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Le Japon deux ans après Fukushima : une Réunionnaise témoigne

Publié le 17 mars 2013

Originaire de Bois de Nèfles Sainte-Clotilde, Karine Cottis (Baret de son nom de jeune fille) s’est installée en septembre 2012 à Tokyo où elle a suivi son époux expatrié. Cette mère de deux enfants, professeur de tourisme en BTS depuis 15 ans, découvre peu à peu la vie dans un pays encore marqué par la catastrophe de Fukushima.

Karine Cottis Baret
Devant un des jardins du palais impérial à Tokyo

Pouvez-vous vous présenter svp ?

J’ai quitté la Réunion après le BAC, passé au Lycée Leconte de Lisle en 1989. Diplômée d’un DESS Tourisme à Toulouse, professeur de tourisme en BTS depuis 15 ans, je suis mariée, et j’ai deux enfants, des jumeaux de 8 ans, Alexandre et Melissa. Actuellement en disponibilité pour suivi de conjoint à Tokyo, depuis septembre 2012.

Deux ans après le tsunami et Fukushima, la catastrophe a-t-elle été surmontée par les Japonais ?

Difficile de cerner l’état d’esprit général, mais une chose est sure : les Japonais sont préparés aux tremblements de terre et aux catastrophes depuis tout petits. Tout le monde ici a un "kit de survie" à domicile en cas d’évacuation rapide, tout le monde est organisé en fonction du risque. Et puis la culture japonaise intègre la notion de fatalité.

Qu’est ce que ce drame a changé dans le pays ?

En discutant avec des Japonais, on a plutôt la sensation que rien n’a changé. Ils font toujours confiance au gouvernement pour leur sécurité. Ils continuent à manger de tout, parfois même des produits en provenance de la région de Fukushima. Certains de ces produits portent même la mention « Help for Fukushima » visible dans les rayons. Personnellement je fais très attention à l’alimentation de ma famille.

Comment faites-vous ?

Nous suivons les consignes de l’ambassade de France et nous faisons confiance à l’expérience des Français expatriés ici. Pour les légumes par exemple, je n’achète que des légumes en provenance du sud du Japon. Pour le reste, nous consommons beaucoup de produits en provenance de l’étranger, de la viande de Nouvelle-Zélande ou du Canada. Pas de poisson, de germe de soja, de pousse de bambous et de champignons produits localement et très souvent capteurs de radioactivité ! Le doute subsiste malgré tout, mais ce sont nos seuls paramètres pour pouvoir vivre au quotidien.

Plus généralement fait-il bon vivre en ce moment au Japon ?

La vie est paisible au Japon, même à Tokyo, gigantesque mégalopole de 37 millions d’habitants. On se sent en sécurité. Le sens civique des Japonais facilite beaucoup la vie au quotidien, tout comme leur détail du service. On a l’impression d’être traité comme un VIP quoique l’on fasse, que tous les besoins ont été anticipés. Parfois, la verdure, les volcans, la tranquillité des gens me rappellent un peu la Réunion.

Article paru dans Le Quotidien du 17 mars 2013


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