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Regard sur l’actualité : une Réunionnaise au Mexique

Publié le 22 septembre 2013

Originaire d’une famille de musiciens du Tampon, Flora Pasquet a suivi son petit ami à Mexico après une formation en chant à Paris. Elle revient sur les intempéries qui ont causé plusieurs dizaines de morts cette semaine au Mexique.

Flora Pasquet

Tout d’abord, racontez-nous dans quelles conditions vous êtes arrivée au Mexique.

J’ai tout simplement suivi mon petit ami mexicain, qui est musicien lui aussi. On a eu la chance que la musique de notre groupe, Nuvoya, soit tombée dans les oreilles d’Armando Manzanero, le “Johnny Hallyday mexicain”. Il nous a ouvert beaucoup de portes et nos compositions aux couleurs soul-jazzy-maloya sont très bien reçues par le public ici. Je ne suis pas arrivée au Mexique les mains vides. Dans ma valise j’avais du rhum, des combavas, du massalé, du piment cabri, des paréos, trois kayambs, un roulèr, des CD de musique locale, un roch volcan et mes savates deux doigts !

Le pays a été durement touché par les ouragans cette semaine. Comment décrivez-vous la situation ?

Il y a régulièrement des tempêtes qui passent sur les côtes mexicaines mais cette fois-ci, il y a eu une tempête d’un côté et un ouragan de l’autre ! Acapulco et Sinaloa sont des villes inondées, en état de crise et paralysées car les routes se sont effondrées. Ici au Distrito Federal, la capitale de Mexico, on a peu souffert de la catastrophe. Mais le peuple mexicain est très solidaire et beaucoup de mouvements se sont organisés pour venir en aide aux victimes, en envoyant des vivres et tout ce qui peut aider sur le terrain. Comme les aéroports sont fermés, des avions militaires font des navettes pour évacuer les touristes. Les universités sont devenues des centres où l’on peut déposer et rassembler les vivres qui sont distribués.

Flora Pasquet

Comment expliquez-vous l’ampleur des pertes humaines et des dégâts ?

A la Réunion, nous sommes très organisés pour faire face aux cyclones, nous avons la chance d’avoir des maisons et des infrastructures bien construites sur un sol solide. Ici, cette catastrophe a touché des états pauvres qui n’ont pas forcément les moyens de bâtir des maisons robustes sur un sol stable. Beaucoup de Mexicains ne reçoivent pas suffisamment de soutien financier de la part du gouvernement. Ils ne peuvent déjà pas faire face à certaines nécesités de la vie quotidienne... donc encore moins en situation de catastrophe naturelle.

Plus généralement, pensez-vous qu’il fait bon vivre au Mexique ?

Malgré l’insécurité, la pollution, malgré tous les “canards boiteux” et les dysfonctionnements , ce pays reste très agréable à vivre. Il est riche de son peuple, de son histoire, de son patrimoine et des opportunités sont encore à prendre. En tant qu’artiste, j’ai réussi à me faire une place sur la scène musicale. Ici, les Français sont vus comme la classe et le romantisme incarnés. On nous attribue un rang social d’élite, on est très bien accueillis. Le fait d’être réunionnaise me donne un “plus” exotique et attire la curiosité.

Justement en tant que Réunionnaise, quelles sont les grandes ressemblances qui vous frappent avec notre île ?

Les paysages sont magnifiques comme à la Réunion, il y a des endroits vraiment à couper le souffle. La grande différence, c’est que les inégalités sont frappantes et que la voix des citoyens est peu prise en compte ici. Mais la Réunionnaise que je suis ne se sens pas complètement dépaysée de par la chaleur des gens. C’est comme quand on arrive chez Tatie... Les Mexicains sont chaleureux et ils ont l’esprit de famille. Y aim fé la fét... et zot y aim bon manzé !

Article paru dans Le Quotidien du 22 septembre 2013


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Flora Pasquet
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