes ses richesses dans mon passé (sachant que là bas, malgré nos difficultés, nous vivons de partage et de générosité, de présence les uns avec les autres…) et aussi, comment nous unir spirituellement et fraternellement à tous ceux qui nous chers dans notre île lointaine : nos familles, nos proches, nos amis et connaissances. Ici, chaque moment difficile ou période de fête me font connaître un besoin de se rassembler.

Journée de l’aumônerie réunionnaise à Paris

L’Aumônerie est pour moi aujourd’hui une occasion de nous unir, de nous encourager et de continuer à servir notre île, même à 9 000 km, loin de l’endroit ou je suis née. Et, que nous ayons quitté depuis peu La Réunion pour certains ou depuis plus longtemps pour d’autres, je pense que mes attentes sont toujours partagées par beaucoup.

Journée de l’aumônerie réunionnaise à Paris

Une petite équipe « encore tout frais ! »

Il y a un an quand j’ai appris qu’un prêtre avait été missionné par l’évêque de La Réunion pour être présent et pour remotiver la bande de Réunionnais d’ici, je me suis dit : voilà une opportunité qu’il ne faut pas lâcher. Et aussi, voilà l’occasion de dire que c’est ensemble que nous pouvons nous lever et avancer (que ce soit pour de la Fédération des Fraternités Réunionnaise ou pour l’Aumônerie). Je pense qu’il était important qu’une réalité chrétienne rassemble tous les Réunionnais de l’Île de France car, si nous habitons l’un ou l’autre département de la région parisienne ou Paris même, il n’est pas rare que nous nous reconnaissions ou que nous nous croisions en dehors de nos lieux habituels.

Journée de l’aumônerie réunionnaise à Paris

Doucement et peut-être parfois difficilement, les choses se mettent place. Aujourd’hui encore, j’espère que nous trouverons un lieu paroissial fixe, un ‘pied à terre’ pour nous rencontrer : « nous, Réunionnais, vivant et travaillant dans Paris et sa banlieue ». Jusqu’à présent, quand j’ai interrogé tel ou tel service de renseignement au niveau du diocèse de Paris et des Migrants, on m’avait réorienté vers l’Aumônerie de Madagascar, celui de l’Île Maurice ou encore des Antilles, car pour l’Île de la Réunion, il n’y avait que peu de mouvement actif référencé pour les jeunes du 97-4. Et je sais que je n’étais pas la seule à avoir posé la question. Pourtant, les idées et les bonnes volontés ne manquent pas !


Le Père Christian Chassagne

C’est donc chez l’aumônier, le père Christian Chassagne, que nous nous sommes rencontrés. Pour la petite anecdote, ce sont mes amis à La Réunion qui, à la suite d’un article paru dans ‘Église à la Réunion’, m’ont annoncé qu’un prêtre était envoyé en mission il y a un an de cela. Une année après l’arrivée du père, l’occasion était donnée à une nouvelle équipe de partager nos désirs communs : de vivre des temps de rencontre, de prier ensemble, de nous soutenir, partager un bon repas, de chanter, de faire la fête version réunionnaise, d’être en communion avec notre île et notre diocèse d’origine. Parmi les souhaits échangés, il y a un désir commun que nous exprimons tous : nous réunir et partager entre Réunionnais de racines et de cœur, avec nos amis zoreils.

Journée de l’aumônerie réunionnaise à Paris

Donc, habitant actuellement dans le 91, le 94, le 78, le 92, 75 et le 77, notre petite équipe est constituée de jeunes fraîchement débarqués et de moins jeunes qui ont déjà cumulé des années en Métropole. Si avec certains, nous nous sommes rencontrés au cours d’un repas il y a une année, dans une immense joie, je rencontre de nouvelles personnes toujours aussi motivées à donner un peu d’eux mêmes pour que les Réunionnais d’ici ne restent pas seuls dans leurs coins. Les mêmes attentes que je portais il y a dix ans, ces jeunes de l’équipe de l’Aumônerie que je découvre, les portent aussi. Et nous qui sommes là depuis plus longtemps, nous n’avons pas perdu espoir et voulons nous donner aussi.

Des membres de l’Equipe d’Aumônerie Réunionnaise

Il y a peu de temps, la maladie et le décès d’une jeune maman réunionnaise ici m’ont rappelé combien il nous était important d’être présents les uns aux autres, surtout que pour la plupart, nos proches vivent si loin de nous. Mais avons-nous besoin de ces circonstances pour nous rappeler où sont nos racines et où nous vivons, notre quartier, notre travail, notre paroisse ? Cette doyenne que j’ai rencontrée lors de la journée du 29 septembre me fait dire que : la Réunion lé là ! Les Réunionnais sont là ! Que nous soyons nés là bas ou que nous ayons été de passage un temps à La Réunion, l’âme Réunionnaise, le cœur Réunionnais ne se perdent pas !

Journée de l’aumônerie réunionnaise à Paris

Alors, comme ces missionnaires qui sont passés par la Basilique de Notre Dame des Victoires, moi aussi aujourd’hui, je veux nous confier, pratiquants ou pas, mais Réunionnais avant tout, à Notre Dame des Victoires et Notre Dame de La Réunion, espérant nous retrouver encore et encore ici ou là bas, pour vivre ensemble notre si belle identité créole, et partager nos richesses culturelles et cultuelles !

Flériam ABSYTE, membre de l’Aumônerie Réunionnaise

Journée de l’aumônerie réunionnaise à Paris
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