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Témoignage d’un supporter réunionnais du PSG : « Mes deux fils ont été gazés »

Publié le 23 mai 2013

Abonné au Parc des Princes depuis son arrivée en région parisienne en 2004, Jonathan a vécu les débordements qui ont gâché la fête du titre la semaine dernière au Trocadéro. Ce Saint-Louisien de 38 ans, conducteur de bus en Essonne, était présent sur place avec ses deux fils de 10 et 11 ans.

supporter réunionnais du PSG

Depuis quand êtes-vous supporter du PSG ?

Je suis supporter du PSG depuis toujours. Tout petit déjà, je regardais les matchs du club quand je pouvais à la télé. Souvent, je me disais qu’un jour je verrais mon équipe jouer au Parc des Princes. Je suis arrivé en région parisienne avec le CNARM en 2004 (faute de travail au pays), avec un CDI d’agent de sécurité incendie suite à l’obtention du diplôme de ERP 1. Depuis, je vais régulièrement au stade et je suis abonné au club depuis 2010.

Qu’est ce qui vous fait aimer ce club ?

Paris est la capitale de la France et le PSG est un grand club, avec ses anciens grands joueurs comme Whea, Raï, Pauleta, Ronaldinho et j’en passe... Avec le projet en cours, des joueurs comme Ibrahimovic, Matuidi, Lucas, Lavezzi foulent la pelouse du Parc. Notre ambition est grandissante. Comment ne pas aimer ce PSG là !

Comment avez-vous fêté le titre de champion de France de Paris ?

Dimanche soir après le match à Lyon, j’ai pris la direction les Champs Elysées pour faire la fête. Tout a bien commencé mais cela s’est gâté lorsque quelques personnes ont allumé des fumigènes et lancé des pétard agricoles. Là, ça a vite dégénéré avec des vitrines cassées. Les CRS ont repoussé tout le monde et la soirée s’est terminée prématurément à 2h du matin. Dommage.

Comment les choses ont-elles dégénérées lundi place du Trocadéro ?

Je suis arrivé au Trocadéro vers 18h30 avec mes deux fils de 10 et 11 ans. La place où avait lieu la présentation du trophée était noire de monde et j’ai noté qu’il y avait peu de forces de police. A un moment, des jeunes sont montés sur l’échafaudage. Puis plusieurs personnes sont arrivées et il y a eu une bousculade. Certains sont montés sur l’espace réservé aux journalistes, il y avait beaucoup de fumigènes. Du coup, la présentation du trophée n’a duré que quelques minutes. Vers 19h – 19h30, des bombes à confettis ont explosé de l’autre côté de la place. Apparemment les joueurs quittaient les lieux dans le bus. Les personnes présentes ont couru pour aller voir. J’y étais avec mes fils, c’était un vrai parcours du combattant. Les CRS, voyant les gens énervés, ont gazé tout le monde, femmes et enfants compris. Mes fils étaient en larme avec les yeux qui brûlaient. Nous nous sommes alors dirigés vers le pont de l’Alma en face de la tour Eiffel, où une parade en bateau était prévue. Pendant plus de deux heures d’attente, nous avons vu des voyous qui cassaient des voitures, s’en prenaient aux bus, aux vitrines et aux CRS. Nous avons encore été gazés. Pour conclure, la parade sur la Seine à été annulée faute de sécurité.

Selon vous, qui étaient les casseurs ?

Je pense qu’ils n’en avaient rien à faire du PSG. Ce sont des jeunes de banlieue qui ont
profité de la fête organisée pour nous, les vrais supporters pour tout casser. Est ce que les Ultras du club ont leur part de responsabilité ? Un peu à mon avis, car ça s’est agité quand ils ont placé une banderole « Liberté pour les ultras » sur l’échafaudage. Mais je ne pense pas qu’il y ait eu des ultras dans les casseurs.

Ces événements vous ont-ils surpris ?

Je ne suis absolument pas surpris ce ce qui s’est passé. Mais arrêtons de dire que les supporters du PSG sont des casseurs. N’oublions pas qu’en 2010, lors de la fête du titre à Marseille, il y a aussi eu des débordements, certes moindres. Mais partout des voyous attendent l’organisation de grosses manifestations culturelles ou sportives. Ils profitent de l’occasion pour s’incruster et tout casser.

Témoignage de Jonathan Lamonge

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