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Suzie Fontaine, en direct du tremblement de terre en Italie

Publié le 8 avril 2009

Suzie vit dans la ville de Téramo dans les Abruzzes. Directement touchée par le séisme, elle nous livre un témoignage brûlant sur une catastrophe qui n’est pas encore finie. Dans la crainte de nouvelles secousses, Suzie s’est réfugiée chez sa fille, sur le littoral adriatique.

Suzie Fontaine

Podcast audio interview de Suzie Fontaine dans l’émission Planète Réunion sur RFO Radio

Racontez-nous cette nuit du lundi 6 avril où le séisme s’est déclenché.

Lundi dans la nuit, à 3H30 environ, j’ai vu les murs bouger, les livres et les objets valser, les lampadaires onduler de droite à gauche. C’est une expérience que je n’imaginais pas vivre. Comme beaucoup d’autres, j’ai attendu que cela cesse pour sortir rapidement, en pyjama, sur la place principale. Là, nous avons attendu plusieurs heures avant de nous rentrer dans nos murs. C’est vers quatre heures du matin que nous apprenions le désastre à 35 kilomètres de Téramo... Nous étions à la fois consternés et choqués.

Comment ces événements ont-ils été ressentis autour de vous ?

Toute la région est choquée par ce séisme si violent, dont les conséquences sont dramatiques. Les caméras et les micros sont concentrés sur le chef-lieu, L’Aquila, dont le centre historique est à reconstruire. Mais il y a de nombreux villages qui sont autant touchés dont on ne parle pas. Dans les communes moins touchées de la région des Abruzzes, dont Téramo où j’habite, les édifices scolaires sont fermés jusqu’au 20 avril. Il y a des problèmes, des fissures un peu partout et certains de ces édifices seront fermés pendant plusieurs semaines. Aucun chef d’établissement ne prendra le risque de réouvrir les portes d’autant plus que la terre continue à trembler.

Le séisme a-t-il révélé des problèmes de construction ?

Nous savons tous que beaucoup d’édifices sont précaires et que leurs murs n’ont pas été montés selon toutes les normes de sécurité. Ce n’est pas le moment de faire les polémiques, mais il est certain que l’inquiétude règne parmi nous. Il va falloir des années avant que la région retrouve sa dignité économique. Ajoutée à cela la crise internationale, eh bien je peux vous dire que le moral est très très bas.

Où en êtes-vous aujourd’hui ?

Je viens d’apprendre que deux de mes ex-étudiantes ont trouvé la mort, c’est terrible. En ce qui me concerne, je préfère rester chez ma fille qui habite sur le littoral adriatique, à San Benedetto. Je m’y sens en sécurité même si on ressent de fortes secousses. J’ai aussi témoigné, donné des infos à des journalistes de France et du Canada dès lundi matin et hier soir, quelques secondes après la dernière réplique. Maintenant, on attend la fin du séisme. Cette attente est très longue. La psychose nous tient dans l’angoisse et dans la peur.

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